BrightSource Energy annonce avoir livré sa technologie thermique solaire au plus important projet de récupération assistée du pétrole (RAP) au monde.
En effet, l’installation solaire, construite pour Chevron Technology Ventures, a commencé ses opérations mardi à Coalinga, en Californie, et sert à démontrer la capacité de la technologie thermique solaire à soutenir les efforts de récupération assistée du pétrole d’une manière plus durable.
L’installation « solaire en vapeur » de 29 mégawatts (MW) thermiques va se servir du soleil pour créer de la vapeur à haute température et à haute pression. L’installation qui s’étend sur 40 hectares comprend 3 822 héliostats, comportant chacun deux miroirs de 3 x 2 mètres montés sur des poteaux d’acier, haut de 2 mètres. Les miroirs quant à eux sont focalisés sur une chaudière située en haut d’une tour solaire de 100 mètres.
« La sélection de notre technologie thermique solaire LPT par Chevron souligne les modes versatiles de production de l’énergie propre et rentable utilisés par nos systèmes », a déclaré John Woolard, président-directeur général de BrightSource Energy. « Nous montrons maintenant comment notre technologie peut aider les entreprises d’énergie et industrielles mondiales à produire de l’énergie en réduisant leurs émissions et en protégeant contre la volatilité des prix du gaz naturel. »
Le système d’énergie thermique solaire de BrightSource utilise des champs de miroirs de pistage, appelés héliostats, contrôlés par un logiciel destiné à concentrer la lumière du soleil sur une chaudière solaire située en haut d’une tour. Cette chaudière produit de la vapeur à haute température et haute pression. En cas de RAP thermique, la vapeur est pompée en profondeur dans le réservoir d’huile souterrain pour chauffer la zone, augmentant la pression du réservoir et réduisant la viscosité de l’huile, ce qui facilite sa remontée à la surface. Pour conserver l’utilisation de l’eau, la vapeur est alors refroidie et recirculée dans un système à boucle fermée.
Le champ pétrolier Coalinga de Chevron, l’un des plus anciens d’Amérique, a commencé ses opérations dans les années 1890. Comme le brut lourd produit sur le champ ne s’écoule pas facilement, de la vapeur est alors injectée dans des réservoirs d’huile lourde pour réchauffer le brut, afin qu’il remonte à la surface plus facilement. La vapeur du champ de Coalinga était traditionnellement générée en brûlant du gaz naturel.
D’après un rapport récent par SBI, les méthodes conventionnelles de récupération d’huile ne peuvent extraire que 10 % à 30 % de l’huile potentielle d’un réservoir donné, laissant près de 70 % – 90 % de l’huile du réservoir dans le sol.
« L’intensité énergétique associée à l’extraction de l’huile lourde est extrêmement élevée. Cela présente un défi de taille pour le contrôle des émissions et l’approvisionnement en combustible, tel que le gaz naturel, pour ce processus », a confié, quant à lui, Paul Markwell, directeur principal de recherche en amont chez IHS CERA. « Nombreuses sont les réserves d’huile lourde connues dans le monde qui ont un accès limité à des sources de combustible rentables et qui sont situées dans des régions riches en ressources solaires. Cela donne un environnement idéal pour l’utilisation de technologies thermiques solaires pour la récupération assistée du pétrole. »
D’après BCC Research, le marché mondial pour les technologies RAP s’élevait à 4,7 milliards de dollars en 2009 et devrait atteindre un taux de croissance annuel composé de 28 % sur 5 ans, atteignant 16,3 milliards de dollars en 2014.2
Il serait interessant de connaitre le bilan énergétique du process, combien d’énergie on consomme pour retirer le pétrole. Si le solaire devient rentable c’est que le besoin en énergie devient significatif. A un moment il vaudra mieux le laisser sous terre…
Un mariage EnR – Conventionnel? Solution »steam drive – chasse avec vapeur » pour arracher une proportion plus conséquente des réserves de pétrole lourd accroché aux pores, déjà utilisée il y a 30 ans pour récupérer des huiles lourdes dans le Nord-Ouest de l’Allemagne (Rühlermoor)…sauf que la génération de la vapeur n’était pas »solaire » . La technique de Brightsource d’utiliser le Soleil comme source de génération de sa vapeur est astucieuse et somme toute plus »propre » que bien d’autres procédés tels que »chimie », mines à ciel ouvert (Canada), etc… Quand on sait que Alstom est le 2ème actionnaire de Brightsource,….il y a des synergies potentielles envisageables dans le domaine énergétique… Vu dans un autre article Enerzine de début 2011: »…partenariat avec BrightSource Energy pour la fourniture de centrales électriques thermiques solaires de haute efficacité, permettant de proposer à nos clients une énergie fiable, rentable et décarbonée », souligne Philippe Joubert, Président d’Alstom Power. A+ Salutations Guydegif(91)
C’est bizarre, pour moi la surface totale des héliostats est donc de 3x2x3822 = 22 932 m² Si l’on part du principe que l’ensoleillement max est conventionnellement de 1 000 W/m², alors avec un rendement de 100% de toute la chaîne (évidemment hautement improbable), on devrait avoir 22,9 MW et non pas 29 MW. J’en déduis donc que le soleil californien est bien meilleur que le nôtre.
« chacun deux miroirs de 3 x 2 mètres montés sur des poteaux d’acier » donc, 3x2x3822x2 = 45 864 m². Il faut pas trop croire la puissance d’installation, ce qui est le plus important est le puissance moyenne de fonctionnement réel.
« La vapeur du champ de Coalinga était traditionnellement générée en brûlant du gaz naturel. » Faudrait peut être se poser la question pour savoir si on marche sur la tête ! On brulait du gaz (energie thermique), pour faire de la vapeur (energie thermique), pour ‘extraire’ du petrole, qui lui à son tour deviendra ‘energie thermique’ dans un moteur à rendement ‘minable’ pour faire de l’energie mécanique d’avancement dans une voiture par exemple! Et maintenant on fait la vapeur avec une installation solaire (d’une taille non négligable), mais le reste ne change pas. Faudrait m’expliquer pourquoi on ne fait pas du ‘jus’ directement avec ‘la vapeur’ par une turbine (pour alimenter le réseau – pour des voitures electriques par exemple) afin d’éviter tant de ‘pertes de processus’ et de dépenses ‘énergtiques’ pour arriver à presque le même resultat ? Soit quelque chose m’échappe, soit on marche complètement sur la tête ! trimtab
Oui, et on le fait depuis un moment… Mais imaginons la réponse de l’industriel: « nous avons considérablement réduit nos émissions de GES, liberé du gaz qui peut à présent alimenter le marché tout en assurant la production d’hydrocarbures liquides indispensables au secteur pétrochimique… » Ceci dit, les bilans GES et énergétiques sont faits de plus en plus fréquemment sur les projets – mais sans obligation règlementaire, ce sont les paramètres économiques qui priment.