Bioéthanol : les syndicats réclament plus de cohérence

Suite à la publication des résultats de l’Etude Ademe sur les analyses de cycle de vie (ACV) appliquées aux biocarburants de première génération consommés en France, les organisations syndicales (Céréaliers, Betteraviers et Industriels d’Alcool Agricole), ont donné officiellement leur position sur le sujet.

En premier lieu, l’étude ADEME/ministère de l’Ecologie/ministère de l’Agriculture/France Agrimer rendue publique le 8 avril 2010 confirme selon les syndicats "les atouts environnementaux et énergétiques du bioéthanol français".

L’étude établit que les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont réduites dès aujourd’hui de 47% avec le bioéthanol de blé, 53% avec le bioéthanol de maïs et 66% avec le bioéthanol de betterave, par rapport à l’essence. Le bioéthanol français, grâce aux performances de sa filière, dépasse ainsi le seuil de 35 % fixé dans la Directive Européenne 2009/28/CE sur les énergies renouvelables. Les marges de progression disponibles permettront de respecter le seuil de 50% de réduction des émissions de gaz à effet de serre avant l’échéance de 2017.

Sur le plan énergétique
, l’étude établit que l’énergie fournie par le bioéthanol est 1,7 fois supérieure à l’énergie fossile consommée tout au long de son processus de production. Le bilan énergétique de cette énergie renouvelable est donc deux fois meilleur que celui de l’essence d’origine fossile, dont le bilan est de 0,82 unité d’énergie produite pour 1 unité d’énergie fossile consommée.

La production de bioéthanol issue de matières premières cultivées dans l’Union européenne ne s’accompagnant d’aucun changement d’affectation des terres en Europe, l’étude ne retient pas d’émission de gaz à effet de serre à ce titre.

Faute d’une méthodologie éprouvée, l’étude ne prend pas position sur les niveaux d’émission qui pourraient résulter d’éventuels besoins de terres supplémentaires ailleurs dans le monde.

Mais, en Europe, des terres ont été rendues disponibles pour de nouveaux débouchés comme le bioéthanol, par exemple avec les restrictions sur les exportations de sucre et les améliorations de rendement. Concrètement, la filière française du bioéthanol ne s’attend pas à des effets indirects négatifs sur les émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre de l’application de la Directive énergies renouvelables.

Les acteurs de la filière bioéthanol souhaitent que ces résultats, très favorables à la lutte contre le changement climatique et contre la dépendance vis-à-vis du pétrole, amènent les Pouvoirs Publics à mettre plus de cohérence dans leurs actions en faveur du bioéthanol :

  • en corrigeant une fiscalité qui taxe plus l’énergie issue du bioéthanol que celle issue de l’essence ;
  • en fixant, dans le plan d’action national en matière d’énergie renouvelable, un objectif de 10% d’énergie issue de bioéthanol dans les essences en 2015, à la portée de la filière bioéthanol, à travers notamment la généralisation du SP95-E10 et le développement du Superéthanol-E85.
  • en favorisant la diffusion de la technologie flex-fuel et l’utilisation du Superéthanol-E85, notamment par l’octroi d’un bonus aux véhicules flex-fuel.

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Yves759

Je n’ai pas encore lu tout le rapport, mais un EROEI de 1,7 (borne haute la basse est 1,3 ds le rapport) c’est quand même vraiment pas terrible, consommer 1 baril pour produitre 1 ou 2 tiers de baril en net …