La Russie se rapproche de l’OPEP

En raison d’un baril proche des 50 dollars, la Russie tend à se rapprocher de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Même si pour le moment Moscou n’envisage pas de soumettre ses exportations à de quelconques quotas.

La baisse vertigineuse d’un baril qui s’échangeait encore en juillet aux environ de 140 dollars oblige une alliance de circonstance entre l’OPEP et la Russie.

Les deux poids lourds de l’or noir représentent ensemble plus de la moitié de la production mondiale (42 % pour l’OPEP et 12,5 %, pour la Russie soit le deuxième producteur mondial au coude-à-coude avec l’Arabie saoudite).

La majorité des pays exportateurs de pétrole souhaite une baisse globale de la production afin d’essayer d’enrayer la chute des cours. Cependant, la lutte entre l’Arabie Saoudite et la Russie pour le leadership du secteur empêche actuellement une quelconque collaboration entre Riyad et Moscou. Les saoudiens estiment, en effet, qu’ils ne peuvent assumer tout seul une baisse de la production tandis que la Russie jouerait pendant ce temps son "passager clandestin".

En outre, une baisse de la production de la Russie est d’autant loin d’être acquise que celle-ci a déjà reculé de 0,5 % depuis janvier et qu’elle devrait encore baisser dans les prochains mois faute d’investissements suffisants. La Russie, observateur aux réunions de l’OPEP, n’a d’ailleurs jamais transigé sur un principe : rester maître de sa production.

Pourtant une déclaration du ministre de l’énergie russe a complètement brouillé les cartes. Celui-ci a ainsi affirmé le 25 novembre, que son pays n’excluait pas de pomper moins d’or noir pour soutenir les prix : "L’OPEP examine des mesures destinées à protéger le marché du pétrole", a indiqué Sergei Shmatko. "La Russie se coordonnera avec elle pour défendre ses intérêts et élaborer des mesures de sauvegarde."

Enfin, le vice-premier ministre, Igor Setchine, qui est aussi président de Rosneft, a annoncé jeudi que son pays soumettrait un projet de coopération avec l’OPEP en décembre, à la réunion d’Oran.

Une remontée des cours du pétrole à court terme n’est donc pas à exclure.

S.B.

[Brève parue sur le site Fenêtre sur l’Europe, sous licence Creative Commons]

            

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