La filière bioéthanol française poursuit son développement

La filière de production française de bioéthanol prévoit 1 milliard d’euros d’investissement en trois ans pour répondre aux exigences d’incorporation fixées par Bruxelles. Les producteurs français produisent à l’heure actuelle 30% de la production européenne.

L’investissement d’un milliard d’euros servira à construire 6 nouvelles unités de production.

En 2007, la capacité de production de la France a atteint 8 millions d’hectolitres de bioéthanol (soit 30 % de la production européenne), annonce la filière, et a permis d’incorporer en moyenne 3,5% d’éthanol à toutes les essences consommées.

La poursuite du développement industriel et agricole devrait permettre en 2015 de porter cette capacité à 15 millions d’hectolitres et de remplir l’objectif contraignant imposé par Bruxelles de 10% d’incorporation dans toutes les essences tout en assurant le développement du superéthanol.

En 2003, l’Europe fixait des objectifs d’incorporation progressifs de biocarburants dans les essences dont celui de 5,75% en 2010. En janvier 2008, la Commission Européenne a proposé un objectif minimum contraignant d’incorporer 10% de biocarburants dans les carburants d’ici à 2020.

A partir de 2004, le gouvernement français a pour sa part fixé des objectifs nationaux d’incorporation (5,75% en 2008, 7% en 2010 et 10% en 2015) et l’octroi d’agréments fiscaux en vue de porter la production de bioéthanol à près de 14 millions d’hectolitres en 2009.

Par ailleurs, depuis janvier 2007, à l’initiative du gouvernement français et grâce à l’engagement de nombreux acteurs (pouvoirs publics, constructeurs automobiles, distributeurs de carburants,) la filière Superéthanol Flex Fuel a vu le jour.

Les automobilistes français peuvent aujourd’hui choisir parmi une dizaine de modèles de véhicules Flex Fuel, disponibles auprès de 6 constructeurs. A la fin 2007, 4 000 véhicules Flex Fuel sont en circulation et peuvent d’ores et déjà s’approvisionner en superéthanol auprès de 200 pompes.

Les distributeurs de carburants se sont engagés à porter ce nombre à 1 500 pompes réparties sur l’ensemble du territoire français d’ici fin 2008.


La bonne image du bioéthanol

Alors que s’ouvre la salon de l’Agriculture, un sondage IPSOS commandé par les professionnels met en valeur la bonne image du bioéthanol auprès des français.

Ainsi, d’après les résultats du sondage réalisé en février dernier auprès de 1014 personnes, 8 Français sur 10 se déclarent prêts à utiliser le bioéthanol pour lutter contre le réchauffement climatique.

Ils sont également :

  • 83% à penser que le développement du bioéthanol en France n’est pas suffisamment rapide
  • 80% à considérer que le développement du bioéthanol doit constituer une priorité en matière d’environnement pour notre pays dans les années à venir.
  • 88% à estimer qu’il est prioritaire d’augmenter le nombre de pompes permettant de se fournir en bioéthanol en France.
  • 83% à penser que le bioéthanol permet à la France de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis du pétrole
  • 80% sont prêts à étudier l’option d’un véhicule Flex Fuel fonctionnant au bioéthanol lors d’un achat
  • 76% à penser que le développement de la filière bioéthanol permet de créer des emplois  en France

Ce sondage montre que les questions de la pérennité des cultures alimentaires face au développement des cultures destinées à fournir du carburant n’entâche pas l’image écologique du bioéthanol.


Spécificité des cultures européennes

A ce sujet, la filière française tient à faire certaines mises au point :
"A l’échelle européenne, explique-t-elle, la production de bioéthanol ne nécessite pas de terres supplémentaires et n’entre pas en concurrence avec les besoins alimentaires."

"En France, à l’horizon 2010, le développement de la filière bioéthanol va s’opérer progressivement, utilisant seulement 2,5% des surfaces céréalières et une partie des surfaces de betteraves amputées par le Règlement Sucre Européen."

Elle ajoute : "Grâce à des progrès constants depuis les années 70, l’agriculture a réduit notablement son empreinte écologique. Depuis plus de vingt ans, les connaissances agronomiques et les techniques culturales sont en évolution constante. Depuis 1992, les subventions agricoles européennes sont accordées en fonction des surfaces cultivées – et non des quantités produites."

"Enfin depuis 2003, l’octroi des aides directes des agriculteurs est  soumis au respect de bonnes pratiques agricoles et environnementales."

