Le Maïdo, à 2220 mètres d’altitude, à l’Ouest de l’Ile de la Réunion est un sommet montagneux qui surplombe le cirque naturel de Mafate et constitue le 2ème site naturel le plus visité de l’ile après le Pas de Bellecombe.
Au-delà de ses attributs touristiques, le Maïdo est réputé pour être un point d’observation névralgique dans le domaine de l’étude atmosphérique et climatique. Ce site hautement stratégique pour les scientifiques du monde entier, accueille depuis juin 2010 la construction d’un observatoire de pointe qui permettra d’étudier demain les évolutions de la stratosphère tropicale, les mesures de télédétection mais également l’état des satellites par la Nasa.
L’observatoire du Maïdo respecte les principes de la démarche HQE® visant à améliorer la qualité environnementale des bâtiments neufs et existants.
Le projet s’est notamment conformé aux 14 cibles permettant de structurer la réponse technique, architecturale et économique du Maître d’Ouvrage. Outre le choix des matériaux et la mise en œuvre, l’appel d’offres comprenait un important cahier des charges sur le plan de la gestion et de l’élimination des déchets.
Encadré par de très importantes exigences urbanistiques, environnementales et techniques, l’ouvrage de 1000 m² repose sur une conception architecturale « invisible » privilégiant la longueur et la faible hauteur du bâtiment. Ainsi, l’ensemble très plat épouse discrètement les courbes de la montagne.
L’observatoire est divisé en trois parties. Un tiers de l’édifice accueille 6 chambres pour les scientifiques ainsi qu’un espace réservé aux mesures chimiques. La seconde partie est destinée aux mesures des paramètres physiques (gaz à effet de serre, ozone, vapeurs d’eau, etc.). Le dernier tiers est destiné à recevoir les appareils de mesure de haute altitude (télescopes à laser, lidars, etc.)
Le bâtiment est composé d’une structure en béton banché coulé sur site. Les planchers en pré dalles ont été préfabriqués dans une usine à proximité et mis en œuvre sur place sur des tours d’étaiement. Pour répondre à la volonté d’intégrer totalement le bâtiment au paysage, l’architecte Stéphane Delarue du cabinet NWA RUN, a opéré un travail minutieux sur l’enveloppe du bâtiment :
• Habillage des façades en bois et en pierres naturelles récupérées sur site.
• Système de toiture végétalisée à très faible pente.
• Toiture zinc et verrière.
• Brise-soleil en bois.
L’isolation thermique est assurée par la combinaison d’un complexe isolant par l’intérieur et d’un chauffage au sol. La production en eau chaude étant assurée par des chauffe-eau à panneaux solaires (NDLR : dans cette région, les températures peuvent être négatives en hiver).
Bien que les particularités climatiques de l’Ile de la Réunion privilégient l’utilisation du PVC ou de l’aluminium en menuiserie, l’observatoire du Maïdo a opté pour le bois. Ce choix a permis à l’architecte d’être conforme au cahier des charges environnemental du Maître d’Ouvrage tout en préservant l’unité architecturale du bâtiment.
62 fenêtres en Movingui ont été fournies par le Groupe Millet et posées par l’entreprise réunionnaise Pierre & Bois : ouvrants à la française, oscillo-battants et fenêtres à soufflet composent les principales ouvertures du bâtiment.
Les conditions atmosphériques du site ont nécessité un travail spécifique dans la conception des menuiseries : double vitrage d’altitude (pré-équilibré), renforts supplémentaires, diminution de la surface vitrée, etc. Ces fenêtres sont en Movingui 100% éco-certifié FSC®, naturellement durable et sans traitement. Elles sont éco-conçues et ont fait l’objet d’une analyse de cycle de vie permettant d’identifier l’impact environnemental de la gamme à toutes les étapes (conception, fabrication, mise et vie en œuvre, démontage, recyclage).
Malgré une interruption temporaire du chantier due à un incendie autour de la parcelle de l’observatoire, le chantier du Maïdo est entré dans sa phase ultime de finalisation pour une livraison prévue au mois d’avril 2012. Impatients, les meilleurs spécialistes mondiaux dans le domaine de l’étude de l’atmosphère et des changements climatiques sont d’ores et déjà venus visiter ce haut lieu de la science.