La construction de réacteurs nucléaires va continuer

Suite à l’accident de Fukushima Daiichi au Japon, le cabinet de conseil Ux Consulting spécialisé dans le secteur nucléaire a publié ses dernières prévisions concernant l’électricité nucléaire mondiale.

Dans ses perspectives trimestrielles sur l’électro-nucléaire (NPO) et cela jusqu’en 2030, il est dit que l’accident de Fukushima aura un impact considérable sur la future croissance du secteur atomique. Malgré tout, UxC prévoit également la construction continue de réacteurs lors des décennies à venir, en particulier dans des grands pays tels que la Chine, la Russie, l’Inde et la Corée du Sud.

Plus précisément, l’hypothèse de base des prévisions NPO du deuxième trimestre 2011 indique :

  • 438 réacteurs d’un total de 374 gigawatts électriques (GWe) en service dans 30 pays actuellement
  • 64 réacteurs actuellement en construction dans 15 pays
  • D’ici 2015 : 484 réacteurs et 422 GWe dans 31 pays (13 GWe de moins suite à Fukushima)
  • D’ici 2020 : 545 réacteurs et 490 GWe dans 36 pays (43 GWe de moins suite à Fukushima)
  • D’ici 2030 : 638 réacteurs et 632 GWe dans 45 pays (85 GWe de moins suite à Fukushima)

L’hypothèse la plus optimiste d’UxC indique 541 GWe d’ici 2020 et 781 GWe d’ici 2030. Même dans des conditions défavorables, UxC prévoit toujours une croissance, amenant dans l’hypothèse basse à un total de 438 GWe d’ici 2020 et 515 GWe d’ici 2030.

Ces scénarios ont également été revus sérieusement à la baisse après Fukushima.

Les conséquences directes de l’accident de Fukushima comprennent la probabilité d’arrêt accéléré des réacteurs dans les pays sensibles (Allemagne et Japon, par exemple) et une réduction du nombre de nouveaux réacteurs construits, notamment aux États-Unis, en Europe de l’Ouest et dans certains pays émergents. Toutefois, même avec ces conséquences négatives, l’analyse d’UxC montre que l’électricité d’origine nucléaire sera une composante clé de la future expansion énergétique, en particulier dans les régions du monde qui connaissent la plus forte croissance.

En avril 2011, UxC a publié un ajout à son rapport annuel Chaîne de valeur de l’industrie nucléaire (NIVC). Actualisant l’analyse de marché de février 2011 pour chaque secteur de l’industrie nucléaire, le NIVC modifié indique une baisse d’environ 32 milliards de dollars d’ici 2020 et 57 milliards de dollars d’ici 2030 dans les prévisions totales de volume du marché nucléaire suite à Fukushima. Cependant, la croissance nette des marchés nucléaires devrait tout de même atteindre 250 % d’ici 2030 par rapport à l’année de référence 2010. Les opportunités d’investissement restent donc nombreuses dans ce secteur en pleine expansion.

"Fukushima a déjà eu des effets indélébiles sur le Japon, l’industrie nucléaire et les marchés mondiaux de l’énergie. Si certaines ramifications ne sont pas encore totalement connues, il est essentiel de commencer à analyser les impacts probables" indique pour finir UxC.

Articles connexes

10 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
fredo

quel crédit peut-on accorder au rapport d’un cabinet de conseil qui ne vit que du nucléaire dans le contexte actuel? Ce rapport était apparemment prêt à sortir en mars, et ne peut pas tenir compte des conséquences en cours de Fukushima, par exemple décompte final des arrêts de réacteurs au Japon et ailleurs. estimer à 18 (438+64-484) le nombre de réacteurs fermés d’ici 2015 est donc prématuré. Idem pour les 64 puis 61, soit 125 réacteurs à construire théoriquement d’ici 2020. Parlez-en aux théoriques futurs voisins de ces centrales, ils vont adorer.

moise44

Pensez vous que les anti-nucléaires sont plus crédibles en ce moment  ou oportunistes pour faire valoir leurs idées ? Je ne penses pas qu’ils soient ni l’un , ni l’autre mais personne n’est aussi compétent dans un domaine que les personnes qui y travaillent tous les jours ! Pour les théoriques futurs voisins, je vous conseille de regarder chez nous ou sont situées les centrales. Il semble qu’elles soient le plus souvent dans des zones rurales plutôt désertifiées…Eh oui, comme pour les prisons, personne n’en veut a coté de chez soi. Pourtout tout le monde veut avoir accès a l’électricité, au prix le plus bas possible et c’est bien légitime. exactement comme il est légitime de mettre en prison les malfaiteurs de la société ! Sur la crédibilité des hypothèses, ces chiffres se basent aussi sur les centrales DEJA en construction…Et avec la croisssance de la demande énergétique mondiale et le prix des hydrocarbures qui flambent en même temps que celui des métaux rares ou abondants, il y a fort a parier que le ralentissement a cause de fukushima ne soit que d’une brève durée. En revanche, les zones sismiques vont sans doute voir leur plan changer ! et tant mieux ! N’oubliez pas que les russes contruisent encore des RBMK au graphite, comme le N°4  de tchernobyl, même si il a été modifié depuis cette catastrophe industrielle.

