Des opportunités pour les pays exportateurs de pétrole

L’économiste en chef du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Louis Kasekende, a déclaré que la flambée des cours du pétrole pourrait constituer une bonne opportunité économique pour les pays africains exportateurs nets de pétrole, en dépit des défis qu’ils auront à relever pour en bénéficier.

Dans une interview récemment accordée au journal interne du Groupe de la BAD, M. Kasekende a estimé que des revenus pétroliers en hausse pourraient aider les pays africains exportateurs de pétrole à accélérer la mise en oeuvre de leurs stratégies de réduction de la pauvreté, les aidant ainsi à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.

« En principe, les pays exportateurs nets de pétrole ainsi que les exportateurs de métaux devraient bénéficier d’un afflux massif de revenus extérieurs, qu’ils pourraient consacrer à leur action de développement, comme par exemple l’accélération du rythme de mise en oeuvre des stratégies de réduction de la pauvreté et la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) », a-t-il indiqué.

Les pays exportateurs de pétrole, a-t-il ajouté, ont toutefois une difficile équation à résoudre : préserver en valeur l’accroissement de leurs réserves généré par la hausse des cours alors que leurs actifs sont essentiellement libellés en dollar. Ces pays doivent, en parallèle, faire en sorte que les retombées de cette manne profitent non seulement à l’ensemble de la population ainsi qu’aux générations futures mais également aux grands équilibres, en servant notamment de matelas de sécurité contre d’éventuelles distorsions macroéconomiques.

L’impact de la hausse des cours diffère pour les pays importateurs de pétrole. Bien qu’en termes réels le prix du pétrole reste inférieur aux niveaux de la fin des années 1970 ou du début des années 1980, la récente flambée pourrait avoir des conséquences dramatiques sur les pays importateurs, met en garde M. Kasekende. Selon lui, ces répercussions seront encore plus importantes dans les pays qui sont excessivement dépendants du pétrole ou qui ont un accès limité aux marchés internationaux des capitaux, grevant leur solde extérieur.

L’Afrique comporte 38 pays importateurs nets de pétrole, et les effets de l’allégement de dette dont certains de ces pays ont bénéficié au cours de ces dernières années risquent d’être réduits à néant par la flambée des cours.

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Dan

L’augmentation des prix du pétrole est beaucoup plus dure à supporter pour les pays pauvres et en particulier pour l’Afrique. Quand on voit tous les jours, les gens faire le plein avec une bouteille de 1 litre achetée au bord de la route, on comprend mieux le concept d’énergie chère. Imaginez en France, le litre d’essence à 30 ou 40 Euros, ça donne une idée de la relativité des prix. Paradoxalement, les pays producteurs de pétrole (Nigéria en tête) sont aussi les plus gros importateurs de produits raffinés (dont les 3/4 viennent d’Europe pour l’Afrique de l’ouest). Cela permet d’avoir du carburant d’excellente qualité dans certaines villes d’Afrique (il vient de la même raffinerie que celui que l’on trouve au supermarché en France). Le problème, c’est que cela coûte très cher aux africains. Les raffineries en place sont soit sousexploitées soit trop vieilles ou les deux à la fois. Conclusion : Je ne vois pas comment les africains pourraient bénéficier à court terme de l’augmentation du prix du pétrole (sauf quelques élites). Pour nous en France, c’est encore très supportable, le prix du litre d’essence à la pompe est, en euros constant, inférieur à ce qu’il était en mai 1985. En mai 1985, un smicard achetait 2,5 litres d’essence avec une heure de salaire, aujourd’hui il peut en acheter 6 litres. Aujourd’hui, le problème des revenus modestes est plus sur le logement que sur le carburant. Le paradoxe étant que plus le logement est cher, plus on habite loin de son travail et plus on fait de kilomètres. Après le slogan “travailler plus pour gagner plus”, je suggère “rouler plus pour gagner autant” ! Mais en final, la France va mieux que l’Afrique.

Jerome 57

2,5 L à 5 francs environ en 1985 fait 12,5 FRANCS DE L’heure or le smic était à 26F/h brut donc on pouvais acheter 26/5 =5,2 LITRES. On est environ au même niveau qu’en 1985. Et la plupart des véhicules vendus aujourd’hui sont au gazole, et c’est encore plus vrai avec le gazole car il grimpe plus vite que l’essence quand le prix du petrole augmente. Donc on n’est au meme niveau.La seule différence c’est qu’on est moins dépendant qu’à l’époque. Mais ne nous trompons pas nous sommes bel et bien dans un choc pétrolier. Alors chasse au Gaspis comme on disait a l’époque et il faudrait taxer encore plus les carburants pour insiter à l’economie et pour dégager des fonds pour payer nos chercheurs du Cnrs pour trouver des alternatives.En angleterre et au EU ils sont payés a leurs juste valeur et hasard il savent faire du caburants liquide et du méthane à partir de vieux pneus. Chez nous il n’y pas de budget pour la recherche et un bac plus dix et payé au smic c’est honteux!