Pour finir de promouvoir le développement de la filière, les producteurs évaluent à 5000 le nombre d’emplois en zone rurale que permettra de créer ou de maintenir le développement du bioéthanol d’ici 2010.

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Guydegif(91)

Oui au bioéthanol, mais là aussi il faudrait diversifier le MIX des sources de matières premières, càd, à côté des excédents alimentaires revalorisés, comme les excédents-Sucre issus des betteraves (surproduction mondiale et quotas),..ne pas abuser du maïs requis pour galettes et nourriture dans certains pays,…mais fortement développer les filières de 2ème GENERATION de bioéthanol lignocellulosique, biomasses ”terrestre (bois, etc..)” et marine (algues..)…. A bon entendeur, Salut Guydegif(91)

Changaco

Les français se plaignent tous les jours de leur pouvoir d’achat mais il veulent des agrocarburants qui font augmenter le prix de la nourriture et de l’essence. Il serait peut-être temps de se réveiller cher compatriotes …

Yohan

Changaco, cela te gènes pas de faire de l’alcool avec du raisin à la place de le donner pour l’alimentaire ? Avant de critiquer le Bioéthanol, attendons le rapport de l’ADEM qui va sortir. De plus l’augmentation des prix de l’alimentaire n’est pas dû à l’E85, mais à la demande mondiale des pays émergents (Chine, Inde) et dû aux mauvaises conditions climatiques dans le monde. Et l’E85 ne ce fabrique pas qu’avec des aliments ! Tiges, bois, déchets alimentaires ! Allez faire un tour dans les pays nordiques…

Pascal

dixit Guydegif(91): comme les excédents-Sucre issus des betteraves Le marché européen du sucre est artificiellement protégé. Le prix européen du sucre est le triple du prix mondial. Le con-sommateur se fait gruger par milliards d’euros. A ce tarif, les très riches betteraviers sont très motivés pour surproduire. Si nous étions une économie de marché il n’y aurait personne pour planter de la betterave à sucre en Europe. Pour faire du sucre il faut du soleil. Et sur ce plan il est impossible à l’Europe de rivaliser avec le Sud (Amérique latine, Afrique, Indonésie, etc). dixit Yohan : l’augmentation des prix de l’alimentaire n’est pas dû à l’E85, mais à la demande mondiale des pays émergents (Chine, Inde) et dû aux mauvaises conditions climatiques dans le monde. En France, l’éthanol est produit uniquement avec du sucre de betterave et du blé. Le coût de notre éthanol est si élevé que le 85% d’éthanol du E85 est totalement sans taxe. Il serait bien plus rentable de vendre notre blé pour acheter du sucre de canne ou de l’éthanol brésilien, et en plus on pourrait le taxer normalement. Aux USA la production de maïs est de plus en plus aspirée par le production d’éthanol. Les agriculteurs américains ont donc massivement abandonné d’autres productions pour se reconvertir au maïs. Donc l’éthanol au maïs entraine logiquement la diminution et la flambée des prix de toutes les autres productions agricoles. Le seul éthanol compétitif est l’éthanol du Brésil. Le seul produit alimentaire dont le prix reste déprimé est le sucre de canne. L’inflation des prix alimentaires est due principalement à notre haine de l’économie de marché. Il suffirait d’ouvrir les frontières aux produits agricoles du Sud et de laisser le marché décider quel biocarburant se vend. A ce jour, seul l’éthanol brésilien et l’huile de palme malaise sont compétitifs. Il y a dans le Sud des millions de km carrés disponibles et des centaines de millions de paysans qui produiraient volontier si seulement notre marché n’était pas fermé. Quand notre marché sera ouvert les grandes compagnies énergétiques et agricoles investirons des milliards d’euros/dollards dans le Sud pour nous inonder de biocarburants à bas coût. Et nous pourrons réserver notre production à la nourriture. Accessoirement nous pourrions être moins dépendant du pétrole, ce qui n’est pas négligeable vu l’épuisement des réserves, l’inflation et la recession qui en découle, et son rôle majeur dans la corruption et le financement du terrorisme.

Jerome

Ns ne sommes inventifs que pour créer des pbs. Il est admis que ces agrocarburants sont néfastes si l’on raisonne globalement… sauf bien sur pour rassurer la population et permettre de bruler le reste de pétrole, ou encore revoir d’une manière tte aussi absurde, l’absurdité de la PAC qui verse plus de subvention que ne se verse de salaire les agriculteurs…

Loliolool

niallo les amis KWIGIESSSSSSSSSSSSSS