Devoirdereserve

China Guangdong nuclear power company (CGNPC) vient de connecter Ling Ao II-2 au réseau (le 3 mai). C’est un CPR-1000 de conception chinoise. 17 autres du même modèle sont en construction (!) En Iran, Bushehr-I a divergé le 8 mai pour passer ses tests de qualification, et selon l’agence de presse iranienne sera raccordée au réseau d’ici deux mois…

Energie+

Les problèmes de sécurité, surveillance, maintenance, démantèlement, transports de déchets, stockage et les accidents vont malheureusement augmenter également, avec une prise en compte très variable selon les pays et périodes. On s’intéresse aux “+ 250%” et “opportunités d’investissements” d’assez court terme comme d’habitude, mais toujours pas avec une vision d’ensemble de la filière, outre la probabilité d’accidents plus nombreux, notamment sa phase d’arrêt particulièrement longue et lourde également, pas seulement en coûts éludés et, dont les solutions éventuelles ne sont toujours pas satisfaisantes. 1/4 de siècle après, intéressant : 100.000 ans après (sortie du film le 18 mai) :

zelectron

voir ce lien: 

zelectron

voir ce lien: 

Pdmdb

Vous avez vu à quoi ça ressemble une explosion de centrale à gaz ? Vous avez vu à quoi ça ressemble une rupture de barrage hydraulique ? Vous avez déjà vu une éolienne prendre feu ? Une palle d’éolienne s’écraser sur une autoroute ? Ces genres d’accidents font beaucoup plus de blessés et de morts et sont beaucoup plu fréquents que les accidents de centrale nucléaire de niveau supérieurs à 5. Voici une courbe montrant l’évolution de la puissance nucléaire installée dans le monde :

Energie+

Une pale d’éolienne etc ne font pas des déchets d’une durée de vie, ni de 100.000 ans, ni de 30 ans de demi-vie (Cs), ni des mutations génétiques et cancers sur plusieurs générations (voir par exemple l’hôpital de Minsk parmi d’autres pour des exemplaires d’organismes “radioactivement génétiquement modifiés” conservés dans le formol), ni des enfants déformés sur plusieurs générations, ni des zones inhabitables pendant des durées parfois incalculables sur des dizaines de km et + en profondeur, ni des bombes sales, ni des contaminations durables de biodiversité, sols, eaux, ressouces (aliments etc) que l’on ne sait pas traiter. En cas de terrorisme ou guerre un pays n’est pas à genou en 48h comme avec des centrales nucléaires. Elles n’entraînent pas de contamination durable dans les pays voisins ni au plan international. Sur 1742 éoliennes sur la zone concernée du Japon seule 1 éolienne s’est inclinée partiellement, les autres sont toujours parfaitement opérationnelles. Plus les centrales nucléaires se multiplient, plus des risques qui sont élevés augmentent car il y a une grande disparité de traitement d’un pays et d’une période à l’autre, surtout avec le viellissement des équipements (entre autres, problèmes de formations, maintenance etc). Les problèmes de démantèlement sont complexes, excessivement coûteux ne sont pas réglés et encore moins ceux de stockage (voir l’exemple allemand dans des mines de sel et les quelques 150.000 fûts radioactifs qu’il va falloir maintenant retirer et restocker on ne sait encore où). Les sécheresses de plus en plus fréquentes n’affectent pas les éoliennes. Sur le nombre de décès et malades, rien que sur Tchernobyl les chiffres ont été manifestement notoirement sous évalués : sur les 600.000 liquidateurs qui ont ou auraient eu en moyenne une cinquantaine d’année, la moitiée et décédée rapidement et l’autre est malade en quasi totalité (et ce ne sont pas des symptômes d’abus de vodka). Quant aux populations et à l’impact du nuage, là aussi on a fait dans les années qui ont suivi 1986 soudainement d’immenses progrès dans la détection des cancers de la thyroïde, des reins ou du foie en particulier puisqu’ils ont explosé à ce moment comparativement à d’autres cancers. Il faudrait évoquer les incidents de plus en plus fréquents qui ne sont pas anodins comme ne l’a d’ailleurs pas caché le président d’Edf dans sa dernière audition au sénat ni les personnels intérimaires contaminés. Les différents types de technologies nucléaires ont toutes leurs problèmes, grandes centrales ou plus réduites que certains groupes cherchent à multiplier comme si c’était le même orde de dangerosité que des centrales biogaz. Je n’évoque pas la pénurie d’uranium autour de 2015, le pic de production vers 2025, la hausse des coûts, mais les allemands ont abandonné la filière thorium, les japonais abandonnent leur projets de passer à 50% d’électricité nucléaire et vont passer à moins de 23% désormais avec les fermetures des unités de Chubu Electric Power en plus de Tepco. La concurrence exacerbée sur ce marché accroît les problèmes de sécurité et ne met pas de plus les français en bonne position, d’autant qu’ils n’ont pas de ressources comme par exemple les russes. Un mix de la filière thorium et prochaine génération avait quelques atouts (dont réduction de déchets très longue vie) mais aussi quelques problèmes non ou pas bien résolus. Mais quant à faire une promotion enthousiaste du nucléaire et tenter de le généraliser au plan mondial dans tous les cas comme sur certains pdf de groupes sur ce secteur il y a de la marge ! C’est une technologie qui n’est pas à utiliser ni vendre partout comme on le voit trop souvent comme s’il s’agissait d’un marché comme un autre ainsi que l’étude citée dans l’article de cette page l’évoque.

Devoirdereserve

Chashma-2 vient d’être connecté au réseau (300MWe). Ca se passe au… Pakistan. Et c’est environ 2km en aval du barrage de Chashma…

Zig

Ca se passe plus près de chez nous et si c’est vrai, on va avoir une grosse panne.