La disponibilité électrique compromise cet été

RTE vient de publier une révision de ses prévisions de disponibilité de l’électricité pour cet été, publiées debut juin. Contrairement à ce qui avait été annoncé, la France devrait importer du courant en juillet.

Depuis la première étude prévisionnelle, "la disponibilité prévisionnelle du parc de production s’est nettement dégradée du fait des retards pris sur les opérations de maintenance de certains groupes de production", nous apprend RTE.

Selon cette nouvelle étude revue et corrigée, les capacités prévisionnelles de production en août et septembre devraient permettre de couvrir la demande d’électricité en France continentale. Le solde des échanges présenté étant exportateur, les acteurs pourraient également avoir la possibilité d’exporter sur les marchés européens.

Sur la base des informations transmises par les opérateurs transmises à la mi-juin, le gestionnaire estime que pour des températures proches des normales saisonnières, le solde des échanges permettant de satisfaire les critères de sûreté se trouve diminué de plus de 5 000 MW en moyenne sur juillet, par rapport à l’étude réalisée avec les données prévisionnelles communiquées en avril par les producteurs.

En juillet, des importations pourraient ainsi s’avérer nécessaires pour couvrir la consommation d’électricité en France. Le niveau d’importation estimé pourrait ainsi atteindre 500 MW à la mi juillet.

La figure suivante présente pour chaque semaine de l’été 2009, à la pointe de consommation hebdomadaire, le solde maximal des échanges transfrontaliers permettant de satisfaire le critère du risque 1% à température proche des conditions normales saisonnières.

Solde des échangespermettant de satisfaire le risque 1%

En cas de canicule, les acteurs devraient recourir aux marchés européens pour satisfaire la consommation de leurs portefeuilles de clients. RTE indique que ceci se traduirait par des importations pouvant atteindre 8 000 MW à la mi juillet, niveau que le système électrique français n’a jamais connu.

Cela suppose que les acteurs puissent trouver sur le marché les quantités d’électricité nécessaires. Or ces niveaux d’importation atteignent la limite acceptable sur le réseau français et ne sont possibles que si la provenance d’électricité est bien répartie sur les frontières entourant l’hexagone, prévient le gestionnaire.

Toute nouvelle dégradation de la disponibilité du parc de production serait susceptible, en cas de forte chaleur, de menacer la sécurité d’approvisionnement du pays en électricité, avertit RTE.

 

         

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Gypse

8000 MW, c’est 8 fois ce qui s’installe chaque année en Allemagne en PV. Et c’est de nature à résoudre durablement ce problème de pointe estivale. Vivement l’arrivée du tarif intermédiaire en surimposition, que le marché Français puisse enfin décoller !

dede29

Du temps ou je travaillais (à EDF ),on nous faisait le coup tous les ans !(qu’on ait un parc classique-avant 83- ou nucléaire ) C’était généralement en septembre ,mais j’ai déja connu cela en juillet et aout . C’était du aux retards des arrets de tranches pour entretien (qu’il fallait faire en été car les pointes sont en hiver ) , aux travaux sur les lignes ,aux contraintes environnementales (température des fleuves ) …C’est assez compliqué à gérer et de plus la climatisation , la gestion des cycles sur 18 mois et le découplage entre la gestion de la production et du réseau n’ont pas du arranger les choses . Deplus on publie toutes nos craintes à l’avance . On verra bien s’il y a des coupures ou non …  

ssebb

Il faudrait surtout construire bioclimatique pour éviter les surchauffes dans les logements. Utiliser du photovoltaique pour alimenter des climatisations… Pas TOP…

alain843

faire monter les tarifs réglementés ? faire souscrire à l’emprunt EDF ?…   réduisons nos consommations (isolation de l’habitat,éclairage,climatisation,…) et investissons dans des EnR adaptées aux particuliers : petit éolien, solaire PV ou thermique ,PAC réversible,…

Jeff_carca

On pourrait commencer par investir réellement dans le reseau. Ca ne sert a rien de financer des moyens de productions pharaoniques si le reseau est incapable de suivre. Je connais un coin (Tarn) ou la capacité de transport du reseau 63kv diminue de moitiée en été car le cable se dilate trop avec la chaleur et les risques augementes du meme coup… les années 60 ne sont pas loin. On pourrait aussi intervenir aupres des consommateurs gourmands en periode de besoin: Ecowatt ou meme un tarif de l’energie ou le prix du KW augmente avec le volume consommé par le client. Aujourd’hui plus tu consommes plus le KW est bon marché.. une logique de surconsommation !!

