L’AIE soutient la politique énergétique de l’UE

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a rendu son premier rapport d’évaluation de la politique énergétique européenne. Dans les grandes lignes, elle rend un jugement positif sur l’ensemble des mesures engagées et à venir.

Nobuo Tanaka, directeur exécutif de l’AIE présente l’Union européenne comme le "chef de file de l’action mondiale pour atténuer les changements climatiques par le biais de politiques énergétiques audacieuses et novatrices."

Plus précisément, l’AIE se prononce en faveur du paquet Climat-Energie proposé en janvier 2008. Pour l’Agence, une mise en oeuvre vigoureuse de ces mesures permettrait d’augmenter l’efficacité énergétique dans tous les secteurs de l’économie.

Elle appuie également la Commission dans sa volonté de former un marché européen "ouvert, transparent et compétitif" et plaide pour des relations plus cohérentes avec les pays fournisseurs d’énergie.

Seule ombre au tableau, le rapport pointe un financement insuffisant dans la recheche et le développement, en particulier hors nucléaire.

Echanges de CO2, piégeage du carbone et énergies renouvelables

"Ambitieuses et tourneés vers l’avenir", ainsi sont qualifiées les propositions relatives aux système d’échange de quotas de CO2, celles concernant le piégeage et le stockage du carbone, de même que la proposition d’adapter à chaque pays la part d’énergie renouvelable, biocarburants compris.

Toutefois, l’AIE appelle l’UE à se montrer "plus audacieuse" dans l’aide accordée au marché pour d’atteindre ses objectifs à un moindre coût.

Elle prend ainsi l’exemple de la proposition actuelle qui vise à permettre aux Etats membres de restreindre les échanges d’électricité d’origine renouvelable jusqu’en 2020. "Cette proposition est susceptible d’augmenter le coût de réalisation des objectifs pour tous les consommateurs européens" critique-t-elle.

Libéralisation du marché

L’AIE "appuie pleinement" la politique de libéralisation soutenue par la Commission. Selon elle, cette politique permettra de "fournir aux consommateur plus de choix, mais également de veiller à ce que les coûts soient répartis d’une manière économiquement plus efficace."

Ces mesures permettraient l’ "approfondissement de l’intégration et de l’interconnexion, ce qui accroît les opportunités pour des sources d’énergie propres comme l’éolien en leur faisant bénéficier du renforcement des interconnexions transfrontalières."

"Des prix qui reflètent les coûts inciteront les consommateurs à utiliser l’énergie de manière raisonnable, et accroître l’efficacité énergétique" estime également l’AIE.

Relations avec les fournisseurs

"Le développement et la gestion des relations avec les fournisseurs importants sont essentiels au maintien de la sécurité d’approvisionnement". Le Directeur Tanaka souligne ainsi la mise en place du dialogue entre l’UE et l’OPEP, arguant qu’un dialogue mené par un interlocuteur européen unique a plus de force que des accords bilatéraux.

Recherche et développement

Les dépenses de l’UE dans la recherche et le développement doivent augmenter de manière significative, indique l’AIE. Elles sont actuellement de 5,1 milliards d’euros jusqu’en 2013. L’Agence regrette notamment que le programme-cadre alloue 1,95 milliards d’euros, soit près de 40% du financement dédié à l’énergie, à la fusion nucléaire, alors que cette technologie ne devrait porter ses fruits qu’en 2050.

Le rapport présenté à la Commission

"Je me félicite que l’AIE ait émis un avis si favorable sur les propositions présentées par la Commission en 2007 dans le domaine du changement climatique et de l’énergie", s’est réjouit José Manuel Barroso. "Elle montre clairement que l’UE est désormais reconnue comme une entité à part entière dans le domaine de l’énergie", a ajouté le Commissaire Andris Piebalgs.

Ce rapport intervient à un moment décisif pour la Commission, alors que sont menées les discussions entre Bruxelles, les États membres de l’UE réunis au sein du Conseil et le Parlement européen sur les propositions relatives à l’énergie.

Voir en ligne : Commander le rapport "IEA Energy Policies Review, The European Union 2008"

            

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Gp

… dommage que l’AIE n’ait pas saisi l’occasion de rappeler l’urgence à réduire la vitesse maximale sur autoroute!!! … sur ce sujet “sensible”, on sait que les pays européens ne sont pas tous sur la même lg d’onde … il y a certes d’autres mesures sur lesquelles travailler, notamment dans le secteur de l’énergie, mais qui peut aujourd’hui nier l’intérêt de réduire à 120km/h max la vitesse sur toutes les autoroutes en Europe quant on sait la part du traffic qu’elles absorbent?!…Lobbying quand tu nous tiens…