Quelle que soit la saison, la guerre du thermostat fait rage dans les bureaux du monde entier. Des collègues se chamaillent au sujet de la température, se plaignant tour à tour qu’il fait trop chaud ou trop froid. Deux chercheurs ont mis au point un système infonuagique pour améliorer le confort, la productivité et l’efficacité énergétique.
Une nouvelle étude publiée dans la revue Energy and Buildings propose une méthode de gestion automatisée des conditions environnementales des bureaux (notamment la qualité de l’air, la température et l’éclairage) qui optimise simultanément la productivité du personnel et les coûts de consommation d’énergie.
« L’amélioration de la qualité de l’environnement dans les immeubles de bureaux se répercute sur le confort, et par conséquent sur la productivité des employés », affirme Hashem Akbari, professeur au Département de génie du bâtiment, civil et environnemental.
Il a réalisé cette étude en collaboration avec Farhad Mofidi, lequel a obtenu cette année son doctorat en génie du bâtiment.
Fonctionnement
Les chercheurs ont procédé à des simulations dans un immeuble de bureaux à aire ouverte de Montréal comportant cinq zones de quatre occupants. Ils ont évalué différents scénarios où la densité d’occupation et les conditions météorologiques extérieures variaient et ont tenu compte de la tolérance thermique des employés.
À l’aide de techniques d’analyse de données, ils ont modélisé les préférences de chacun des travailleurs. Ils ont ainsi pu simuler les conditions préférées du personnel (température, ventilation, éclairages naturel et artificiel) à l’aide de capteurs répartis dans l’ensemble du bureau.
« Nous avons tenu compte de plusieurs paramètres, notamment les processus d’échange d’énergie dans l’immeuble, une série de caractéristiques environnementales intérieures et extérieures, le prix de l’énergie, la qualité de l’air à l’intérieur, les activités des occupants ainsi que les préférences thermiques et visuelles de chacun », explique M. Mofidi.
« La méthode que nous proposons est en quelque sorte le cerveau derrière le système décisionnel d’une plateforme de gestion de l’énergie infonuagique. »
Importantes économies potentielles
Quels ont été les résultats de cette étude? Une baisse des coûts d’énergie et une hausse générale de productivité chez les occupants.
En fait, la méthode proposée permet d’induire une augmentation de la productivité des employés d’une valeur pouvant atteindre 1 000 $ par personne par année (pour un taux de productivité fixe d’une valeur de 20 $ par heure).
Ces résultats vont dans le même sens qu’une étude réalisée en 2011, qui estimait qu’une amélioration de la qualité de l’environnement intérieur des immeubles de bureaux à l’échelle des États-Unis pouvait engendrer des retombées économiques annuelles de 17 à 26 milliards de dollars.
À l’opposé, dans les immeubles où les conditions confortables sont déterminées au sein de chaque groupe ou zone, les préférences thermiques personnelles des occupants risquent d’être négligées, ce qui peut causer des pertes de productivité.
Cette étude a bénéficié d’une subvention à la découverte du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.
[ Illustration – Crédit / Concordia ]