Canada : Kyoto jugé trop pénalisant pour l’économie !

Les Etats Unis considérent en effet que cet impact n’est pas supportable par l’économie et que donc la diminution des émissions repose sur la recherche tous azimuths pour trouver de nouvelles techniques moins énergivores que les techniques actuelles.

Les autres signataires de cet accord, et la France en particulier, ont considérés qu’il n’y avait pas d’autres solutions que de se "serrer la ceinture" dans notre consommation d’énergie, ce qu’ils s’engageaient à faire par la mise en place de restrictions règlementaires.

Curieusement, personne ne semble avoir évalué l’impact économique éventuel de ces restrictions qui sont néanmoins une ouverture considérable de nos marchés à l’envahissement  par les productions des pays en voie de développement, non signataires, eux, de Kyoto.

D’une certaine manière, nous avons transférés à ces pays, le droit d’émettre en notre place le CO2 dont nous nous sommes engagés à restreindre les émissions sur notre sol.

Le Canada, lors de son changement de majorité récent, avait laissé entendre qu’il ne comptait plus satisfaire aux engagements qu’il avait pris en signant Kyoto. Il est vrai que sa situation est particulière en ce sens que 85 % des émissions de ce pays faiblement peuplé(33 millions d’habitants pour un pays immense) proviennent de la production et de l’utilisation de l’énergie et que le développement de l’exploitation des sables bitumineux , très consommatrice d’énergie, se traduit par un accroissement d’émission de CO2 considérable pour une production énergétique qui sera finalement utilisée dans d’autres pays.

D’ailleurs, les émissions de CO2 depuis la signature du protocole de Kyoto en 1990 au Canada ont augmentée de 25% alors qu’elles auraient du diminuer de 6% en 2012.

Ce qui est intéressant par contre, c’est que pour la première fois, la Canada, sous l’égide de son Ministère de l’Environnement, vient de publier un rapport évaluant l’impact économique qu’aurait eu le respect strict des engagements de Kyoto. Et malheureusement, cet impact apparaît négatif et important.

Le Produit Intérieur Brut, PIB, en aurait été affecté en effet de 6.5 % par rapport aux prévisions "normales" de 2008 avec un perte de PIB de 48 milliards de Dollars US par rapport à 2007. Ceci se traduirait donc par une récession profonde avec une perte d’emplois de 276 000 entre 2007 et 2009 !

Le tout accompagné par une baisse des salaires et revenus d’environ 2.5 % et par une hausse des prix de l’énergie de l’ordre de 50% pour l’électricité et de 60 % pour le prix des carburants. Au global, un bilan plutôt catastrophique.

Conclusion du gouvernement : nous n’abandonnons pas la lutte contre les gaz à effet de serre mais nous voulons coupler ces efforts avec la préservation d’une croissance durable.

La question qui se pose maintenant à nos gouvernants et à l’Union Européenne est  "Quand allons-nous faire une étude équivalente pour savoir où nous allons sur la croissance économique?" et  "Si cet effet est semblable à celui identifié au Canada, comment avons-nous prévu d’en compenser les conséquences éventuelles sur la croissance ?".

[ Archive ] – Cet article a été écrit par CaDerange

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