Economie réelle et Economie financière

Je comprend bien la motivation des politiques qui est d’éviter une panique chez l’épargnant moyen qui aurait pour effet d’amplifier la baisse de la bourse et donc des économies des français. Les médias, quant à eux, pourrait aller un peu plus loin que cette vue simpliste.

Je sui convaincu quant à moi qu’il y a bien un lien entre ces deux économies, même s’il y a des différences sensibles. Le point de départ en est l’accroissement brutal des défauts de paiement des emprunteurs américains les plus fragiles qui ont du de ce fait mettre leurs biens immobilers en vente à des prix qui sont rapidement devenus des prix de détresse. Il s’agit bien donc d’une perte tout ce qu’il y a de réel qui s’est suivi d’une récession dans l’industrie du batiment mais aussi des defauts de paiement sur des achats courants en carte de crédit (cf provision d’Amex). Pour l’instant donc des pertes réélles mais circonscrite à certaines industries( finances et immobilier), à un pays les Etats Unis et à un type de clientèle, la partie la moins solvable des classes moyennes.

Là où ça se complique, c’est quand on s’aperçoit que, par l’intermédiaire des produits de placement dit dérivés (dont on nous dit aujourd’hui que la Société Générale était un des leaders), le mal s’était transmis géographiquement à l’ensemble de la planète bancaire qui avait acheté de ces placements, et par l’intermédiaire de la baisse des bourses mondiales, à l’ensemble des placements financiers y compris les Sicav actions de père de famille. Mais en premier lieu dans les pays du monde où le niveau de vie permet aux familles de placer de l’argent c’est à dire les pays développés. Il y a donc bien un impact réel sur notre richesse collective et individuelle, sur la valeur de l’immobilier aux Etats Unis, sur la santé de l’industrie du batiment aux Etats Unis et sur nos bas de laine respectifs placés en action dans les pays développés. Vous avez du vous mêmes ces derniers mois voir vos placements diminuer de valeur.

Là où il y a une différence, c’est dans le timing de ces impacts, car l’avantage des placements mobiliers c’est que, tant que vous n’êtes pas forcés de les vendre, la perte reste virtuelle. Mais si, par hasard, vous avez besoin de cet argent ou que vous aviez lancé un gros investissement qui vous oblige à vendre, alors vous constaterez bien que cet argent vous manque et que votre perte s’est subitement matérialisée.

C’est vrai qu’en dehors de l’immobilier, du secteur bancaire et surtout des Etats Unis, les résultats des autres secteurs de l’économie "industrielle" sont bons. C’est le résultat du fait que l’économie est tirée désormais par les pays émergents, peu touchés par la crise financière, et que la consommation, alimentée par les salaires et non par le bas de laine, ne faiblit pas. Par contre l’investissement moyen ou gros( automobile ou immobilier) le sera forcement à terme.

Que faire donc ? Comme les pouvoirs publics vous le conseillent, faire le gros dos, conserver vos placements le plus longtemps possible si vous n’avez pas un besoin impératif de liquidités et attendre que l’ économie financière remonte. Elle le fera nécessairement car aujourd’hui ce sont les pays émergents qui mènent le monde. En général ça prend deux ans.

Entre temps vous aurez quand même vu des pans entiers de l’industrie passer entre les mains de leurs fonds souverains que curieusement aujourd’hui plus personne ne critique.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par Caderange

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