Chauffage au gaz : les terrasses parisiennes gagnent la bataille

Les bistros, cafés et autres troquets parisiens vont pouvoir satisfaire à nouveau leur clientèle en terrasse, le Tribunal administratif de Paris ayant annulé le 24 janvier l’interdiction des dispositifs de chauffage au gaz.

Cette décision de justice marque l’annulation des dispositions DG.6 et 3.3.2 de l’arrêté du 6 mai 2011 définissant un nouveau règlement des étalages et terrasses à Paris et prévoyant entre autres l’interdiction de dispositifs extérieurs de chauffage au gaz sous 2 ans.

L’interdiction décidée par la Mairie de Paris reposait en grande partie sur des impératifs de développement durable considérant de façon arbitraire qu’un chauffage électrique est sur ce plan meilleur qu’un chauffage au gaz. Après examen du dossier et notamment d’une étude de l’ADEME, le Tribunal a considéré ne pas disposer d’élément permettant de justifier un traitement différencié entre les dispositifs de chauffage au gaz et à l’électricité.

Le CFBP** rappelle pour sa part que toutes les énergies, à l’exception des énergies renouvelables, émettent du CO2 lors de leur production et/ou de leur consommation : "Dans le cadre d’une stratégie globale de développement durable et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le choix d’une énergie doit prendre en compte l’ensemble des émissions, de la production à la consommation, le type d’usage et sa saisonnalité. En outre, les périodes de pointe de consommation imposent de solliciter rapidement des moyens de production d’électricité parfois très émetteurs en CO2 ou d’importer une électricité très carbonée."

"Parmi les énergies fossiles, les GPL et le gaz naturel sont les moins polluants et les plus faiblement émetteurs de CO2 sans effet négatif dû à la saisonnalité" a estimé encore le CFBP. "De plus, la combustion de ces gaz ne génère aucune émission de particules et très peu de NOx."

** CFBP : le Comité Français du Butane et du Propane

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14 Commentaires
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Babase

Les terrasses étant sur l’emprise publique, pourquoi la ville n’a pas autorité pour autoriser ou interdire tout dispositif qui lui paraitrait inopportun ? juridiquement cela me parait abérrant. Il me semble que que c’est les café qui devraient demander une autorisation d’installation d’équipement, non ? L’argument pour l’electrique et contre le gaz etait par contre stupide : c’est les économies d’énergies qui étaient en jeu. Lorsqu’on essaie d’imposer des réglementations thermique et énergétique de plus en plus contraignantes et que de l’autre coté on laisse la porte ouverte à tous les gaspillages, la stratégie est vouée à l’echec. Si demain un cafetier installe des lampes UV bronzantes ? une sonorisation ? une climatisation ?

Zecite_nicolas

Ce n’est pas les cafetiers qui gagnent, mais plutô la planète qui perd – tout comme la stratégie d’efficacité énergétique et la politique de prévention. Que dirons-nous à nos enfants ? Que nous ne sommes pas capable, au-delà des réglementations, d’avoir un comportement collectivement responsable ?

Benbtz

Pourquoi pas un crédit d’impôt pour fabriquer des vérandas isolées démontables? ça coûte combien par hiver à un cafetier de chauffer une terrasse ouverte?

Tech

en fait tout ça pour conserver les clients fumeurs dans les bars, c’est triste! pourquoi ne se chaufferait-ils pas avec des Poeles à ….. tabac! on verrait si ils ont les finances pour les alimenter! il devient difficile de passer devant ces terrasses chauffées en hiver, sans tousser! c’est doublement de l’argent brulé pour rien!

Nature

On chauffe l’air ambiant , comme ailleurs on fait une piste de ski en plein désert. Même absurdité. Mais rassurons nous ,il suffira de faire tourner quelques éoliennes pour compenser.

Martin

Ni gaz ni électricité pour faire passer ce gaspillage ridicule. Au moment ou on essaye avec beaucoup de difficultés de réglementer la circulation des véhicules polluants à Paris il est totalement crétin de remettre en cause cette interdiction. A quand les trottoirs chauffants à Paris comme à Courchevel ?

