L’Ademe évalue les filières de bus propres

A l’occasion de la 6ème édition du colloque « Bus propres » organisé conjointement par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le GART (Groupement des autorités responsables de transports) et l’UTP (Union des transports publics et ferroviaires) les 24 et 25 septembre à Lille, l’ADEME présente OPTIBUS II, un outil d’aide à la décision destiné aux collectivités locales pour effectuer le bon choix entre les différentes filières de bus.

Optibus II a pour objectif d’évaluer les impacts environnementaux de chaque filière de bus et de proposer une comparaison multicritères prenant en compte aussi bien l’impact environnemental que la compétitivité économique de la filière, explique l’Ademe dans un communiqué.

L’outil OPTIBUS a été présenté à l’occasion des journées d’études organisées par l’ADEME , le GART et l’UTP. Elles ont été l’occasion de réaliser un bilan complet de l’évolution des différentes filières pour bus depuis 2004 : GNV, GPL, Diester, Diesel avec filtre à particules, système DeNox (SCR, EGR) et de proposer un focus sur les nouvelles motorisations Euro 4, les nouvelles filières et les biocarburants.

Plusieurs résultats d’études ont été également présentés à l’occasion de ce colloque : l’analyse du cycle de vie du biogaz, la présentation des expériences des réseaux français et européens utilisateurs de biocarburants et d’hydrogène et la présentation des projets européens Biogasmax et Starbus.

L’ADEME analyse depuis 10 ans les impacts environnementaux et les perspectives d’évolution des différentes filières propres de bus urbains développées en France : essence, gasoil, biocarburants, gaz (GPL, GNV et biogaz). L’ensemble des connaissances issues de ces travaux est regroupé dans l’outil OPTIBUS. La nouvelle version OPTIBUS II sera diffusée lors de ces 6ème journées et prochainement téléchargeable sur le site Internet de l’ADEME, annonce l’agence.

Pour cette nouvelle version d’OPTIBUS, la méthodologie de comparaison des filières a été enrichie des dernières évaluations réalisées par l’ADEME. Elle est basée sur une étude multicritères couplant performance environnementale et économique.

Pour le volet environnemental, l’étude évalue l’intégralité des émissions de polluants – Monoxyde de Carbone, Hydrocarbures imbrûlés, Oxydes d’Azote, Particules et Ozone – ainsi que celles des gaz à effet de serre (GES) comptabilisées du puits à la roue*. Le bruit engendré par son utilisation est également pris en compte.

D’un point de vue économique, l’étude inclut un nouvel indicateur permettant de compléter le bilan économique global d’une filière. Il s’agit du coût externe de la filière correspondant au calcul de l’impact des pollutions émises en terme de dépenses pour la société pour gérer les conséquences de la pollution. Cet indicateur est basé sur une méthode européenne qui fournit pour l’ensemble des polluants en milieu urbain un coût en euros/tonne de polluant émis.

Au niveau technologique et environnemental, l’Ademe note un progrès continu des filières et une réduction de leurs écarts  :

  • Les biocarburants (ester, éthanol) génèrent peu de GES et stabilisent leurs émissions de polluants.
  • Les filières gazeuses se positionnent bien pour la réduction d’émission de GES ainsi que pour celle des polluants.
  • La filière Diesel obtient de très bons résultats en terme d’émission de gaz à effet de serre tant en progressant au niveau des émissions polluantes.
  • La filière biogaz est la filière qui affiche les meilleurs résultats. En effet, elle bénéficie des performances de la solution GNV aux niveau des émissions polluantes utilisant ses motorisations, mais compte tenu du mode de production du biogaz, ces émissions de GES sont les plus faibles de toutes les filières. Ceci s’explique d’une part, par l’utilisation d’une ressource renouvelable et, d’autre part, par la transformation lors de la combustion du biométhane (habituellement rejeté dans l’atmosphère) en dioxyde de carbone réduisant ainsi d’un facteur 23** les émissions en « équivalent CO2 ».

Concernant le bilan économique des émissions, les filières diester, biogaz et éthanol affichent les meilleurs bilans compte tenu du faible coût lié à la pollution et de l’origine renouvelable des carburants.

Toutefois, l’Ademe souligne que ces critères ne sont qu’une composante du choix d’une filière par les collectivités locales qui doivent prendre en compte la globalité du réseau routier local à travers d’autres critères comme la densité du trafic, l’approvisionnement en carburant, la capacité industrielle…

Pour l’Ademe, l’outil OPTIBUS montre son intérêt d’un point de vue méthodologique pour la comparaison des filières de bus propres. Les bus urbains sont généralement utilisés comme support expérimental pour l’ensemble du secteur routier.

La méthodologie développée dans OPTIBUS est déjà étendue à plusieurs autres moyens de transport (les ouvrages Opticamion, les bennes à ordures ménagères écologiques sont également disponibles sur le site de l’ADEME).

Dans une démarche d’ouverture des actions de l’ADEME au niveau européen, cette méthodologie est actuellement appliquée au niveau européen à travers le programme de recherche STARBUS, initié en 2006 par l’ADEME avec 8 partenaires européens.

 

* Les émissions de GES sont issues de la combustion du carburant utilisé par le véhicule mais également de la fabrication du carburant. Ces deux sources d’émissions de  GES dites « du  puit à la roue » sont  généralement prises en compte.

** Le PRG (Pouvoir Réchauffement Global) définit la capacité  d’une espèce à participer au  Réchauffement climatique. Le méthane (CH4) a un indice de 23 alors que  la référence CO2 est de 1. Norme  Euro IV Depuis octobre 2005, la norme Euro IV définit les émissions polluantes (CO, HC,  NOx et Particules) des moteurs utilisés sur les véhicules lourds.

Tous  les polluants ont été réduits  par rapport à Euro III, et cela a conduit à l’utilisation de SCR ou EGR. 

 
 
(src: CP – ADEME)

            

Articles connexes

1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Christophe

C’est pourtant la solution la plus évidente! -pour la polution de GES(si l’électricité est propre, nucléaire, par exemple); – pour les émissions de polluants(à part des traces d’ozone); – pour le bruit, bien sur; – et pour le prix: les moteurs électriques sont fiables et bon marché, et les prix des batteries ne cessent de baisser.