Biocarburants : lancement du programme Optfuel

Optfuel est un consortium européen de recherche sur les biocarburants de seconde génération piloté par Volkswagen. Il cherche à démontrer la pertinence de l’utilisation de biocarburants optimisés dans le cadre du développement de transports durables et ouvrir la voie à la production à grande échelle de biocarburants diesel de 2e génération à partir de biomasse lignocellulosique.

Optfuel a été initié en février dernier lors d’une réunion tenue en présence de l’ensemble des partenaires du consortium : Choren Industries, société d’ingénierie systèmes basée à Freiberg (Allemagne), Concawe, qui représente l’industrie pétrolière européenne, Invensys, une entreprise britannique spécialisée dans la conception de procédés, les centres de recherche IFP (France), CERTH (Grèce) et IITD (Inde), ainsi que le consultant en gestion de projets allemand Syncom.

Les biocarburants de pointe évalués dans le cadre de ce projet seront produits par l’usine de Choren Industries à Freiberg (Allemagne).

Le processus de production consiste à gazéifier des résidus de bois à très haute température (1400°C) puis à recombiner les gaz ainsi obtenus sous forme de liquides débarrassés de leur contenu en soufre et en produits aromatiques selon le principe Fischer-Tropsch (FT).

Ces produits dits BtL (Biomass to Liquids) peuvent ensuite être utilisés dans des véhicules, soit comme carburant pur, soit comme composant en mélange dans des carburants d’origine fossile classiques.

L’Institut Français du Pétrole (IFP) participera au projet en s’appuyant sur son expertise moteur/carburant, en intervenant à 4 niveaux :

  • proposer des formulations du carburant BtL adaptées à des émissions polluantes et de CO2 minimales des moteurs,
  • réaliser des tests sur moteur monocylindre pour définir la formulation optimale,
  • étudier la compatibilité des matériaux avec le carburant, du réservoir jusqu’au moteur,
  • évaluer les effets du BtL sur l’encrassement du moteur.

Le projet prend en compte l’ensemble de la chaîne de démonstration et d’évaluation des biocarburants diesel de 2e génération, depuis la culture de la biomasse jusqu’à leur utilisation dans des véhicules, souligne l’IFP dans un communiqué.

Il doit établir la base technique pour la production à grande échelle de liquides BtL – jusqu’à 200 000 tonnes par an de produits liquides – à partir de résidus ligneux.

Le projet de démonstration BtL commencera avec la culture de 200 ha d’arbres à croissance rapide comme le saule, le peuplier et l’acacia, sur des terres situées à proximité de l’unité pilote existante de Choren Industries. Les données de performances de l’usine pilote seront modélisées pour identifier les possibilités d’amélioration par rapport aux processus de production actuels et définir la base technique d’une installation de production de BtL à grande échelle.

Les constructeurs automobiles et les compagnies pétrolières travailleront ensemble sur la formulation et les mélanges de BtL et évalueront leurs performances en matière d’émissions de gaz d’échappement au regard des technologies de motorisation actuelles et futures.

D’autres projets avaient déjà montré qu’il était possible de réduire considérablement les émissions de gaz d’échappement des véhicules utilisant des BtL purs. Le consortium évaluera également les aspects économiques ainsi que le potentiel de réduction de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre à tous les stades du processus de production de BtL. Les questions techniques liées aux plantations d’arbres en vue d’applications énergétiques seront aussi examinées dans le détail.

Dix partenaires de cinq pays mutualisent ainsi leurs savoir-faire pour optimiser la production de BtL tout au long de ce projet de trois ans et demi, soutenu par l’Union Européenne à hauteur de 7,8 millions d’euros dans le cadre du 7e PCRD (Programme Commun de Recherche et de Développement).

         

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marcob12

Le rendement de la biomasse est plus souvent proche de 0,1% que de 1% et + (miscanthus par ex). S’il faut associer cette filière au moteur thermique dont le rendement moyen est proche de 15% dans ses conditions habituelles d’utilisation (forte proportion de parcours urbains) c’est un gaspillage incroyable. S’il faut brûler ce carburant en centrale à cycle combiné (on peut espérer plus de 50% de rendement global avec récupération de CO2 incluse) c’est différent. Si la majorité du parc automobile est hybride, utilisant l’électricité 75% du temps et un agrocarburant pour le reste, le bilan est déjà moins désastreux. Je dirais que pour cette filière tout dépend de l’utilisation envisagée du produit final. Manifestement on pense aux agrocarburants pour moteurs thermiques et donc la filière sera très discutable (même si elle devait se contenter de déchets ce qui ne semble pas devoir être le cas.

Guydegif(91)

Ci-dessus peut aussi se coller et s’appliquer derrière la filière micro-algues décrite par ailleurs…. Le ”B” de BtL, signifiant en l’occurence et dans les 2 cas: Biomass to Liquid ou Biogaz to Liquid ! le liquide en question étant di biodiesel après un préocédé F/T… La biomasse peut être constituée de ”bois à pousse rapide”, de ”déchets de bois”, d’autres ”éléments lignocellulosiques”, ou…des ”micro-algues” décrites dans un autre article du jour… Ne soyons pas exclusifs  et négatifs….Positivons ! le biogaz peut très bien alimenter des centrales élec. comme décrites dans l’article micro-algues, ou en tant que BtL, servir de carburant à une flotte de véhicules biodiesel….plus propres qu’avec du diesel ”pétrole”…. Bravo à cette initiative de VW et partenaires dont Choren Freiberg qui en connait tout un rayon ….!, IFP qui saura, je l’espère, peser de tout son poids de concrétiser les résultats de cette étude sur notre territoire ASAP ! Bon courage ! Vite …ça urge ! A+ Salutations Guydegif(91)