Le 31 décembre 2025 marque la fin d’un système qui a permis pendant quinze ans aux entreprises de bénéficier d’électricité à prix avantageux. L’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ou ARENH), un mécanisme mis en place par l’État, oblige EDF à vendre une partie de son électricité nucléaire à prix réduit aux autres fournisseurs d’énergie. À partir de janvier 2026, ce système disparaît, et toutes les entreprises devront acheter leur électricité aux prix du marché, qui fluctuent beaucoup plus. La transition vers un nouveau système, encore en cours de finalisation entre l’État et EDF, soulève autant d’inquiétudes que de questions sur l’avenir énergétique des entreprises françaises.
Un système avantageux qui disparaît
Depuis 2011, et suite à la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité), l’ARENH permet à tous les fournisseurs d’électricité d’acheter jusqu’à 100 térawattheures par an auprès d’EDF à un tarif fixe de 42 euros le mégawattheure. Pour comprendre simplement, il faut imaginer que l’État oblige EDF à vendre environ un quart de sa production nucléaire à un prix fixe et avantageux. Les fournisseurs alternatifs ont alors la possibilité de proposer des tarifs compétitifs à leurs clients professionnels. Pour 2025, la dernière année d’application, pas moins de 107 fournisseurs ont sollicité un total de 134,93 térawattheures qui dépasse largement le plafond.
Des factures plus élevées et imprévisibles
Sans l’ARENH, tous les fournisseurs devront s’approvisionner sur les marchés de l’électricité où les prix changent constamment en fonction des événements internationaux, de la demande des consommateurs, voire même de la météo. Pour les entreprises, cela signifie des factures potentiellement plus élevées et surtout beaucoup plus difficiles à prévoir d’une année sur l’autre. Les secteurs qui consomment beaucoup d’énergie, comme l’industrie, risquent particulièrement de voir leurs coûts augmenter. Face à cette situation, bien choisir son fournisseur électricité pro et mettre en place des stratégies pour sécuriser ses approvisionnements devient une nécessité pour limiter l’impact sur son budget.
Un marché qui se réorganise
La disparition de l’ARENH va certainement changer le positionnement des fournisseurs d’électricité. EDF pourrait pour sa part retrouver un avantage face à ses concurrents qui perdent leur principal moyen de proposer des prix compétitifs.
De leur côté, les entreprises les mieux préparées explorent déjà d’autres solutions, comme produire leur propre électricité ou acheter directement auprès de producteurs d’énergies renouvelables. La concurrence entre fournisseurs devrait désormais se faire davantage sur les services proposés, comme le conseil pour réduire sa consommation ou les outils de suivi de ses dépenses énergétiques.
De l’ARENH au VNU
Pour éviter un effet de panique général, un nouveau système, baptisé Versement Nucléaire Universel, est en cours de négociation entre l’État et EDF pour prendre la relève de l’ARENH. Les contours exacts restent à définir, mais il devrait inclure des garde-fous pour éviter que les prix ne s’emballent en cas de crise. EDF vendra son électricité au prix du marché, estimé autour de 70 euros le mégawattheure, mais devra reverser une contribution progressive à l’État au-delà de certains seuils, avec une redistribution aux consommateurs.
On le voit, les autorités cherchent avant tout à trouver un équilibre entre le maintient de prix raisonnables pour les entreprises, la garantie d’un financement des centrales nucléaires et le respect des règles européennes de concurrence. Pour les professionnels, la période actuelle demande donc de rester vigilant et d’anticiper ces changements, car maîtriser ses coûts d’électricité deviendra de plus en plus important pour la santé financière de l’entreprise.










