Allemagne : les EnR progressent malgré la crise

S’il est un secteur qui échappe à la crise, c’est celui des énergies renouvelables. Leur part dans la consommation d’énergie a augmenté de 8,6% en Allemagne en 2009, selon les dernières statistiques du ministère allemand de l’Environnement.

Pour la première fois, elles ont fourni plus de 10% (10,1%) de l’énergie consommée en Allemagne (9,3% en 2008).

Plus de 10% de l’énergie consommée en Allemagne

La part des énergies renouvelables a notamment augmenté dans la production de chaleur (+13,5%) et d’électricité (+5,9%). Elle atteint désormais 16,1% de la consommation électrique. Ce chiffre est remarquable car, d’une part, les conditions météo et un vent plus faible qu’à l’ordinaire n’ont pas permis d’exploiter toutes les capacités des installations éoliennes et hydrauliques. De l’autre, la part des sources d’énergie fossiles a, elle, reculé. La quantité d’électricité produite grâce aux énergies renouvelables équivaut désormais à plus des deux tiers de l’électricité d’origine nucléaire.

[ Contribution des énergies renouvelables pour la production d’électricité (énergie) en Allemagne de 1990 à 2009 ]
Allemagne : les EnR progressent malgré la crise

Grâce au soutien de la loi allemande sur les énergies renouvelables (EEG), le secteur investit massivement. L’année 2009 a vu s’accélérer la construction d’éoliennes (952 nouvelles installations sur 21.164 au total), notamment en mer. Le premier parc éolien offshore d’Allemagne, le parc expérimental Alpha Ventus, a mis en service douze éoliennes en mer du Nord, qui peuvent fournir de l’électricité à 50.000 foyers. Les investissements ont, par ailleurs, doublé dans le domaine de la biomasse. Le biogaz, en particulier, installé au deuxième rang des sources d’électricité renouvelables, derrière l’éolien. Il fournit 5,2% de la consommation électrique. Quant au solaire photovoltaïque, il a poursuivi son ascension rapide et a fourni, pour la première fois, en 2009 plus de 1% de l’électricité consommée.

Investissements payants pour l’environnement et l’économie

Ces investissements sont payants, tant du point de vue de l’environnement que sur le plan économique. Le recours aux énergies renouvelables participe activement à la réduction des émissions allemandes de gaz à effet de serre : il a permis d’économiser en 2009 le rejet de 109 millions de tonnes de CO2. L’Allemagne entend réduire ses émissions de 40% d’ici à 2020 par rapport à 1990.

D’un point de vue économique, le secteur des énergies renouvelables génère profits et emplois. Il a réalisé en 2009 un chiffre d’affaires de 33,4 milliards d’euros, en hausse de près de 9% par rapport à 2008. Surtout, il continue d’embaucher massivement. La branche des énergies renouvelables employait 300.500 personnes en 2009 contre 278.000 en 2008. Elle a créé 140.000 emplois en cinq ans. Plus d’un tiers de ses salariés travaillent dans le domaine de la biomasse (36%), un sur trois dans l’éolien (29%) et un peu plus d’un sur quatre dans l’énergie solaire (27%). La géothermie et l’hydraulique emploient respectivement quelque 3% des effectifs du secteur.

         

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Samivel51

Il aurait plutôt fallu écrire: “les EnR progressent grâce à la crise”. En effet, c’est grâce à la crise que la consommation totale d’énergie a peu augmenté, d’où l’augmentation de la part des EnR.

marcob12

Par rapport à 2008 ils ont perdus plus de 10 Twh en raison d’un déficit de vent et d’hydraulique (la crise dont parle “Samivel51”) et ils continuent à avancer (quasiment 1% de mieux /2008) via l’augmentation en cours de la biomasse (biogaz en partie) et du solaire qui décolle vraiment (10 Twh prévisibles en 2010). La synthèse de cette année passée est là. Avec le déploiement de l’off-shore qui commence vraiment, ils semblent toujours sur une trajectoire rendant leurs objectifs pour 2020 rudes à atteindre mais pas inaccessibles. La maîtrise de leur consommation décidera en partie du score final

chelya

L’Allemagne n’a pas eu besoin de la crise pour baisser sa consommation d’énergie puisqu’elle fait partie des pays qui prouvent qu’il est possible à la fois de stabiliser sa consommation d’énergie (et même de la baisser) et de continuer à améliorer son économie sans avoir à délocaliser massivement son industrie. L’autre pays qui a réussi ça c’est le Danemark.

marcob12

Mine de rien nos amis allemands, buveurs de bière et amateurs de lignite viennent de mettre en service en 2009 un (équivalent) réacteur nucléaire de 540 MW (d’accord, seulement 3,8 GW (voire 3,9) de PV installés au cours de l’année). Bon, c’est vrai, c’est intermittent donc ça ne compte pas…