Quatre ans après le coup d’éclat de Bugatti, c’est un constructeur chinois, BYD, qui vient d’inscrire son nom tout en haut du palmarès de la vitesse automobile. Sa division haut de gamme, Yangwang, a propulsé son hypercar électrique U9 Xtreme à 496,22 km/h, détrônant ainsi officiellement la Chiron Super Sport 300+. Pour la première fois, le record absolu de vitesse pour une voiture de série passe sous pavillon électrique et sous bannière chinoise.
Le 19 septembre, sur l’anneau de haute vitesse du centre d’essais ATP Papenburg, en Allemagne, le pilote allemand Marc Basseng a fait franchir au prototype de présérie la barre symbolique des 300 mph avec 308,4 mph très exactement. Avec ses 2 978 ch délivrés par quatre moteurs capables de tourner à 30 000 tr/min, l’U9 Xtreme s’appuie sur une architecture électrique de 1 200 volts, inédite pour un véhicule de production.
La débauche de puissance ne s’exprime pas seulement grâce aux électrons. En effet, BYD a fait développer, avec le manufacturier Giti Tire, des pneus semi-slick homologués pour 500 km/h, un maillon essentiel quand la moindre vibration peut devenir fatale.
L’électrique, un nouvel étalon de la haute vitesse
« Techniquement, quelque chose comme cela est impossible avec un moteur thermique », témoigne Marc Basseng après son essai victorieux. L’an dernier déjà, le même pilote avait porté la “Track Edition” de l’U9 à 472 km/h ; Avec son e4 Platform et son système de suspension pilotée DiSus-X, qui ajuste le comportement plus de cent fois par seconde, Yangwang veut démontrer que l’électrique sait aussi régner sur la performance extrême.
BYD n’assemblera que 30 exemplaires de cette version Xtreme. Une goutte d’eau face aux volumes du groupe chinois, mais un pavé dans la mare pour les spécialistes européens. Koenigsegg, Rimac ou encore Bugatti voient surgir un concurrent venu d’Asie capable de battre leurs chronos historiques. Surtout, la victoire de l’U9 Xtreme surpasse les précédents records “verts” du Rimac Nevera (432 km/h) et de l’Aspark Owl (437 km/h), signalant que la suprématie électrique se joue désormais au-delà des 450 km/h.
Un enjeu d’image industrielle
Pour Pékin, cette première mondiale conforte l’ambition de leadership technologique que la Chine nourrit depuis une décennie. L’exploit valide la stratégie de BYD qui est d’investir massivement dans les batteries et de pousser leur densité énergétique à des niveaux de performance jadis réservés aux supercars thermiques. L’auto ne s’alourdit que de 5 kg par rapport à la version standard, une preuve de plus que la puissance n’a pas obéré l’équilibre dynamique.
Le cap des 500 km/h se profile déjà comme la prochaine frontière. Les ingénieurs de BYD affirment avoir identifié des marges pour grappiller les derniers kilomètres qui manquent.