Les éoliennes espagnoles stoppées par la crise

Touchées par la crise, les éoliennes espagnoles sont mises à l’arrêt. En cause : la chute de la demande électrique, qui provoque de multiples incidents de surcharge du réseau.

En Espagne, la crise a eu un impact très lourd sur l’industrie en général, et le secteur de la construction en particulier. Conséquence : la demande d’électricité a perdu 13,4% sur un an, selon le gestionnaire de réseau Red Electrica.

Jusqu’alors, le secteur de l’électricité devait faire face à une insuffisance de la production. La situation est désormais inverse, écrit le quotidien économique Expansion.

En heure creuse, la demande est passée de 23 000 MW l’an dernier à 20 000 MW aujourd’hui. Pour éviter les incidents de surcharge du réseau, le gestionnaire se trouve contraint de déconnecter les parcs éoliens, qui contrairement aux centrales nucléaires, sont démobilisables immédiatement. 

En 2008, une douzaine de situation de surcharge étaient relevées, qui nécessitaient le retrait de la production éolienne. Cette année, les incidents se multiplient, rapporte le journal, qui craint que le problème ne s’amplifie si la crise perdure, et à mesure que de nouvelles capacités de production sont mises en service.

A ce jour, l’Espagne compte 17 000 Mw de capacité éolienne, représentant 15% de la production électrique. 20 000 MW sont prévus pour 2010.

            

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Bernadette

Tout le monde sait que l’énergie du vent est aléatoire.Impossible à moduler, à stocker ni à distribuer de façon fiable. Tout le monde sait que l’éolien, c’est avant tout un ventilateur à subventions. Espéront que nos décideurs (M.BOORLO et ses amis du SER) lisent vos articles et mettent fin à ce choix désastreux que représente le gachis éolien.

Vivi

Ma chère Bernadette, je me demande si vous avez bien lu l’article et si vous ne mélangez pas un tantinet la cause et la conséquence d’une manière un peu bornée. Les éoliennes considérées ne sont en rien responsables de la baisse de consommation électriques dûe à une baisse d’activité industrielle, elle-même dûe à la conjoncture économique actuelle . A l’inverse il m’est possible de lire: “les parcs éoliens, contrairement aux centrales nucléaires, sont démobilisables immédiatement. “. Donc pour résumer, en cas de baisse du réseau, il est possible de déconnecter les parcs éoliens (si ce n’est pas de la modularité ça !), l’arrêt de production ne pénalise que les exploitants de ceux ci. Il faut croire que tout le monde ne sait pas que …

trimtab

Ce cas montre bien le besoin de poursuivre plus rapidement des interconnexions réseaux (tel qu’envisagé dans le concept GEN Global Energy Network – http://www.geni.com ), surtout de l’Europe vers l’Afrique, car il est inacceptable, voir criminel de ‘fermer’ une  production de ENR’s quand à quelques kilometres au déla du detroit de Gilbraltar, il leur manque cruellement ‘du jus’. Quitte a ‘offrir’ nos ‘surproductions’ a ceux qui non pas des ‘moyens’ de les ‘acheter’ !   Le developpement du transmission DCHV (Direct Current High Voltage) sur des très grandes distances, permet d’avoir de telles ambitions d’un ‘ENERGY WEB’ qui pourrait permettre de ‘lisser’ les hauts et des bas, à la fois de la production mais aussi la demande.   Il viendra surement un jour ou du ‘jus’ solaire ou eolien africain, indien ou chinois en surplus fera parfois tourner ma machine à laver en Bretagne …….et quand le vent fait tourner à fond nos ‘moulins’ bretons ici la nuit, on leur ‘renvoi’ l’ascenceur énergetique, plutot que de ‘fermer’ le robinet bêtement !   trimtab      

Douds

Angela Merckel a inauguré récemment une centrale de production d’hydrogène à partir d’énergie éolienne à côté de Berlin. Cette centrale modeste absorbe 500 kW de puissance pour fournir ce gaz. Il n’y aura pas de récolte d’énergie du vent sans que ce système de conversion et de stockage ne se généralise à l’intérieur des réseaux électriques pour réguler les variations de production ou de consommation.  N’importe quel lycéen apprend que l’obtention d’un flux nécessite une source, des voies de passage et des centres de stockage. Tant que les réseaux n’auront pas ces systèmes, ils tourneront sur trois pattes.

Clo

Contrairement à ce que l’article laisse entendre, il est très facile de moduler la puissance des centrales nucléaires. Il n’est pas question de les arrêter, mais simplement de baisser leur puissance, lorsque les besoins diminuent, pour ensuite la remonter. Ceci n’est pas faisable avec les éoliennes, un coup de vent et la puissance s’emballe sans contrôle et si le réseau est peu consommateur, les lignes vont déclencher (ceci rappelle une fameuse panne européenne de l’an dernier) Apparaît enfin clairement les limites associées au caractère variable de l’énergie éolienne. Ce n’est pas la multiplication très couteuse des réseaux qui y palliera  significativement. Plus d’éolienne, c’est plus de centrales au gaz pour assurer la continuité de fournitures, donc encore plus d’effet de serre et plus de lignes électriques et tout ceci pour un coût exorbitant.  

