Fusion GDF-Suez, échec en perspective ?

Un rapport commandé par le Comité Central d’Entreprise de GDF (CCE) prévoit l’échec de la future fusion GFD/Suez, qui serait incapable de rivaliser avec EDF.

Selon ce rapport réalisé par le cabinet Secafi Alpha, le futur groupe issus de la fusion serait incapable de concurrencer EDF, à qui il ambitionne pourtant de ravir 20% des clients.

GDF-Suez souffrirait en effet d’un "handicap insurmontable", relatait le Parisien hier : impossible de concurrencer le MWh à 35€ que produit EDF à partir de son parc nucléaire. A plus forte raison alors que le cours du gaz connaît une hausse incessante. Selon le texte, les concurrents ne peuvent prétendre abaisser leur prix en deça de 50€ le kWh.

Si EDF est désormais contrainte de vendre aux enchères de l’électricité d’origine nucléaire, les volumes seraient "peu significatifs", estime le cabinet.

Quant aux centrales nucléaires belges exploitées par Suez en Belgique, elle resteraient probablement dédiées aux seuls clients belges de sa filiale Electrabel.

Secafi écrit que seule la suppression des tarifs réglementés en France serait susceptible de laisser à la concurrence une place sur le marché. Une décision politique bien trop impopulaire pour être envisagée, tranche le cabinet.

Les élus du Comité Central d’Entreprise doivent rendre leur avis sur la fusion le 26 mai prochain.

 

         

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Dan

Voici clairement exprimé cet article toutes les ambiguïtés de la concurrence exposées par Marcel Boiteux dans un article éponyme. La démonstration détaillée et chiffrée a été faite par David Spector dans son livre “électricité : faut-il désespérer du marché”. les mises en garde ont été diffusées par l’UFC que choisir. Nous en arrivons donc à la conclusion, maintenant largement partagée : “Secafi écrit que seule la suppression des tarifs réglementés en France serait susceptible de laisser à la concurrence une place sur le marché.” Pour moi, la seule question qui se pose est : à quoi sert la concurrence, si elle ne sert pas les français ou les européens ? Quel est ce miracle qui pousse une économie de marché à augmenter les prix pour pouvoir développer la concurrence ? Et si la régulation marche dans ce domaine, au nom de quel dogme faut-il la rejeter ? Je note tout de même que plus personne n’ose dire que la concurrence va faire baisser les prix de l’électricité en France.

Francois

Suez a la main sur la CNR, qui a les coûts du Kwh les plus bas en France, puisque avec parc hydroélectrique déjà amorti. Dans les services énergétiques, Suez a Elyo, et GDF Cofatech. Suez va peut être avoir une expérience d’exploitant EPR au Qatar associé à Areva. Le groupe  est aussi très fort en GNL, etc, etc. Ce groupe a la taille critique européenne pour faire partie des 5 à 10 groupes qui resteront dans 5 ans.Pour ce qui est de la concurrence, les prix des tarifs élec en France évoluent depuis des années en dessous de l’inflation. Et pour le renouvellement du parc nucléaire, EDF annonce un besoin de 46 €/Mwh, sachant que l’EPR Finlandais est estimé à 78 €/Mwh pour le point mort ( ca devrait être mieux pour les autres EPR). Si les politiques de droite ou de gauche étaient raisonnables, les prix des tarifs évolueraient au moins au niveau de l’inflation.Mais, les entreprises et les français veulent tout et son contraire. Il y a 10 ans, les entreprises ( notamment les très grosses consommatrices qui se sont regroupées dans le consortium Exeltium, et qui ont négocié un tarif de retour en faisant du chantage à la délocalisation !) croyaient mordicus qu’elles pourraient négocier des prix plus bas en accédant aux marchés de gros, et les français étaient persuadés que les agents EDF se gavaient avec leur retraite (pourtant le régime spécial des retraites EDF était bénéficiaire, et a contribué au régime général et non le contraire à la grande différence de la SNCF!), et  avec leur comité d’entreprise le plus riche de france, et donc, qu’ils pourraient avoir des prix plus bas en contexte concurrentiel.  Pourtant, les prix d’EDF étaient très bons, voire déjà les meilleurs…A force de voir le verre à moitié vide – grande spécialité française-, on finit par ne plus se rendre compte que le vin à l’intérieur est bon, voire que c’est un grand cru.De toute façon, concurrence ou pas , les prix de l’élec vont forcément augmenter pour arriver à ces 46 €/Mwh ( peut être réajustés à la hausse en fonction des coûts réels des premiers EPR), et il faut financer les ENr avec les tarifs de rachat. Sachant que les contraintes de sûreté du réseau & production et environnementales ( enfouissement des lignes, nouveaux compteurs tarifs bleus, traitement des rejets,démantèlements etc) ne cessent de générer des coûts croissants. L’énergie, ca va être de plus en plus cher, même si l’élec en France va rester très compétitive.Ca vaudra le coup d’acheter la voiture hybride  C4  de Peugeot voire la  C-Cactus de Citroën en 2009. ( à part  le fait qu’il faudrait la sortir en essence-électrique, vu l’évolution à la hausse prévue pour le diesel).Voilà  pour ce résumé un peu péremptoire !

Francois

Dans mon commentaire ( rédigé un peu trop tard !), il y a 2 coquilles. 1) Pour l’EPR finlandais, c’est 68 € du Mwh, et non 78 pour le point mort. 2) La C4 est bien sûr une citroën. La 308 HDI de Peugeot devrait être la première hybride du groupe PSA.