alain843

accueil énergies fossiles nucleaire renouvelables climat transports habitat prospective A propos   Prospective Par Dominique Maillard              RTE, le gestionnaire du réseau de transport électrique, a mis en place un systeme d’alerte par SMS en cas de pointe de consommation. Il le teste auprès de ses abonnés dans les deux régions “fragiles” du pays. L’idée est toute simple. Quand RTE (Réseau de Transport de l’Electricité) prévoit une période de pointe qui risque de provoquer une pénurie dans une zone particulière (et cet été pourrait être tendu…), il alerte les abonnés en leur envoyant, si possible la veille, un SMS sur leur téléphone portable ou un mail sur leur boite de messagerie. Ceux-ci sont invités à réduire leur consommation aux heures critiques, généralement 17h à 20h. En quelque sorte, un appel au “consommateur intelligent”, comme on parle des “réseux intelligents”.  L’opération est sur la base du volontariat. Il faut s’inscrire sur un site internet. Et elle est limitée aux deux régions qui ont un caractère de péninsule électrique, c’est-à-dire des régions excentrées où les moyens de production locaux sont insuffisants, à savoir la Bretagne et la Côte d’Azur. Visitez le site d’inscription pour la Bretagne. La chaîne Energie a posé trois questions à Dominique Maillard, président du directoire de RTE. LA CHAINE ENERGIE – 9000 abonnés sur ouest-ÉcoWatt, cela n’a pas vraiment fait bouger les courbes de consommation. D’ailleurs, l’appel symbolique qu’avait lancé le 28 mars le WWF à tous les Français pour éteindre les lumières pendant une heure n’avait provoqué qu’un tout petit « accroc » sur les courbes. A partir de quand peut-on espérer un vrai impact sur les courbes ? Avec 9 000 inscrits sur le site ÉcoWatt, une première étape est franchie dans la mobilisation en faveur de la maîtrise de la consommation d’électricité en Bretagne. Une première évaluation permet d’estimer que la mise en œuvre des “bons gestes énergie” au moment des périodes de pointes de consommation représente l’équivalent de la consommation d’une ville d’environ 4 000 habitants. Il faut néanmoins poursuivre les actions de sensibilisation, pour que la mobilisation continue à progresser au cours des prochains hivers. Nous estimons qu’il faudrait plus de 50 000 inscrits pour que les effets soient visibles sur la courbe de consommation. Nous adoptons une démarche de « petits pas » ; la seule, je crois, qui puisse nous aider à faire évoluer durablement les comportements de consommation, d’année en année.  LA CHAINE ENERGIE – Allez vous étendre le projet ÉcoWatt à d’autres régions, voire à toute la France ?  ÉcoWatt est une campagne qui a été mise en œuvre dans le contexte particulier de la fragilité de l’alimentation électrique de la Bretagne, qui ne produit que 8% de l’électricité consommée. C’est pour cette raison qu’elle a été conçue comme une démarche régionale. Les éco-citoyens qui s’inscrivent indiquent leur code postal. Il est donc possible d’établir des statistiques par département. Nous savons ainsi que ce sont principalement des particuliers originaires de la Bretagne qui se sont inscrits jusqu’à présent. Pour les mêmes raisons, une démarche similaire existe déjà en région PACA, qui est une péninsule électrique, avec le site http://www.securite-electrique-paca.fr. RTE n’envisage d’étendre ce dispositif à d’autres régions que si des conditions similaires de fragilité de l’ajustement de l’offre à la demande électrique venaient à être rencontrées. D’une manière plus générale, nous avons mis en ligne sur le site de RTE  un espace internet sur la maîtrise de la consommation d’électricité. LA CHAINE ENERGIE – Ces deux expériences relèvent en fait du réseau intelligent, dans la mesure où elles introduisent une interactivité entre le consommateur et le producteur, visant à rationnaliser et réduire la consommation.Où en etes vous de ces réseaux intelligents ?   Bien sûr, le modèle où les réseaux acheminaient l’électricité des centres de production vers les zones de consommation était déjà porteur d’intelligence. Mais ce modèle doit s’adapter aux nouveaux enjeux énergétiques du XXIème siècle. Le paysage des moyens de production évoluera beaucoup, avec plus de moyens décentralisés ou intermittents (en particulier les énergies renouvelables). C’est en faisant des réseaux de véritables points de convergence et d’analyse de l’information que ces évolutions se feront dans le respect de la sécurité d’approvisionnement. L’Union européenne en fait l’une de ses priorités : la Commission européenne a publié en 2008 un Rapport sur le déploiement stratégique des futurs réseaux électriques européens et a recommandé d’inclure la technologie des réseaux intelligents dans le Plan technologique stratégique pour l’énergie (Strategic Energy Technology Plan ou SET Plan). En parallèle de cette préparation de l’avenir, les réseaux intelligents sont déjà une réalité pour RTE. Citons par exemple CORESO à Bruxelles, le premier centre de coordination technique commun entre plusieurs gestionnaires de réseaux de transport, créé par RTE et ELIA, notre homologue belge, qui est opérationnel depuis le 16 février dernier, et que National Grid, le gestionnaire de réseau britannique vient de rejoindre. Il s’agit là, par la convergence des informations de gestion de réseaux de plusieurs pays du Centre Ouest européen, de gérer plus efficacement le réseau électrique européen, ses congestions et sa sécurité.

