Abandon du nucléaire en Allemagne : Déjà 20 000 postes supprimés

Ainsi donc, avant la fin de l’année 2011, les Sept centrales nucléaires les plus anciennes du pays seront définitivement fermées.Une telle décision pourtant ne manquera pas d’avoir des effets sur les sociétés exploitantes de ces centrales, sur leurs sous-traitants et sur les industries connexes de leur exploitation.

C’est ainsi que parmi les énergéticiens allemands, deux exploitants des centrales promises à la fermeture ont annoncé des plans de restructuration sévères. RWE, Numéro 2 en Allemagne, a déjà annoncé qu’il allait supprimer 8000 postes de son organisation dans le monde qui emploie 72 000 personnes.RWE subit la fermeture accélérée de deux centrales qui diminue d’autant sa production et donc ses ventes d’électricité.Elle est ainsi passé d’un bénéfice de 594 millions d’euros au troisième trimestre 2010 à une perte de 174 millions d’euros sur la même période 2011.

Pour redresser l’équilibre économique de la société, RWE envisage de vendre 11 milliards d’euros d’actifs d’içi 2013 auxquels correspondent les 8000 postes mentionnés plus haut. Ce seraient donc des postes transférés avec les activités vendues dont il serait question. Fort bien, mais dans ce cas que deviennent les personnels en postes dans les centrales fermées qui ne sont pas des actifs vendables à qui que ce soit? Mystère pour l’instant….

E.ON, l’énergéticien numéro 1, lui a annoncé une restructuration qui supprimerait entre 8000 et 11 000 postes également sur les 79457 dont il dispose dans le monde soit 10pct environ.

Toutes ces annonces sont liées aux fermetures déjà décidées. Au delà, jusqu’en 2022, il y aura d’autres centrales qui seront fermées et donc d’autres emplois supprimés dans les sociétés et chez leurs sous traitants.Dont le suédois Vattenfall et la filiale d’EDF, EnBW. L’impact global sur l’emploi en est pour l’instant inconnu.

Une bonne nouvelle pour nous, français, la décision de notre électricien national, EDF, qui a décidé au printemps dernier de se séparer de sa participation de 45 pct dans EnBW au profit du Land de Bade- Wurtemberg pour 4.7 milliards d’euros avait été particulièrement bien anticipé. Bravo Monsieur Proglio et mal vu pour le Land.

Du coté des fournisseurs d’équipements et de matériel à l’industrie nucléaire, à signaler bien sur l’annonce faite par Areva de se séparer de 1300 postes soit 20 pct des effectifs de son implantation d’Erlangen en Bavière. Areva fournit des matériels et des services à l’industrie nucléaire allemande et dispose pour cela de 8 usines et 5700 postes.Deux d’entre elles seraient fermées. A signaler également l’annonce faite par Siemens de son retrait de tout développement dans le nucléaire ainsi que son retrait de sa coentreprise dans ce domaine avec le russe Rosatom. Là aussi ce sont des emplois qui disparaissent.

En principe néanmoins, ce retrait du nucléaire sera accompagné d’un redéploiement dans le domaine des énergies renouvelables, éolien et photovoltaïque. Ce dernier va déjà très mal en Allemagne concurrencé qu’il est par les produits chinois.Quant à l’éolien, il est d’ores et déjà bien établi chez quelques grands fournisseurs mondiaux dont Siemens, le danois Vestas,et même Areva.Peu de chance donc que cela crée de nouveaux emplois en nombre en Allemagne. Areva mentionne le projet de création d’un centre spécialisé dans le démantèlement des centrales nucléaires.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par CaDerange

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