Des chercheurs de Québec mettent actuellement au point un procédé qui permettra aux usines d’acier, de charbon et de ciment, de même qu’aux installations pétrolières et gazières, d’éliminer la majorité du dioxyde de carbone (CO2) de leurs émissions au moyen de réactions chimiques provoquées par différents types de roche pulvérisée dans les cheminées.
Le projet adapte et améliore le processus de réaction du CO2 au contact de différents minéraux pour former des carbonates, un sous-produit inoffensif mais extrêmement utile qui pourra ensuite être vendu à d’autres entreprises.
Le chercheur principal du projet, le professeur Guy Mercier, de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) à Québec, affirme que son équipe élabore un procédé intéressant sur le plan économique et facilement intégrable aux installations québécoises existantes. Ce procédé utilise de grandes quantités de roches simples ou de béton recyclé ou encore de résidus miniers. Gestion du carbone Canada (CMC), un réseau fédéral de centres d’excellence qui soutient la recherche visant à réduire les émissions de CO2 dans l’industrie de l’énergie fossile et autres grandes sources d’émission fixes, a accordé 300 000 $ sur deux ans à l’équipe du professeur Mercier.
« Vous prenez la roche ou les résidus miniers ou le béton recyclé, puis vous les broyez pour en faire une poudre que vous faites réagir avec les gaz de cheminée dans un réacteur chimique, explique M. Mercier. La réaction chimique ainsi créée élimine 80 % du CO2. »
Cette réaction engendre également des sousproduits de carbonate pouvant être vendus à différentes industries, qui s’en serviront comme matériau réfractaire ou agent alcalin pour l’épuration des eaux usées.
« Ce produit permettra aux entreprises de générer des profits tout en isolant le CO2, déclare le professeur Mercier. Ce CO2 pourra alors créer des emplois plutôt que de la pollution. Il s’agit d’une technologie abordable, à basse pression et à basse température, qui évite un procédé coûteux pour concentrer le CO2 sous forme gazeuse (CO2 purifié). Ce projet est assez complexe sur le plan technique, mais nous sommes bien engagés sur la voie du succès. »
Le professeur Mercier travaille de pair avec une équipe d’envergure internationale de chercheurs de l’INRS, de l’Université de Calgary et de l’Université de Melbourne. Le projet est également mené en collaboration avec les partenaires industriels Holcim Canada (un producteur de ciment et d’agrégats) et SIGMA DEVTECH (une entreprise d’expertsconseils pour les jeunes entreprises). L’équipe fera réagir différentes roches magnésiques et calciques se trouvant dans des résidus de minerai avec les émissions gazeuses (dont du CO2) d’une cimenterie appartenant à Holcim, au moyen d’un réacteur chimique (une installation en soit), avec l’aide du personnel de la cimenterie.
Dans le cadre de sa phase de financement 2012, CMC remettra 3,75 millions de dollars à des chercheurs canadiens affectés à huit projets différents. Les sommes ont été allouées à la suite d’un processus rigoureux d’envergure internationale, évalué par des pairs.
1- Coût: pulvériser industriellement 1 tonne de roche ou de débris de béton coûte davantage que 150$ eu égard à la grande quantité d’énergie mécanique à fournir. Dans le meilleur cas (roche serpentine) la poudre absorbera 1 tonne de CO². Questions: – La tonne de CO² absorbée a produit au max 1250kWh d’électricité. Combien en restera-t-il après broyage de 1 tonne de roche? Sommes-nous prêts à payer aussi cher la tonne CO² ainsi traitée? Certainement pas 2- Que ferait-on de ces poudres carbonatées par centaines de millions de tonnes? Dans la mer? non. sur des terrains? pas davantage. Alors? Une bonne idée universitaire, comme beaucoup d’idées de toutes origines, torpillée par des coûts basiques, hélas.