Marius

En première lecture, on ne retient que “la France va devoir importer 8000 MW, du jamais vu !”. Mais quand on y regarde de plus près, on s’apercçoit que c’est uniquement en cas de canicule comme on en a connu en juillet 2006 ou en août 2003. Le graphique repris dans la brève Enerzine montre que dans des conditions de température normales, il y a moins de 1% de chances de devoir importer 500 MW en semaine 29, la pire. Et depuis le début juin, il y a presque tous les jours des importations, sauf les week-ends : c’est encore le cas aujourd’hui de 8h à 20h, avec un max de 2249 MW à 12h (cf. ; je redonne le lien parcequ’il me semble que l’adresse a changé). Et ça n’a pas l’air de poser de problèmes… Maintenant, crier au loup, c’est dans la mission de RTE. Ils sont dans la même position que Météo-France : qu’il arrive un gros orage en été, ou de la neige en hiver, s’ils n’ont pas lancé d’alerte, ils se font agonir d’injures… Donc ils lancent des alertes, au moins pour se couvrir. Il y a en plus un contexte particulier : si la situation est plus tendue que RTE le voyait le mois dernier, ce n’est pas à cause de la consommation (dans le document complet, publié sur le site de RTE, on voit même qu’elle a été revue à la baisse, sans doute dans l’industrie avec la crise), mais à cause de la disponibilité des centrales nucléaires. Et si cette disponibilité est mauvaise, c’est parce qu’il y a des grèves qui bloquent les travaux de maintenance et que les tranches qui devaient se recoupler en juin et en juillet ne le feront qu’avec plusieurs semaines de retard. La semaine dernière, la Direction d’EDF a saisi la justice en référé pour mettre fin à cette grève ( cf.  ). Peut-être qu’un peu d’intox relayée par RTE, a priori neutre dans le conflit, aidera la justice à trancher dans le bon sens…  Ceci dit, je ne cautionne pas pour autant l’attitude des grévistes ; ils ont dcertainement, comme tout le monde, des doléances à faire valoir. Mais prendre en otage les consommateurs d’électricité n’est pas moins criticable que l’attitude Poutine et son chantage sur l’approvisionnement en gaz de l’Europe…

eilage

ça fait plaisir de lire des commentaires de personnes comme toi qui nous donnent une contre-expertise très complète grâce à ton experience interne des milieux de l’énergie …

Momo

Si j’ai bien compris , cette fois-ci le pb. ne vient pas du chauffage electrique ! …Ou bien me trompe-je ?

Dan1

Si, si, peu importe la justification, il faut que le chauffage électrique soit responsable. N’oublions pas que pour cette affaire du CO2 du chauffage électrique, pour atteindre 600g de CO2/kWh, il faut impérativement mobiliser tous les moyens thermiques français 8760 heures/an, et encore on y arrive pas, car les électriciens réduisent les émissions ! On peut évidemment demander le renfort des centrales polluantes étrangères, mais eux aussi tendent à réduire les émissions.