Développé dans les années 1980 pour protéger les soldats britanniques contre d’éventuelles attaques chimiques, le tissu en carbone actif pourrait avoir d’autres usages insoupçonnés.
En effet, des chercheurs de l’Université d’Abertay Dundee (UAD) ont découvert que ce tissu d’aspect ordinaire demeurait très efficace pour filtrer et éliminer des composés extrêmement nocifs présents dans l’air et dans les éléments aqueux, même en doses infimes.
Les recherches écossaises menées en association avec les filtres à charbon ont montré que le matériau pouvait être utilisé pour créer des réactions chimiques organiques, telles que des radicaux hydroxyles. Ces radicaux sont très instables et réagissent instantanément avec d’autres polluants, même à de très faibles concentrations, de l’ordre de quelques parties par million (1 ppm = 10-6).
Lorsqu’il est combiné avec un oxydant, tel que l’ozone (O3), le processus de filtration est encore plus efficace avec la fabrication de minuscules pores capables d’absorber des molécules organiques sur la toute surface et les transformer en molécules encore plus petites. L’équipe de recherche propose d’utiliser ce matériau peu coûteux dans les hôpitaux. L’objectif serait alors de filtrer à la sortie d’évacuation des eaux usées, les rejets d’antibiotiques et toutes sortes de médicaments.
A échelle industrielle, le procédé permettrait d’éliminer les produits chimiques résiduels difficilement détectables afin d’assainir davantage le système d’eau potable.