Points marquants
- Une réplique à l’échelle 1 de la flèche et des charpentes de Notre-Dame sera construite à Pougues-les-Eaux
- Le projet vise une ouverture de la flèche au public en 2029, dix ans après l’incendie de Notre-Dame
- Un chantier-spectacle permettra d’assister en direct à la reconstruction des charpentes médiévales
- Le projet, estimé à 16 millions d’euros, sera intégralement financé par le mécénat
L’association Restaurons Notre-Dame et la société LFND Concept viennent d’annoncer un projet sans précédent. Il s’agit de la construction d’une réplique grandeur nature de la flèche et des charpentes médiévales de Notre-Dame de Paris. Baptisé « La Flèche et la Forêt Notre-Dame », le chantier exceptionnel prendra place sur un site de 6 hectares à Pougues-les-Eaux, dans la Nièvre. Conçu comme un hommage vivant au patrimoine français, le projet souhaite perpétuer les savoir-faire ancestraux tout en offrant au public une expérience culturelle immersive. Estimé à 16 millions d’euros et financé exclusivement par mécénat, l’ensemble architectural unique devrait ouvrir ses portes en 2029.
Un écho patrimonial à l’incendie de 2019
L’effondrement de la flèche de Viollet-le-Duc reste l’image la plus marquante de l’incendie qui ravagea Notre-Dame de Paris il y a six ans, le 15 avril 2019 exactement. La catastrophe qui avait suscité une onde de choc internationale, trouve aujourd’hui une résonance particulière dans le projet bourguignon. Pierre Claude Sutter, président de l’association Restaurons Notre-Dame, et Pascal Jacob, dirigeant de LFND Concept, ont choisi Pougues-les-Eaux pour donner corps à cette entreprise mémorielle d’envergure.
Le choix géographique n’est pas anodin. La commune nivernaise est inscrite dans un écosystème patrimonial remarquable, aux côtés de Nevers, La Charité-sur-Loire – classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, et Guérigny avec ses Forges Royales. Ce regroupement culturelle trouve son apogée à Bourges, désignée capitale européenne de la culture pour 2028.
Un chantier en deux temps, miroir des traditions séculaires
L’ambitieux calendrier s’étale sur une décennie, structuré autour de deux phases complémentaires. De 2026 à 2029, la première étape verra s’ériger la flèche haute de 80 mètres, fidèle reproduction de celle conçue par Viollet-le-Duc au XIXe siècle. Parallèlement, un centre d’interprétation dédié aux forêts françaises et aux métiers d’art prendra forme, créant un pont entre patrimoine naturel et savoir-faire humain.

La seconde phase, programmée de 2030 à 2036, promet une dimension inédite. Inspiré des succès de l’Hermione à Rochefort ou du château de Guédelon en Puisaye, un « chantier-spectacle » permettra aux visiteurs d’assister en temps réel à la reconstruction des charpentes médiévales de la nef, du chœur et de l’abside.
Calendrier prévisionnel
- 13 octobre 2025 : annonce du site à Paris
- Novembre 2025 : lancement des mécènes fondateurs
- 2026–2028 : études, autorisations et appel d’offres
- 2028 : début des travaux
- 2029 : ouverture de la flèche au public
- 2030–2036 : chantier-spectacle de la Forêt
L’excellence française au service de l’universel
Construit selon les techniques ancestrales des bâtisseurs de cathédrales, l’ensemble architectural privilégiera le chêne et le verre, matériaux emblématiques de l’art gothique. Le projet se veut une célébration du compagnonnage français, patrimoine immatériel inscrit à l’UNESCO, à laquelle s’associe des innovations numériques contemporaines. Sous l’égide d’un comité scientifique rassemblant l’Office national des forêts, les institutions compagnonniques et des partenaires académiques, l’initiative conjuguera à la fois la tradition et la modernité.
L’enjeu dépasse par ailleurs, la simple reconstitution historique. Pensé comme un « Lascaux IV des charpentes médiévales et néogothiques », selon les termes des porteurs du projet, l’ensemble se veut être le témoin d’une transmission intergénérationnelle. Les espaces ludiques, les ateliers participatifs et les dispositifs immersifs offriront aux jeunes générations un laboratoire vivant des métiers d’art et du patrimoine.
Un modèle économique fondé sur la générosité collective
Le financement intégralement privé de ce projet est de 16 millions d’euros. Dès novembre 2025, une campagne de mécènes fondateurs lancera la mobilisation, suivie en 2026 d’une grande campagne nationale et internationale. Les entreprises, les fondations et les citoyens sont appelés à contribuer à cette aventure collective, afin de transformer l’initiative en un symbole de solidarité patrimoniale.
Le projet promet des retombées économiques substantielles pour la Nièvre, de la création d’emplois directs et indirects, à la valorisation des ressources forestières locales, en passant par la dynamisation du tourisme régional. L’ouverture prévue en 2029 coïncidera avec le dixième anniversaire de l’incendie parisien. Elle offrira une conclusion symbolique à ce cycle de renaissance patrimoniale.
Sources : CP/ rND / LFND Concept