Réchauffement global : “ciblons le méthane et le noir de carbone”

La réduction des émissions de méthane et de noir de carbone, si elle était jointe à celle du dioxyde de carbone, pourrait avoir un effet plus rapide et plus important sur le réchauffement global selon une nouvelle étude de modélisation.

Cette approche permettrait aussi d’éviter les millions de décès annuels causé par la pollution de l’air et d’améliorer le rendement de certaines cultures, ce qui du point de vue économique compenserait largement les coûts liés à la mise en oeuvre de ces mesures de maîtrise de la pollution indiquent les chercheurs.

La réduction de la concentration en gaz carbonique de l’atmosphère reste cruciale pour tenter de ralentir le changement climatique induit par l’homme mais il faudra de toute façon des décennies pour résorber le gaz excédentaire. Pour obtenir des résultats à plus court terme, Drew Shindell et ses collègues se sont intéressés au méthane et au noir de carbone qui contribuent à la fois à la pollution et au réchauffement de l’atmosphère. Le méthane se combine au gaz carbonique pour former l’ozone troposphérique et le noir de carbone est essentiellement de la suie. L’ozone comme le noir de carbone (en photo) disparaissent de l’atmosphère bien plus rapidement que le gaz carbonique.

Les auteurs sont partis d’environ 2 000 mesures antipollution et ont utilisé un modèle informatique pour sélectionner celles qui étaient les plus efficaces pour à la fois atténuer le réchauffement et améliorer la qualité de l’air. Ils ont ainsi pu identifier 14 moyens, dont l’aération intermittente des rizières inondées et l’utilisation de filtres à particules pour les véhicules à diesel. Sept de ces moyens ciblaient les émissions de méthane, les autres concernant le noir de carbone. Les résultats des modélisations ont ensuite montré que la mise en oeuvre de ces 14 mesures pouvait réduire de 0,5 °C le réchauffement global prévu pour 2050. Cette stratégie éviterait aussi de 0,7 à 4,7 millions décès prématurés par an et ferait passer le rendement annuel des récoltes de 30 à 135 millions de tonnes grâce à la réduction de l’ozone dès 2030.

Ces mesures, jointes à une réduction substantielle des émissions de gaz carbonique pourraient limiter le réchauffement moyen global à moins de 2 °C durant les 60 prochaines années, chose que la limitation séparée des émissions ne pourra pas faire précisent les auteurs.

« Simultaneously Mitigating Near-Term Climate Change and Improving Human Health and Food Security » par D. Shindell, G. Faluvegi et G. Milly de l’Université Columbia à New York. Pour une liste complète des auteurs, voir le manuscrit.

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Pastilleverte

quand on commence à s’apercevoir que : 1/ le CO2 n’est pas un polluant, lui 2/ les problèmes de santé sont plus prioritaires que les fantasmes alarmo climatiques, c’est qu’un grand progrès est en marche !