Nature

Les vendeurs d’éoliennes voudraient que le réseau absorbe leur production aléatoire en mettant en place un maillage adapté. La signification paysagère est claire:plus de pylônes,et plus de pylônes renforcés . Certains partisans de l’éolien comparaient la laideur des deux dispositifs,oubliant d’abord que les éoliennes ne font disparaître aucun pylône,elles s’y ajoutent,il faudrait maintenant les rendre encore plus envahissant  A CAUSE des éoliennes;et même en ajouter aux travers des Pyrénées! Cercle vicieux.     .

Reivilo

Clo, une centrale nucléaire n’est pas exactement comparable à une  plaque électrique avec laquelle on ajusterait la cuisson des légumes. La baisse de puissance est bien sûr possible dans un délai quand même raisonnable mais si on joue avec les “feux” en fonction de la demande il se produit une réaction dangereuse – empoisonnement xénon si je ne me trompe pas – fort difficile à maîtriser, voir fusion du réacteur de Tchernobyl. C’est pourquoi le nucléaire est un moyen de production de base qui marche plutôt en mode “on/off” inadapté à l’absorption des fluctuations rapides de la consommation. De ce fait on a recours des moyens de demi-base ou d’appoint à côté. La production décentralisée, à flamme ou renouvelable est dans cette catégorie et permet d’ajuster la production à la demande. Il n’est rien écrit d’autre dans l’article n’en déplaise à Bernadette qui semblait pourtant experte ; “tout le monde sait…” Il n’existe pas de mix de prodution 100% nucléaire ou 100% flamme, ou 100% renouvelable mais un mélange de ces sources dans tous les pays du monde avec bien sûr des modulations en fonction des sensibilités et des atouts locaux, plus de nucléaire dans la France d’Areva, du charbon en Chine, du vent en Espagne, de l’hydraulique en Suisse etc.  Les arbitrages sur ce mélange sont assez politiques ou économiques, mais la tendance globale est de diversifier et de chercher plus d’indépendance par rapport aux énergies fossiles et à maîtriser les consos ; cf programmes énergétique européens, américains ou chinois par exemple. D’où la forte progression de l’éolien dans tous ces pays avec des objectifs revus à la hausse régulièrement. Bien sûr cette tendance à décentraliser doit “induire un profond bouleversement de notre  rapport à l’énergie” comme l’indique le suscité M Borloo et tout n’est pas simple à maîtriser, les débuts d’EDF et la marche inverse vers la centralisation ne le furent pas non plus. Nature il me semble avoir vu quelques lignes aériennes HT ou THT sortir de nos grandes centrales et assez peu des centrales éoliennes (enterrées). Mais côté paysage vous avez raison une éolienne c’est moche. Maintenant on m’a expliqué que la centrale de Chinon proche de chez moi est vraiment intégrée aux paysages de la vallée de la Loire, (classée au patrimoine mondial de l’Unesco) car on a diminué la taille des tours de refroidissement.   Je n’arrive pas encore à bien à percevoir toute la pertinence de cette intégration. En remontant ce fleuve (sauvage ?) on peut aussi admirer au gré des méandres, les centrales de Saint-Laurent, Dampierre ou Belleville mais aucune ne m’a vraiment convaincu sur le plan esthétique. Chacun ses goûts.

Bernadette

puisqu’on est pote ! J’espère que, comme vous le dites si bien, les promoteurs sont les seules victimes de cette surproduction. J’espère qu’en France, quand cela arrivera (comme c’est le cas aussi au Danemark), EDF, c’est à dire nous les consommateurs, ne continueront pas à financer cette production inutilisée et perdue.Quel sont les obligations d’EDF dans ce cas ? obligation de rachat , toujours ?

Emilou

Le Nucléaire incapable de moduler sa production, je veux bien, mais quid du reste?: selon l’aiea le nucléaire assure seulement  +-25% le la production électrique le reste c’est du gaz naturel, du charbon, hydroélectrique, fioul… ( ) On aurait donc pu moduler une autre production. Emilou

De passage

et vlan, voilà un nouvel avantage pour les éoliennes: on peut les arrêter! Alors autant ne pas en construire…!

De passage

sont modulables à la vitesse de + ou – 5% par minute, soit très largement ce qu’il faut pour servir la demande. Seul l’hydraulique peut varier plus vite, quand il y a assez d’eau. Sur le fond, la limite de l’éolien apparaît de suite: Le fait que la demande du réseau espagnol ait baissé de 13% créé certe une situation imprévue mais cela sera la situation quand leur éolien aura grandi de +13%, c’est à dire bientôt. Donc les anomalies de réseau d’origine éolienne vont commencer à grèver la productivité de ces dernières (comme depuis longtemps au Danemark) phénomène prévu depuis longtemps par les techniciens mais bien entendu soigneusement caché par les excités de l’éolien. Mais la réalité revient toujours en pleine face: Au delà de 10% de la production nationale, interconnexions ou pas, l’éolien deviendra un épisode mineur et pertubateur du paysage énergétique.

