La société Blue H a présenté cette semaine à Berlin le premier modèle au monde d’éolienne flottante.
Cette année, un premier prototype de grande envergure a été lancé dans le sud de l’Italie, à 20 km au large et par une profondeur d’eau d’une centaine de mètres
La société néerlandaise a conçu sa technologie en s’inspirant des plate-formes de l’industrie pétrolière et gazière. L’intérêt de ces éoliennes est de pouvoir être montées à terre, avant de se faire remorquer jusqu’au point d’amarrage.
Plus simples à monter, elles peuvent également être installées plus loin au large que des éoliennes offshores classiques : jusqu’à 27 km. Là les vents sont plus forts et plus constants (au moins 8 m par seconde).
Le prototype a servi de test pour évaluer les étapes d’assemblage, de lancement et de flottaison ainsi que pour l’évaluation des capacités de production.
A Berlin, Blue H s’est dit prête à passer à la première phase commerciale, avec le la mise en oeuvre du parc de Tricase. A terme, ce sont 25 éoliennes flottantes qui y seront ancrées, pour une capacité de 92 MW. Soit l’équivalent de la consommation de 75 000 foyers.
Déjà, la société lorgne sur les marchés européen, américain et asiatique, alors que l’éolien offshore représente le plus fort potentiel de développement de cette énergie.
[Voir la vidéo de mise à l’eau du prototype]
Il y a plus de 10 ans, j’avais rencontré le directeur d’une société d’éoliennes française qui parlait d’éoliennes à quille qui se balancent au gré des vagues, je pensais qu’il en existait en Méditerranée, où souffle constamment le vent. Quelqu’un aurait des ondormations à ce sujet?
les concepts d’éoliennes offshore pour des fonds profonds, où l’encrage « monopile » n’est plus viable, germent depuis longtemps. Le tout est de trouver un bon compromis entre faisabilité technologique et coût…comme toujours. Les éoliennes flottantes avec quille ont le désavantage d’être moins stable qu’une barge comme ce qui semble être le cas avec le concept Blue H (ou alors il faudrait immerger une plateforme pour avoir une stabilité équivalente). Le gros pb de ces concepts réside dans les mouvements, dus aux vents, courants et houles, qui sont imposés à la machine. Ce balancement génère des efforts statiques (pour lesquels doit être dimensionnée l’éolienne) et dynamiques (donc une fatigue supplémentaire). Il y a un très bon article du NREL, présenté au congrès de Reno en janvier 2007, qui présente toute la difficulté de prise en compte de l’ensemble de ces phénomènes dans un calcul couplé aéro et hydro! On est encore loin de la prédiction alors des installations offshore expérimentales de ce type, bien que coûteuses, vont dans le sens de la compréhension et du retour d’expérience. Une installation intermédiaire (en difficulté) avec Quadripode a été effectuée avec deux Repower de 5 MW au nord est de l’écosse pour alimenter la station offshore Béatrix. Pour comprendre encore mieux les pbs de l’offshore, un programme de recherche allemand conséquent va tester plusieurs machines de la classe 5 MW sur le parc de Borkum. Pendant ce temps là en France, on…se contente de commenter les articles des initiatives étrangères 🙂
Je dirai plutôt: « pendant ce temps là, en France, on construit une nouvelle centrale nucléaire ». Mais est-ce que quelqu’un a prévenu M. Borloo que les 1.6GW fournis par l’EPR ne compteront pas dans l’objectif des 20% renouvelables que l’on s’est fixé?
Ces 1,6 GW participeront à compenser l’augmentation « naturelle » de la consommation française, en attendant que les différents plans d’action d’économie et de réductions des gaspillages ne soient effectifs à grande échelle. Pour l’objectif des 20%, il y a l’hydro qui intervient déja à hauteur d’environ 15%. Les 5% restants seront en grande partie produit par l’éolien avec les 17GW à l’horizon 2015. Je sais que cela ne fait pas plaisir à ceetains et que, je suis d’accord, on aurait pu investir plus tôt dans la R&D des autres énergies alternatives, mais l’éolien est bien la seule technologie déployable à cette échelle.
Pour continuer sur le commentaire de hayabs du 6/12, on pourrait envisager qu’au lieu d’être flottante »en surface » telle un bateau, la structure support de la ou des éoliennes soit, à l’image des semi-submersibles utilisés en exploration pétrolière (j’y ai travaillé), à savoir, avec ballast (+ ancrages sous traction en distribution radiale), de sorte à enfoncer la structure et la rendre ainsi moins sensible aux vagues et mouvements de surface. 4 ou 6 éoliennes de rayon ad hoc pour ne pas interférer, aux 4 coins voire 6 coins pour un hexagone, tel que pour les Pentagones de Forex-Neptune d’antan… Why not? A creuser, peut-être? A+ guydegif(91)
La société Hydro développe depuis maintenant 3 ans un concept d’éolienne flottante à ballast avec des ancrages lestés (technologie effectivement issue de l’offshore pétrolier). Cette solution, comparée à une barge ou des ancrages tendus (TLP pour les gens de l’offshore) semble être la plus adaptée d’après le NREL. vue d’artiste: en vidéo: mms://vekap01stream.hda.hydro.com/oilandenergy/medium_hywind.wmv
A l’heure où on parle de Hywind en Norvège et en Ecosse où en est Blue H ? Presque 3 ans après une vidéo ambitieuse et prometteuse sur le launch du proto, grand silence, flop? ou scoop en préparation? tj est-il que des News de Blue H dans des déclinaisons peut-être plus ambitieuses que le simple bi-pales de 2007??? Qu’en est-il? Merci de nous dire A+ Salutations Guydegif(91)