Greenpeace bloque un tanker d’huile de palme

Le 15 novembre dernier, le navire emblématique de Greenpeace, le Rainbow Warrior, s’est amarré aux côtés du MT Westama, un tanker chargé de 33 000 tonnes d’huile de palme afin de l’empêcher de quitter de port de Dumai, dans la province de Riau en Indonésie.

" Nous nous interposons pour étaler au grand jour les désastres provoqués par  la culture des palmiers à huile en Indonésie", s’est expliqué Sue Connor, de Greenpeace International. "Utilisée à bon marché de façon croissante pour les agrocarburants, l’alimentation et les cosmétiques, cette huile alimente la déforestation des tourbières et des forêts tropicales, et fait peser une grave menace sur l’équilibre du climat "

L’huile de palme chargée à bord provient directement de compagnies exploitant les cultures de la province de Riau. Selon Greenpeace, ces compagnies sont impliquées dans la destruction par le feu des forêts et des tourbières.

En septembre, Greenpeace y a établi, en partenariat avec les communautés locales, un camp d’étude et documentation, pour établir un rapport publié la semaine dernière.

Selon les chiffres avancés par l’association écologistes, la destruction des forêts serait responsable de 20% du total des émissions de Gaz à effet de serres (GES) dans le monde.

La province de Riau, sur l’île de Sumatra, abrite le quart des cultures de palmiers à huile d’Indonésie. Des projets d’expansion portent sur plus de 3 millions d’hectares.
Toujours selon Greenpeace, ces tourbières stockeraient 14,6 Giga tonnes de carbone, soit l’équivalent d’un an d’émissions de gaz carbonique dans le monde.

GReenpeace milite pour la mise en place d’un mécanisme international de rémunération de la non destruction des forêts. L’association demande que ce mécanisme, appelé RED (« Reducing emissions from deforestation ») soit partie intégrante de la deuxième phase du protocole de Kyoto pour 2013-2017 qui sera discutée à Bali, du 3 au 15 décembre  lors de la Convention des parties (COP) des Nations Unies sur le changement climatique.

« Protéger les forêts anciennes est une façon économique, rapide et efficace de réduire les émissions de GES, explique Grégoire Lejonc, de Greenpeace France. De plus, si nous luttons pas contre la déforestation, tous nos efforts pour limiter les effets changements climatiques seront vains car l’équilibre écologique planétaire repose largement sur l’existence de vastes forêts naturelles riches en biodiversité, régulant le climat et stockant du carbone. »

 
(src : Greenpeace)

            

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Christophe

Bravo à Greenpeace de montrer les conséquences de la production insensée de biofuels. La destruction des forêts et des marécages est un crime irréparable; mais y aura-t-il un jour un tribunal? Le pire est le dégagement de méthane des marécages(22 fois plus nocif pour le climat que le CO2). Verra-t-on, avant qu’il ne soit trop tard, une autorité mondiale empêcher un tel gachis? On assiste au développement sans limite de l’utilisation du charbon. Dans leurs prévisions, les statisticiens américains n’utilisent plus le terme ‘fuel’ pour les projections de production de pétrole, mais ‘liquids’ pour inclure le gaz ou le charbon liquéfiés et les biofuels(). On ne prend pas le bon chemin pour limiter l’effet de serre!