Biocarburants : “préserver le présent pour préparer l’avenir”

Le Rapport d’information sur les biocarburants de Bernadette Bourzai, la spécialiste des questions européennes, agricoles et structurelles, et siègeant au sein de la Commission des affaires européennes de la Haute assemblée, a été déposé en décembre dernier.

Les espoirs soulevés par les biocarburants de première génération ne sont que partiellement concrétisés quant à l’utilisation d’énergies renouvelables dans les transports et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment du dioxyde de carbone.

En outre, les inquiétudes exprimées depuis des années quant aux effets directs ou indirects des biocarburants sur l’environnement et sur la disponibilité des ressources alimentaires paraissent aujourd’hui confirmés, bien que les modélisations quantitatives disponibles aboutissent encore à des conclusions divergentes.

Biocarburants : préserver le présent pour préparer l'avenir

Étapes du cycle de vie Énergie apportée et gaz rejetés
Source : controverses Sciences-Po, Université-Pierre-et-Marie-Curie, INSEAD.

Pour dépasser ses clivages et atteindre le consensus scientifique – et politique – qui permettra de bâtir une politique cohérente et durable, un impératif s’impose à l’Union européenne : "elle doit améliorer la connaissance et l’évaluation des effets des biocarburants de première génération sur le changement d’affectation des sols indirects, sur la disponibilité des aliments et le changement climatique. Elle doit en parallèle travailler aux conditions du développement des biocarburants avancés. Les biocarburants avancés peuvent devenir une réalité à moyen terme, à condition que des moyens de recherche et développement suffisants y soient consacrés jusqu’à ce que cette filière prometteuse de développement durable soit parvenue à maturité sur les plans techniques et économiques."

L’intérêt général de l’Union européenne et du monde entier commande à la fois de réduire les émissions de gaz à effet de serre provoquées par les industries extractives et par la transformation de la matière première provenant du sous-sol, de mieux valoriser les ressources disponibles sur place, qu’il s’agisse de forêts ou de déchets, et surtout de nourrir sept milliards d’êtres humains, qui seront au moins 10 milliards à la fin de ce siècle, selon le Fonds des Nations Unies pour la population.

LISTE DES PRINCIPALES PROPOSITIONS

1) Soutenir fortement la mise au point des processus industriels permettant de produire des biocarburants de deuxième, puis de troisième génération ;

2) À cette fin, encourager avec détermination et réalisme la mise en oeuvre de sous objectifs et de coefficients multiplicateurs favorisant l’introduction des biocarburants avancés dans l’essence et le gazole ;

3) Pour ne pas déstabiliser une filière productive appelée à évoluer, appliquer aux investissements déjà réalisés dans les biocarburants conventionnels la « clause grand-père » qui les protégera jusqu’à l’échéance de 2020 ;

4) Favoriser la réorientation de la filière de production des biocarburants traditionnels, et poursuivre les recherches sur le changement d’affectation des sols indirect (CASI) afin d’en cerner au mieux l’ampleur et les effets sur l’alimentation humaine et sur la lutte contre le changement climatique.

 

>> Lire le rapport d’information complet  : ici (.pdf)

 

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Bruno lalouette

Ouille ouille ouille… Je cite le rapport de Mme Bourzai, sénatrice PS de Corrèze: “La problématique de l’utilisation du biométhane et de sa fabrication étant extrêmement différente de celle caractérisant le bioéthanol et le biodiesel, le biocarburant gazeux n’entre pas dans l’objet du présent rapport. Lui aussi liquéfié, le biohydrogène reste extrêmement peu utilisé aujourd’hui. Son avenir n’est pas assuré au vu desdifficultés inhérentes aux piles à hydrogène, qui produisent de l’électricité” Bon, elle es sénatrice quand même, c’est à dire qu’elle a été élu par des soi-disant grands électeurs… Et donc, la production, et non la fabriquation, du biogaz, n’est pas la même que celle du biodiesel, et donc,on n’en parlera pas dans le rapport! Dommage, c’est juste le plus gros substitut aux carburants fossiles routiers… Encore dommage, la luzerne, est une des meilleures méthanogènes, qui n’a besoin ni de pesticides et ni d’engrais! Et puis, les piles à combustibles ça sert à produire de l’électricité… Putain, on paye des impôts pour ça!!!

Jfk

La luzerne n’a pas besoin d’azote, mais ses coûts de fertilisatoion peuvent s’élever à plusieurs centaines d’euros par an, elle n’a pas besoin de fongicide ni d’insecticide, mais ses coûts de désherbages peuvent atteindre une centaine d’euro par an Elle se substitue aux cultures alimentaires, tout ça pour un rendement par ha de 10 tonnes de matière séche. Rendement que l’on atteint avec des cultures intermédiaires bien implantées. Son bilan énergétique est assez médiocre, moins bon que le maïs. Si la méthanisation représente un intérêt c’est dans un contexte global, intégrant des CIVES, les effluents d’élevages, les déchets organiques des collectivités et de l’agro-alimentaire. Sinon son bilan énergétique et environemental n’est guère plus performant que celui des biocarburants de première génération et son impact économique est identique.