L’avenir radieux de la cogénération biomasse

ENERIA, une société experte dans les centrales de cogénération équipées de moteurs à gaz et XYLOWATT, société belge (Charleroi) développeur d’une technologie de gazéification qui transforme de la biomasse sèche (bois) en un gaz combustible de haute qualité ont décidé ensemble de signer un accord de collaboration.

Ils entendent ainsi développer la filière de la biomasse énergie renouvelable de petite taille avec plusieurs projets en France et en Belgique, dont un projet de 5 MWe dans les Vosges, pour un investissement supérieur à 20 millions d’euros.

Cette filière de la biomasse « énergie moteur » buttait depuis plusieurs années sur un verrou technologique : la présence de goudrons dans le gaz. Ces goudrons sont présents en grandes quantités dans la biomasse (50 % de la masse du bois) et finissent toujours par se retrouver dans le gaz qui alimente le moteur.

La technologie de XYLOWATT, véritable technologie "propre", garantit la complète conversion de ces goudrons dans le réacteur de gazéification lui-même, réduisant tous les problèmes de maintenance et de fiabilité des équipements développés jusqu’à présent. « J’ai constaté que la composition du gaz était constante et qu’il sortait du gazogène avec très peu de goudrons. La ligne de carburation comme les culasses ou les chambres de combustions sont très propres » a noté Philippe Daverat, past CEO d’ENERIA et promoteur de la gazéification et de la plateforme ENERIA de développement des technologies de gazéification (Moissannes, France), lors d’une visite sur une des centrales opérées par XYLOWATT en Belgique.

Compte tenu des disponibilités en biomasse importantes en Europe, la production d’énergie à partir de cette ressource est en très forte augmentation.

Entre 2000 et 2006, la quantité d’électricité produite à partir de biomasse a été doublée (40,000 GWh/an en 2001, plus de 90,000 GWh/an en 2006) et les prévisions de l’Agence Européenne de l’Energie se situent à une production multipliée par 5 entre 2006 et 2030. Un point également positif : plus de 80% de cette augmentation proviendra de la cogénération.

L’accord de partenariat signé ce jeudi 6 octobre à Montlhéry prévoit qu’ENERIA et XYLOWATT développent ensemble les marchés belge et français de la cogénération biomasse dans une gamme de puissance comprise entre 1 à 5 MWe. "Cette tranche de puissance est idéale pour nos projets", a indiqué Gilles Barchman, CEO de XYLOWATT.

"En effet, tout d’abord ENERIA dispose d’un moteur, le CAT 3516A+, parfaitement adapté au fonctionnement au gaz de bois et dans tous ses mélanges avec du gaz naturel. "Les pièces de rechange sont toujours rapidement disponibles et sa fiabilité est exemplaire. Ensuite, cette dimension de projet est la plus adaptée pour maximiser les retombées locales. Nos projets sont de taille raisonnable, efficaces sur le plan énergétique et ne créant pas de tension sur la ressource. Ils sont en plus créateurs d’emplois locaux" a t’il expliqué ensuite.

Le premier projet sur lequel les équipes collaboreront intensivement est localisé dans les Vosges (5 MWe, environ 20 MEUR d’investissements), dont les études détaillées débuteront dans les toutes prochaines semaines. Un autre projet est également identifié en Belgique, à Bruxelles (1 MWe, 6,5 MEUR), avec de la traverse de chemin de fer comme combustible. Dans ce cas le permis d’environnement et d’exploiter a déjà été délivré.

ENERIA envisage aussi de poursuivre le développement de sa plateforme de démonstration de 1 MWe à Moissannes (87). L’objectif d’ENERIA et des partenaires du projet est de transformer le site de Moissannes en plateforme collaborative de développement des technologies de valorisation de la biomasse en cogénération.

« Ce partenariat avec XYLOWATT nous réjouit. Nous avons là un partenaire parfaitement complémentaire avec nos activités en cogénération et en énergie renouvelable. Nous allons nous intéresser prioritairement maintenant, sur la France, au secteur des scieries, qui est une cible commerciale de choix où nous avons des solutions extrêmement attractives à proposer, adaptées à la taille de ces sites industriels » a conclu Thierry Robert, Directeur Général d’ENERIA.

            

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