La cogénération,une solution à la déperdition d’énergie

Dans le cadre de son engagement à réaliser 20% d’économie d’énergie primaire d’ici à 2020, l’Union européenne compte sur la technologie de cogénération pour répondre à 2% de cet objectif.

La Commission européenne estime que la cogénération permet un gain en termes d’émissions de CO2 de l’ordre de 100 millions de tonnes par an, tout en réduisant les pertes sur les réseaux. Selon Bruxelles, cette solution contribue également à l’accroissement de la concurrence sur le marché de l’électricité.

La cogénération consiste à utiliser tant l’électricité elle-même que la chaleur qui se dégage lors de sa production, en réduisant les pertes d’énergie. Des installations fonctionnant selon ce principe peuvent également être implantées à proximité des utilisateurs, ce qui réduit les pertes dues à la transmission sur le réseau. Lors de la production électrique traditionnelle, la chaleur inutilisée est généralement libérée dans l’environnement. La cogénération permet d’éviter cette perte, la chaleur étant employée localement pour le chauffage, par exemple de serres ou de centres commerciaux ou encore dans des systèmes de chauffage urbain. Elle accepte différents types de combustibles: charbon, gaz naturel, énergies renouvelables…

Les économies d’énergie découlant de la cogénération sont estimées aujourd’hui à environ 35 Mtep par an dans l’UE-27, ce qui équivaut à la consommation intérieure brute de l’Autriche.

La production d’électricité issue de la cogénération a atteint 366 TWh pour l’UE-27 en 2006, soit 11% de la production totale d’électricité.

Si les entreprises sont souvent perçues comme les principaux bénéficiaires de la cogénération, les ménages peuvent désormais profiter de cette technologies grâce aux avancées réalisées en microgénération. Par ailleurs, Bruxelles espère qu’un recours plus large à la cogénération dans les zones industrielles et résidentielles accroîtra la concurrence sur le marché de l’électricité et fera baisser les prix.

La Commission considère la directive «cogénération»[1] comme un outil important pour aider l’Europe à relever les défis en matière d’énergie. Depuis son adoption en 2004, les États membres et Bruxelles coopèrent étroitement afin de mettre en oeuvre cette solution énergétique. Des mesures ont notamment été prises pour faciliter la pleine mise en œuvre de la directive dans l’ensemble de l’Union européenne (avec en particulier la détermination de valeurs de référence et l’élaboration d’orientations pour calculer l’électricité produite).

Elle souhaite continuer à suivre ce processus et présentera, si nécessaire, des propositions supplémentaires pour encourager son développement, en étroite collaboration avec les États membres. 

Plus d’informations ici.

[1] Directive 2004/8/CE du Parlement européen et du Conseil du 11 février 2004 concernant la promotion de la cogénération sur la base de la demande de chaleur utile dans le marché intérieur de l’énergie et modifiant la directive 92/42/CEE.

            

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gp

certes… encore qu’en matière de bilan CO2, avec les progrès conséquents fait sur les CCG (~ 58% de rendement sur les turbines à haut rendement Siemens), c’est à se demander si les industriels eux-même ne contribuent pas à “tuer” la filière? Car la cogé, sur le papier tout le monde il est d’accord… mais dans les faits, avant d’atteindre un rendement global qui dépasse de bcp le rendement pondéré d’une chaufferie haut rendement (~ 92%) adossée à un CCG capable de produire 4 fois plus d’électricité en valeur absolue que la cogé correspondante, il faut que toutes les conditions soient réunies pour y parvenir…Or, force et d’admettre qu’à part chez certains industriels, rares sont les systèmes où les besoins en chaleur restent constant tout au long de l’année… ce qui revient parfois à gaspiller sans trop de scrupule la dite chaleur pour assurer le production d’électricité “contractuellement” fixée…Bref, pas si simple au final. En tout cas, la cogé, dans les immeubles collectifs “BBC”, c’est loin d’être la panacée.si on ajoute a cela ” l’exception francaise ” en matière d’électricité, on en arrive même à démontrer que l’électricité produite à partir de cogé gaz naturel (soit 90% des cogé) a plutôt tendance à aggraver le contenu annuel moyen du kWh électrique francais… sauf à considérer que la cogé en question soit une cogé biomasse et là on ouvre un autre débat…cc : vive les négawatts

Yo

La cogé est un moyen de production décentralisé alors que les cycles combinés non. On ne parle pas de tailles d’installations équivalente. Donc oui la cogé est intéressante dans ce contexte. Ensuite, la chaufferie à haut rendement de 92% est une chaudière. Les cylces combinés c’est une TAG + TAV. Bref pas la même chose.Enfin dans le collectif, les besoins de chaleur sont hivernaux … la cogé n’est pas destinée que pour les industriels. Je pense qu’il y a un créneau pour tous les systèmes.Contractuellement, il y a quelque assouplissement avec l’avenant modulation qui permet de s’adosser aux besoins thermique pour peu que sur toute le saison, on garantisse au moins 80% de la puissance nominale. ce qui rendre les cogés plus efficaces!

Nk

Précédent la cogénération nucléaire . Le chauffage urbain nucléaire a failli se faire en France à Saclay et à Grenoble, avec un petit réacteur souterrain relié à un réseau de chauffage urbain de la ville. Ce réacteur de 90 MW thermiques utilisant entièrement la chaleur produite par le réacteur et ne nécessitant qu’une trentaine d’employés avait alors défrayé la chronique en 1980 (grande époque de la contestation contre Superphenix dans la même région, coïncidence malheureuse de lieu et de calendrier). Son nom était “THERMOS” et il aurait chauffé la ville de Grenoble qui disposait déjà d’un réseau de chaleur. Les études étaient terminées au niveau du CEA et le réacteur était prêt à construire, mais avec la montée en puissance de Greenpeace, de la contestation locale contre Superphenix et la baisse des prix du pétrole (contre-choc pétrolier), le projet a été abandonné. Il est intéressant de noter que ce projet a été abandonné pour des raisons politico-économiques conjoncturelles, et non pour des raisons techniques tandis que les aspects économiques sont à reprendre en tenant compte de la hausse importante du prix des combustibles fossiles ces dernières années, même si la crise actuelle fait provisoirement chuter les cours du pétrole et ceux du Gaz et charbon .