Southstream : Romano Prodi rejette l’offre de Gazprom

Lundi, Romano Prodi a refusé de superviser le projet de gazoduc South Stream comme le lui proposait le géant russe Gazprom.

Alexeï Miller, le PDG de Gazprom s’est rendu ce lundi à Rome pour proposer à Romano Prodi, le président du Conseil italien sortant, de prendre la tête du projet South Stream.

Celui-ci a refusé l’offre, mais s’est dit "flatté par l’importance de la proposition." Il s’agit, en effet, d’un projet majeur, dirigé par Gazprom et par l’italien Eni. Le futur gazoduc devra permettre de délivrer jusqu’à 30 milliards de mètres cubes de gaz aux marchés européens chaque année. Il devrait être construit sous la mer Noire, de la Russie vers la Bulgarie. Il se divisera ensuite en deux rameaux, l’un desservant l’Allemagne, et l’autre l’Italie via la Grèce.

Un projet similaire est en développement au Nord de l’Europe, piloté par l’ancien chancelier allemand, Gerhard Schröder. La décision de celui-ci d’accepter le projet avait été vivement critiquée par certains. On lui reprochait notamment d’accepter de collaborer avec une entreprise publique russe, tandis que le régime de Poutine était particulièrement décrié. De plus, la Pologne dénonçait ce projet de gazoduc qui la contourne. Prodi n’a sans doute pas souhaité voir son image entachée par celle de la Russie.

Ce refus pourrait poser des problèmes à Gazprom dans la réalisation de son projet. En effet, l’UE cherche à limiter sa dépendance énergétique envers la Russie. Pour cela, elle vise à multiplier ses sources d’approvisionnement. Nabucco, un projet européen concurrent de South Stream, prévoit ainsi la construction d’un gazoduc ralliant l’Iran à l’Europe centrale. Passant par la Turquie et le sud-est de l’Europe, il permettrait d’importer du gaz en provenance du Moyen-Orient et d’Asie.

T.D.

[article paru sur le site Fenêtre sur l’Europe, sous licence Creative Commons]

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