J.Ziegler appelle à un moratoire sur les biocarburants

Au cours d’une conférence de presse tenue lundi à Genève, Jean Ziegler, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, a proposé d’imposer un moratoire de cinq ans sur les biocarburants et de briser la spéculation afin de maîtriser l’augmentation des prix alimentaires, dont il a souligné la brutalité.

« En un an, le prix du blé a augmenté de 130%, le prix du riz de 74%, le prix du soja de 87%, et celui du maïs de 53% », a précisé Jean Ziegler avant une réunion du Secrétaire général de l’ONU avec les chefs des différentes institutions des Nations Unies.

Le Rapporteur spécial a souligné que l’augmentation générale de 48% des prix alimentaires, telle qu’évaluée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, venait frapper les pays les plus pauvres.

« 2,2 milliards de personnes, soit le tiers de l’;humanité, vivent dans l’extrême pauvreté ou en dessous du minimum vital et ne peuvent pas payer ces prix sur le long terme », a-t-il indiqué.

S’il a tout d’abord souligné la transformation massive d’aliments en biocarburants comme principale cause de cette crise, Jean Ziegler a aussi dénoncé la spéculation, qui serait responsable de 30% de l’augmentation des prix.

« Sur 2 milliards de tonnes de céréales produites, 500 millions sont contrôlées totalement par Cargill », a-t-il souligné.

Il a également mis en cause le Fonds monétaire international (FMI), qui a imposé la plantation de produits destinés à l’exportation, favorisant ainsi le déclin de l’agriculture de subsistance.

Le Rapporteur spécial, dont le rôle est de s’adresser aux États, a proposé un moratoire de cinq ans sur les biocarburants. Pour lutter conter les émissions de gaz à effet de serre, il a mentionné les moteurs électriques et la possibilité d’imposer des mesures antipollution plus draconiennes aux fabricants de voiture.

Jean Ziegler a aussi appelé à briser la spéculation par des normes boursières précises.

En octobre 2006, Jean Ziegler avait déjà appelé à suspendre la production de biocarburants en attendant que soient développée la seconde génération de biocarburants.

 

Articles connexes

1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Lucautobio

S’il est vrai qu’en Amérique, le problème est réel, en Europe et spécifiquement en France, notre situation n’a rien à voir. La seule surface dédiée à la culture de betteraves à sucre destinée à la production de bioéthanol est inférieure aux seules surfaces abandonnées du fait de la réforme du marhcé sucrier européen imposé par l’OMC ! A votre avis, à qui l’intox et la manipulation d’informations profitent ? Que les journalistes fassent leur boulot d’investigation au lieu de reprendre mots pour mots les communiqués de presse des pétroliers et de certains constructeurs automobiles. LucAUTOBIO – http://www.autobio.eu