Dan

Très bonne vigilance : Grossière erreur de ma part, j’ai pris le SMIC de 1980 (2,18 €) qui m’avait servi pour une autre comparaison. En effet, le SMIC de mai 1985 était à 3,89 € (25,51 F) et le prix du litre de super a atteint un pic le 24 mai 1985 (89,03 € l’hectolitre, source ministère industrie). Le bon calcul est donc 4,36 litres pour 1 heure de SMIC. Après c’est redescendu (en décembre 1986 le litre était à 0,7 euros avec un SMIC à 4,1 €), une heure de SMIC permettait d’acheter 5,8 litres de super. Le gazole a effectivement progressé plus vite (beau rattrapage). Je suis d’accord sur le choc ou transition brutale. En revanche, je reste réservé sur le carburant à partir des pneus. belle annonce mais ça ne va changer grand chose.

Chaalal m

Cette analyse est idéale est très optimiste, sauf que dans ce cas précis, les quelques pays africains exportateurs vivent une instabilité politique et institutionnelle chronique, et sont généralement soumis a des pressions sociales qui annihilent toute action en faveur d’un développement qui intègre une dimension economique et sociale à même de réduire les retards accumulées des années durant. Certaines économies sont incapables d’absorber tous ces flux de dollars, en l’absence d’une vision économique et sociale globale,associée à une piètre gestion des deniers publics. Généralement ces recettes si elles ne sont pas dilapidées, voire détournées, elles font dans le meilleur des cas l’objet de placementsau (au bonheur du trésor americain)à des taux très réduits(bons de caisse), dont les renumérations sont très vite absorbées par la dépréciation continue du dollar , conjointement à cela ces pays importent quasiment tous leurs besoins en monnaie européenne forte,qui réduirait à néant les surplus realisés. Alors de grâce à quoi sert enfin de compte cette manne. N’est il pas plus judicieux et plus sensé,pour ces gouvernements,de laisser cette richesse non renouvelable et en voie de disparition dans son milieu naturel?peut être que les générations futures sauront mieux l’exploiter.

Guydegif(91)

Comme dit ci-dessus par plusieurs, dont Chaalal et Dan: ”equipements sous-exploités ou trop vieux ou les 2”, ”instabilité politique et institutionnelle chronique”,”pressions sociales qui annihilent toute action en faveur d’un développement”, ”retards accumulées des années durant”, ”Certaines économies incapables d’absorber ces flux de dollars”,”absence d’une vision économique et sociale globale”, ”piètre gestion des deniers publics”… Si on fait abstraction des cas de détournements frauduleux de certains dirigeants ou leur cour de sujets-sangsues, trop nombreux dans certains pays africains au fil des ans, et qu’il faudrait éradiquer par une surveillance par une autorité supra-nationale BAD ou autre, l’une des actions prioritaires pour que ”les revenus pétroliers en hausse puissent aider les pays africains exportateurs de pétrole à accélérer la mise en oeuvre de leurs stratégies de réduction de la pauvreté” serait d’assister / former les instances dirigeantes par des experts rationnels et intègres au savoir-faire de gestion correct et reconnu. Former en leur faisant prendre conscience par une démarche pédagogique constructive avec TP et illustrations, pas pas un diktat !, sous la houlette d’organismes comme la BAD. Par contre, en //, surveiller pour éviter/enrayer les détournements notoires à des fins personnelles…comme constaté par le passé. A charge à l’ONU et autres instances du continent africain de veiller au grain ! Ce n’est qu’à ce prix que les extra-dollars de la manne pétrolière vont permettre un développement cohérent et pérenne! Bon courage! A+ Salutations Guydegif(91)

Momo

Cher Monsieur , votre optimisme ( ou naivete , ou grde. jeunesse ? ° fait plaisir a lire ! Votre programme ci-dessus est merveilleux , vraiment ! Les detournements des fonds publics africains ( et autres , no pb. de ce cote-la , meme en Birmanie ravagee ….. )seraient du domaine du passe ? Oh Bonne Mere , comme on dit chez moi , mais vs.revez completement !” …. leur faire prendre conscience par une demarche pedagogique constructive …. ” Mais cher Monsieur , ils sont PARFAITEMENT formes … au pillage et aux ” bonnes ” pratiques bancaires ” offshore ” ! Infiniment mieux que vs. et moi et le commun des mortels qui ne sont pas comme eux ! Vs. avez parfaitement raison sur 1 point : votre conclusion : ” bon courage ” ( pour qui ? )J’ajoute : et ” bons transferts financiers massifs ” vers l’Occident , cela soutient nos monnaies et notre niveau de vie a ns., regardez donc l’exemple de la nomenklatura Russe ou Chinoise …. si vs. croyez que la pauvrete ou la misere de leur(s) peuple(s) les embarrassent qd. ils se pavanent a Geneve , Monaco ou Las Vegas !….. Bon vent et beau soleil a ts. ( ceux qui peuvent encore en profiter sans le ventre trop creux ! )