Dan1

Le nucléaire n’est pas techniquement aussi rigide qu’on le dit, même si économiquement il vaut qu’il fonctionne au meilleut facteur de charge possible. Voir le document suivant : L’expérience espagnole est intéressante, car elle montre certaines limites de l’éolien, qui ne sont pas seulement technique. Il est évident que pour couvrir une large part du besoin d’un pays, il faut d’autant plus de puissance installée que le facteur de charge moyen est faible. Typiquement pour faire 50 % du besoin de la France (560/2 = 280 TWh) avec des éoliennes ayant un facteur de charge moyen de 25 % (2 190 heures), il faudrait un parc total installé de 128 GW. Le problème, c’est que pour être sûr d’absorber en permanence toute l’énergie produite (c’est à dire au moins à hauteur de 85 % de la puissance totale installée), il faudrait garantir une consommation instantanée de 109 GW. Si cela n’est pas possible, l’électricité ne peut être injectée sur le réseau et donc vendue et là on touche à l’économie car la rentabilité s’effondre. Le mieux pour l’éolien, c’est d’encourager la consommation et pourquoi pas le chauffage électrique ! Sinon, il faut vite fait trouver des systèmes de stockage de masse à long terme. Un grand pays industriel peut tourner à 80 % de nucléaire, 12 % d’hydraulique et 1 % d’éolien, c’est prouvé. Quand on supprime les 80 % de nucléaire, aujourd’hui on ne met pas l’équivalent d’éolien à la place… mais avec du gaz ou du charbon !  

marcob12

L’éolien a été très vite, plus vite que les autres volets indissociables du développpement de cette filière. On sait que l’intégration au réseau d’un fort taux d’éolien nécessite des précautions notamment la gestion fine du réseau et surtout des moyens soit de stockage (STEP par ex) ou de délestage via le réseau d’interconnexion avec les pays voisins. Quasiment personne n’avait prévu une chute brutale de la consommation. Ils ont un problème. On sait qu’au-delà des STEP, de nombreux moyens de stockage à grande échelle et dans la durée se profilent. J’ai déjà parlé de “nightwind” qui pourrait stocker au pied levé 50 GWh en europe très facilement (stockage thermique), mais des projets de grande ampleur de stockage d’air comprimé sont en cours ou à l’étude  en allemagne et aux USA par ex, appuyés par l’évolution récente des rendements qui approchent les 70%. On voit aussi apparaître les premiers parcs industriels de batteries (type automobile). Il n’a échappé à personne que le développement éolien a été bien plus vite que celui des moyens de stockage et que pour certains pays il va falloir lever le pied et attendre que les moyens de stockage et/ou d’interconnexion réseau soient là. Les espagnols font l’inauguration plus tôt que prévu…

renewable

A bernadette (entre autres) C’est pourquoi en France, RTE a fixé une limite dans l’état actuel du réseau à 25% d’éolien, et l’objectif national reste bien en deçà, à 9/10%! Donc on a de la marge avant d’avoir les soucis espagnols, et quand bien même nous réduirions notre consommation de manière drastique, faisant ainsi monter la part de l’éolien de manière mécanique, les déléstage réseau sont à la charge du promoteur…Tant pis pour lui, tant mieux pour le consomateur!

richelieu

il y a eu içi il y a quelques temps la presentation d’un stockage de masse en haute mer avec accumulation en période de surproduction…. reste à faire le tour des sites disponibles à terre, entre une surproduction ponctuel et le cout d’un stockage de masse il va faloir faire tourner les calculettes pour determiner à quel moment ça va devenir indispensable ….. (enfin stockage de masse ou voiture électrique … parce que pour le coup une grande partie seront rechargé la nuit dans les garages/parking ) ça vaut surement le coup de calculer (un gros stockage de masse comme celui présenté içi coutait le prix d’une central EPR). de quoi subventionner quelques voitures électriques qui ferait aussi bien le boulot pour peu quelles soient concu pour fonctioner en mode décharge en période de forte demande

lion

Il est évident que si la puissance instantanée délivrée par les éoliennes est du même ordre ou supérieure à celle appelée par le réseau, il faut les découpler. Je doute fort que l’on en soit là en Espagne. En tout cas si cette information est vérifiée, je plains les gestionnaires du sytème électrique. Dès lors que la puissance délivrée par un moyen aussi fortement intermittent dépasse 30 % de la puissance appelée, la gestion du réseau est pratiquement à la limite et le risque de black-out très élevé. Cela semblerait prouver que les installations d’éoliennes en Espagne ont atteint un seuil de saturation.