De l’hydroélectricité à haute qualité environnementale

Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie et de l’Énergie a signé mercredi, avec les représentants des élus, les producteurs d’hydroélectricité, les associations et fondations de protection de l’environnement, les associations pour les énergies renouvelables et l’association des pêcheurs professionnels en eau douce, une convention d’engagements pour le développement d’une "hydroélectricité durable" en cohérence avec la restauration des milieux aquatiques.

Face à l’urgence climatique, aux contraintes énergétiques, l’érosion de la biodiversité, l’impératif de restauration de la qualité des milieux naturels et des masses d’eau, le Gouvernement s’est fixé des objectifs qu’il considére comme "ambitieux" en matière d’énergies renouvelables (23 % de la production nationale en 2020), de restauration des continuités écologiques (trame verte et bleue) et du bon état écologique des masse d’eau (66 % en bon état en 2015).

Aussi, ce dernier a décidé de développer l’hydroélectricité dans la limite de la cohérence de ce développement avec les autres exigences de même importance. Il en résulte la nécessité d’un programme volontariste de développement d’énergies renouvelables à haute qualité environnementale.

La convention prévoit notamment :

– Un effort sur la recherche relative à la connaissance des espèces, des impacts des ouvrages comme l’illustre en particulier le lancement d’un programme de R&D sur l’anguille d’un montant de 4 millions d’euros (pris en charge par l’ONEMA, l’ADEME et les producteurs).

– Un effort de mise aux normes des ouvrages existants par le respect des obligations légales (débit réservé et passes à poissons sur les cours d’eau où elles sont obligatoires), accompagné d’un meilleur suivi des impacts, et la mise en place de démarches « gagnant-gagnant » pour l’amélioration de la continuité écologique.

– Un grand plan d’effacement des ouvrages hydrauliques en déshérence (plus de 40 000 dont 1.200 effacés d’ici 2012).

– L’effacement de 5 ouvrages hydroélectriques, dont ceux de La Roche-qui-Boit et de Vezins sur la Sélune, dans le département de la Manche.

– L’identification du potentiel de développement de l’hydroélectricité dans les secteurs où les enjeux environnementaux sont moindres, en cohérence avec la révision des classements de cours d’eau, afin de se donner les moyens d’atteindre à la fois un objectif de développement de la production hydroélectrique de 3 TWh par an d’ici 2020 et l’objectif de bon état d’au moins 66 % des masses d’eau en 2015.

« Encore une fois, c’est le triomphe de la méthode Grenelle de concertation. L’équation à résoudre était difficile car les objectifs sont tout aussi légitimes les uns que les autres. Il faut savoir gérer les contradictions, et je tiens à remercier très vivement les nombreux signataires de cette convention qui ont tous fait preuve de hauteur de vue pour y parvenir » a déclaré Jean-Louis Borloo à l’issue de cette signature.

L’hydroélectricité présente plusieurs atouts. C’est une source d’énergie renouvelable et nationale. Elle permet un "stockage" de l’énergie grâce à la modulation de la production électrique, apportant ainsi une contribution à la stabilité du système électrique.

L’électricité ne se stockant pas, l’équilibre d’un système électrique ne peut être réalisé qu’en ajustant en permanence la production à la consommation, en étant capable de moduler quasiment instantanément la puissance produite et injectée sur le réseau. La possibilité de pouvoir moduler rapidement la production d’électricité revêt donc une importance particulière.

L’hydroélectricité, lorsqu’elle est associée à un réservoir (lac, barrage, etc.), est la seule énergie renouvelable modulable, avec de surcroît la possibilité de faire monter très rapidement la puissance électrique produite. Elle joue un rôle crucial dans la sécurité et l’équilibre de notre système électrique, en permettant :

  • un démarrage rapide et une montée jusqu’à la pleine puissance en quelques minutes,
  • une bonne stabilité de fonctionnement dans les situations très perturbées que peuvent connaître les réseaux électriques,
  • une capacité de redémarrage permettant, en cas d’écroulement du réseau électrique, de relancer le système électrique.

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imagreen

Ce sont plus précisément les grands barrages qui peuvent poser des problèlemes au niveau de la préservation de la faune et de la flore (ex: le barrage des trois gorges en chine : 22,5 MW mais 27 millions de m3 de béton…). Les barrages au fil de l’eau, plus petits et moins puissants, sont une des solutions permettant de concilier production hydroélectrique et préservation de l’envrionnement.

Fred73

3 Gorges = 22500MW Les barrages fil de l’eau sont hélas très peu modulables et sont de la puissance fatale sur le réseau comme l’éolien et le solaire. Sans hydraulique l’ajustement fin de la production / consommation par le thermique à flamme et turbines à gaz aurait une part plus importante. Rien n’est jamais simple hélas

Envircinq

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