Faits marquants
- Le prototype chinois de divertor atteint une charge thermique stable de 20 MW/m²
- Le dispositif pourrait augmenter la production de tritium de plus de 3%
- Le système comprend 19 sous-systèmes intégrés au sein du projet CRAFT
- La Chine affirme avoir acquis une autonomie complète dans la recherche sur les divertors
La Chine a annoncé avoir franchi une étape importante dans sa quête d’une énergie propre et illimitée. Des experts internationaux ont validé un composant développé à Hefei. Il s’agit du plus grand prototype de « divertor » jamais créé, capable de résister à des chaleurs extrêmes. La pièce maîtresse pourrait bien rapprocher l’humanité du rêve de reproduire l’énergie du soleil sur Terre.
C’est quoi, un divertor ?
Il faut imaginer un réacteur où se produisent des réactions nucléaires similaires à celles du soleil. Le divertor, c’est un peu le système d’évacuation de cette centrale futuriste. Son rôle va être d’éliminer la chaleur intense et les déchets produits par les réactions, tout en empêchant les impuretés de venir perturber le processus. Sans lui, il serait impossible de faire fonctionner un réacteur à fusion de manière stable.
Le prototype de divertor développé pour le CRAFT (Comprehensive Research Facility for Fusion Technology) a été intégré au sein d’une plateforme regroupant 19 sous-systèmes clés. Il aurait passé tous les tests avec brio.
Selon le quotidien chinois Xinhua, il supporterait une charge thermique de 20 mégawatts par mètre carré sans broncher, grâce à des plaques en tungstène capables d’encaisser des températures infernales sans se déformer.
Un avantage stratégique : produire son propre carburant
L’innovation ne s’arrête pas là. Le divertor intègre un revêtement spécial qui pourrait augmenter la production de tritium de plus de 3%. Le tritium, c’est le carburant indispensable pour faire tourner les réacteurs à fusion. Mais il y a un problème car il reste rare et difficile à obtenir. Avec cette technologie, la Chine pourrait produire son propre tritium en continu, un avantage majeur pour rendre la fusion nucléaire viable économiquement .
Si l’objectif principal reste de fournir une énergie propre et inépuisable à la planète, les applications de cette technologie dépassent largement le secteur énergétique. Les chercheurs estiment que les innovations développées pour ce divertor pourraient servir dans l’aérospatiale, l’équipement médical de pointe, l’électronique ou encore les véhicules électriques .
La Chine affirme désormais maîtriser complètement la conception des composants, une autonomie technologique qui la place en tête de la course mondiale à la fusion nucléaire. Son tokamak EAST continue d’ailleurs de battre des records mondiaux .
Et demain ? Direction les étoiles
L’ambition ultime va bien au-delà de nos besoins terrestres. En parvenant à maîtriser la fusion nucléaire, les scientifiques chinois espèrent ouvrir la voie à l’exploration spatiale au-delà de notre système solaire, un rêve qui nécessite des sources d’énergie considérablement plus puissantes que celles actuellement disponibles. La validation de ce prototype constitue une brique supplémentaire dans un édifice technologique dont l’achèvement pourrait redessiner les contours de notre civilisation énergétique .
Source : Xinhua