Sicetaitsimple

Bon, visiblement, l’Ademe semble se recentrer sur le calcul des émissions de CO2 du chauffage des terrasses, ce qui parait un objectif plus à sa portée que le fiasco de son étude sur le chauffage electrique…..

Sicetaitsimple

Mouais, disons RTE, pas EDF….Vous allez me dire que RTE est à 100% owned by EDF…C’est vrai, c’est un sujet d’étonnement permanent…

Dan1

Ben si, l’ADEME est bien revenue, après 2007, sur les fameux calculs du CO2 du chauffage électrique et la preuve est ici : A force de créer des méthodes alambiquées on se prend les pied dans le tapis et on ne peut indéfiniment tordre la vérité (sauf peut être chelya ?).

Bachoubouzouc

La réalité est que même lors du record de consommation (à 102GW), les électrons qui alimentaient les grilles-pain de nos chers concitoyens sortaient à : – 80% de centrales nucléaires ou hydrauliques (~8gCO2/kWh maximum) – 10% de centrales au gaz (~500gCO2/KWh maximum) – 10% de centrales au charbon (~1000gCO2/kWh maximum) Soit un kWh électrique émettant grand maximum et au pire moment de l’année 156gCO2/kWh. A comparer avec un chauffage au gaz qui émet normalement 234gCO2/kWh (chiffre ADEME), soit presque le double.

Bachoubouzouc

Mais mis à part ce débat sur le contenu carbone du kWh électrique, je suis d’accord sur le fait que chauffer des terrasses en hiver est un gâchi dont on pourrait très bien se passer.

Sicetaitsimple

Si jamais Bachou n’était pas disponible, je vous signale qu’il a écrit 80% de centrales nucléaires ou hydrauliques.

Dan1

Je signale à chelya que nous avons déjà répondu en détail à cette question du contenu en CO2 de notre électricité dans les pires moment de l’hiver : Comme vous n’avez pas encore bien intégré le phénomène, je le reprends in extenso ci-dessous (je parle du 08 février 2012) : “Hier fut le jour le plus horrible de tous les temps pour la France. Nous avons basculé au-delà des 100 GW de puissance appelée. Faisons le bilan comme je l’avais fait pour la veille. La consommation gmobale a été de 2 249,5 GWh et la production nationale de 2 111 GWh. Nous avons donc importé 138,5 GWh (6,16 % de la demande). Pour la production : Fioul + charbon + gaz = 273,7 GWh soit 13% de la demande Nucléaire + hydraulique + éolien = 1 690 GWh soit 80 % de la demande Autres = 6,55 % (il pourrait y avoir un peu de PV dedans). Au niveau des émissions de CO2, nous avons émis 262 500 tonnes, ce qui nous propulse au record de 124,4 grammes de CO2 par kWh soit trois moins que le kWh moyen européen sur l’année.” Et cela est un drame pour le contenu en CO2 du chauffage électrique qui n’a plus aucune chance d’atteindre ne serait-ce que le contenu minimum minimorum du gaz (234 grammes/kWh). Car il faut bien se dire qu’avec ces satanées EnR en Europe, le contenu en CO2 du kWh ne cesse de baisser, là où celui du gaz est limité par la physique.

Dan1

A chelya; “Dans tous les cas on est sur un chauffage électrique aussi nocif que le chauffage gaz il n’y a donc pas de raison d’autoriser le chauffage électrique des terrasses.” Non c’est faux et cela le sera de plus en plus, à mesure que le contenu en CO2 de l’électricité, en France et en Europe, diminuera dramatiquement à cause du remplacement du charbon et du développement des EnR. Ceci dit, je ne suis pas fan pour chauffer les terrasses. Si vous ne voulez pas voir le contenu en CO2 du chauffage électrique baisser… il ne faut pas soutenir les EnR, mais plutôt encourager le développement des centrales à charbon. A ce propos, voilà une étude de WRI qui est intéressant au niveau mondial :