Inégalité des français face aux dépenses énergétiques

Face à la hausse des prix de l’énergie, les ménages français ne sont pas tous logés à la même enseigne. Une étude de l’Ademe met en effet en évidence de grandes inégalités entre les français selon les revenus et le lieu de résidence.

"Les ménages les plus pauvres consacrent 15% de leur revenu aux dépenses énergétiques, contre seulement 6% pour les plus riches", observe l’Ademe. Plus précisément, 4% du revenu total des plus riches est consacré aux combustibles fossiles, contre 9% pour les 20% les plus pauvres.

Depenses énergétiques des ménages par type d'énergie selonb leur quintile de revenu en pourcentage du revenu net d'IR - source Insee 2006

Alors que les revenus de la part de population la plus aisée ont augmenté davantage que le prix des combustibles, à l’inverse, les ménages les plus pauvres y consacrent une part de leur budget de plus en plus grande. En cause : des logements dégradés, donc plus énergivores et le plus souvent excentrés des lieux d’activités, nécessitant davantage de déplacements. 

Car le lieu de résidence constitue un facteur de forte inégalité.

Ainsi un parisien dépense-t-il près de 25% de moins pour son énergie qu’un habitant de commune rurale (44% si l’on ne prend pas en compte les frais de transport collectif). Parmi les ruraux, la différence est grande entre les ménages, selon la distance qui sépare leur lieu de travail de leur habitation. Les ménages tributaires de leur véhicule personnel pour les trajets domicile-travail consacrent ainsi 1/2 point de plus dans l’énergie pour les plus riches, et 2 points pour les plus pauvres. 

Dépenses énergétiques des ménages selon leur commune de résidence en pourcentage de revenu net d'IR - source Insee 2006

Tablant sur une poursuite de la hausse du prix des combustibles de l’ordre de 3% par an, l’Ademe préconise d’accentuer les mesures ciblées sur la précarité énergétique dans les politiques publiques de maîtrise de l’énergie et de lutte contre l’effet de serre. "Il est essentiel d’ encourager [les ménages les plus pauvres] dès maintenant à réaliser des travaux d’efficacité énergétique et à privilégier des véhicules sobres en carburant."

"Seuls les ménages qui réaliseront de substanciels investissements de maîtrise de l’énergie à la maison, qui choisiront des modes de déplacement et des véhicules performants échapperont à une hausse très sensible du poids de leur facture énergétique." 

 

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Dan

Rien de nouveau, ce sont toujours les plus pauvres qui payent le plus les problèmes de l’énergie et du reste. Cela est vrai entre les africains et nous (ce que j’ai souvent développé à propos des EnR et du pétrole) et maintenant l’ADEME nous dit, chiffres à l’appui que c’est aussi vrai en France. Ben oui, c’était évident depuis longtemps, quand on a des revenus modestes, on habite pas en centre ville et on regarde à deux fois avant d’investir dans des solutions “écologiques”. Changer la voiture de 15 ans qui consomme plus de 8 litres, fait l’objet d’un conseil de famille pour racheter en final une voiture d’occasion qui consomme 7,5 litres. On envisage d’isoler la maison et après examen des devis, on pose soi-même un rouleau de laine de verre. On garde la vieille chaudière à fuel de 20 ans, en espérant qu’elle ne va pas lacher pendant l’hiver et on chauffe à 17°C au lieu de 19 comme la loi l’y autorise. Le crédit d’impôt n’a pas permis d’emporter la décision de rénover le système de chauffage. Parfois, lorsqu’il n’y a pas de chauffage central ou qu’il est HS, on prend un poêle à pétrole et on achète des bidons de 20 litres au supermarché ! La France c’est ça aussi. Heureusement le KWh électrique est deux fois moins cher qu’au Danemark et en cas de difficulté de paiement, il y a la CSPE (2% c’est pour le social). Ce qui est sûr, c’est que du point de vue de l’efficacité politique et écologique, c’est plus intéressant de cibler sur les pauvres que sur les riches (simple histoire de nombre). le HIC, c’est qu’on vend beaucoup plus facilement l’écologie aux riches qu’aux pauvres ! Je rappelle, que sans révolution technologique, on pourrait équiper tout de suite, chaque ménage français d’un réfrigérateur et d’un congélateur qui consommerait chacun moins de 200 kWh par an. Aujourd’hui, on vend encore des articles qui consomment le double et les utilisateurs en possèdent encore massivement qui consomment le quadruple ! Et c’est précisément là où les forces du marché sont prises en défaut. Si on laisse faire seul le capitalisme, nous aurons uniquement la création de richesse matérielles (pour ça il sait faire), mais dans le même temps le fossé se creusera entre les différentes catégories de la société. Le capitalisme fort doit être accompagné de mesures sociales fortes et cohérentes pour éviter à terme la désagrégation de la société. Notons qu’Alan Greenspan (capitaliste accompli et praticien averti) est bien conscient de ces limites. Les working poors, n’ont aucun goût pour l’écologie !

Sicetaitsimple

ce n’est pas un type au SMIC qui va s’acheter une hybride, qui va installer des panneaux PV, etc.. etc…Ce type là, il va payer sa CSPE comme tout le monde parce qu’il n’a pas le choix. Que les donneurs de leçons sur les grands groupes (Total, EDF et autres) arretent leurs combats d’arrière garde, c’est par là que ça passe, il faut être riche pour investir….C’est un convaincu de l’an 01 de Reiser dans la fin des années 70 qui vous le dit!