Dans le sud de la France, des sites chimiques très gros consommateurs de gaz sont menacés à court terme d’arrêt de production par la forte augmentation du prix du gaz du fait du mécanisme d’attribution aux enchères des droits de transport nord-sud, a fait savoir l’Union des Industries Chimiques (UIC)
Par ailleurs, l’industrie chimique en France reste non seulement touchée par la faiblesse de la demande européenne, mais elle demeure également handicapée par son manque de compétitivité concernant l’accès à l’énergie : le prix du gaz étant 3 fois supérieur à celui des Etats Unis.
Depuis Fukushima, et l’arrêt de la production nucléaire japonaise, le marché japonais absorbe, à prix très élevés, toutes les quantités de GNL disponibles. L’Europe, et en particulier la France, n’est plus desservie correctement en GNL : "50 % de baisse depuis 2011 dans ses terminaux de Montoir et de Fos. La zone sud est donc aujourd’hui approvisionnée très majoritairement par le réseau venant du nord qui n’a pas été conçu pour cela et il est donc à présent congestionné en permanence. En outre, la saturation désormais durable des exports vers l’Espagne n’a fait qu’empirer la situation."
Selon l’UIC, cette situation de rareté physique, parfaitement identifiée depuis deux ans, a pris une tournure dramatique depuis le dernier trimestre où les opérateurs sont venus disputer aux industriels consommateurs les rares capacités disponibles : "le prix de passage, selon les données publiques, est ainsi passé en pointe journalière à 17 € le MWh , et en moyenne vers 5 € le MWh (pour un coût réel de 0,6 € le MWh) soit une surcharge de coût durable de 20 % pour les industriels au sud de la France."
Dans ce contexte, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a décidé de mettre aux enchères de façon anticipée les capacités de transport nord-sud pour les quatre années à venir, solution jugée inefficace par les industriels. Alertés sur cette situation de crise, les pouvoirs publics, en concertation avec les consommateurs industriels, les fournisseurs, les transporteurs et les stockeurs, s’attachent depuis des mois à dégager des solutions structurelles. Une réunion d’urgence, en présence du Ministre de l’écologie, est alors intervenue le 27 février.
Malgré les demandes réitérées de l’ensemble des consommateurs industriels très inquiets, la CRE n’a pas cru devoir reporter les enchères : "le résultat, parfaitement prévisible et annoncé, est que celles-ci, en cours depuis lundi 3 mars, contribuent à une accélération de la distorsion nord-sud au lieu de la réduire."
Les industriels voient, avec une préoccupation extrême, la situation se dégrader, inexorablement, puisqu’ils n’ont pas d’autre choix que de suivre les enchères pour essayer d’obtenir quelques droits de passage supplémentaires, "au-delà des 50 % déjà acquis en ce qui concerne les gazo-intensifs".
Au final, la situation est exacerbée pour les sites qui n’ont pas obtenu le statut gazo-intensif. Elle est intenable pour de nombreux sites chimiques, petits et grands, du sud-Est, pour qui le gaz est absolument vital, puisqu’il est à la fois leur énergie et leur matière première.
L’UIC demande au Gouvernement de prendre immédiatement trois mesures :
► la création au 1er octobre 2014 d’une zone tarifaire unique en France fusionnant les zones tarifaires nord et sud
► la prise du décret en Conseil d’Etat, d’ici le 1er juillet 2014, instaurant l’obligation transitoire, pour les Obligés de Service Public de gaz jusqu’à fin 2018, d’importer physiquement dans les terminaux français les quantités de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) nécessaires au ré équilibrage physique du marché sud France, en toutes circonstances
► le lancement immédiat des travaux de construction des nouveaux gazoducs « Val de Saône » et « Gascogne-Midi » pour une mise en service fin 2018, afin d’assurer l’équilibrage physique définitif de la zone sud.
Cette situation n’est que le résultat de la politique de l’énergie en France. Si l’on se décide d’arrêter le nucléaire , qu’on ne développe pas suffisamment les énergies renouvelables et qu’on se désintéresse de l’innovation (Je propose un nouveau moteur écologique) nous ne pouvons que récolter ce qui nous arrive . Ensuite on pourra invoquer les Dieux de l’emploi !
Dans le texte ci-dessus, Horace Bénédict de Saussure explique comment il a fabriqué un four solaire.
Il y en a plusieurs sortes: Les idéologues du libéralisme financiers: les entreprises de réseau soumises entièrement au marché. Les centrales nucléaires que j’ai payées en tant que français obligées de brader leur courant au privé étranger. Les camions qui me polluent parceque le ferroutage pas assez rentable et pas obligatoire (comme en Suisse pour le transit), GDF marié à Suez, etc. Les idéologues d’une prétendue écologie: interdiction d’aller sonder pour savoir si l’on a du gaz de schiste, interdiction de tester des méthodes de fracturation clean pendant que les américains produisent un gaz trois fois moins cher que nous, vont en exporter et tuent notre industrie. Arrêt du nucléaire allemand qui leur fait monopoliser le gaz russe et les met à la merci de Poutine, ce grand philanthrope! Les politiques étant prisonniers de ces idéologies là, même s’ils ne les partagent pas, on va continuer à fermer nos usines, la croissance et l’emploi ne reviendront pas. L’équation de Kaya se vérifie, c’est le PIB qui chute, en attendant que ce soit la population à travers des évènements potentiellement peu agréables.
bien sûr je donne un avis, pas un théorème, mais: a/ il ne s’agit pas d’un choix mais d’une obligation tarifaire prise sous la contrainte de la Commission européenne: loi NOME et ARENH. C’est à celà que je faisais allusion, les échanges entre pays ont toujours existé. b/ les allemands n’ont pas choisi que Poutine, ils ont choisi le charbon et la lignite. Je pense que l’expression « choisir fukushima » est abusive, sinon pour parler du choix du charbon, outre l’effet de serre, on pourrait parler du choix de tel ou tel accident de mine gravissimme comme il s’en produit encore en Chine et en Pologne et qui sont beaucoup plus meutriers que Fukushima et Tchernobyl réunis. Mon opinion d’ingénieur est qu’il est plus facile de parer aux risques du nucléaire qu’a ceux du charbon. Malheureusement le charbon est peu cher est abondant et restera longtemps la principale source d’électricité sur la planète et l’élévation de la température de 4 ou 5 degrés aura bien lieu. c/ Tous ceux qui ont à faire avec le secteur chimie, pétrochimie, pétrole savent que cette industrie est en grand danger en Europe, pas seulement en France, à cause de l’effet gaz de schiste. Vous évoquez Mittal, je crois que Fos et Dunkerque se portent bien, exportent et innovent malgré la crise de l’automobile principal client. Les hauts fourneaux de lorraine étaient condamnés depuis 20 ans mais on continue à laminer à Florange et c’est aussi le centre de recherche. On continue aussi à faire des aciers haut de gamme à St Chély d’Apcher (regardez où c’est!). Pour le chauffage au gaz je ne sais pas de quoi vous parlez. Ce que je sais c’est que les centrales électriques à gaz à cycle combinées sont pour la plupart arrêtées à cause du prix du gaz en Europe. C’est dommage car ce sont les seules qui peuvent faire facilement du stop and go pour pallier à l’intermittence des ENR. De l’industrie lourde on en a, c’est l’industrie de transformation qui est partie, délocalisée ou tuée par un actionnariat de fonds de pension. J’arrête avant de déborder du sujet! Ces qustions sont tout sauf simplistes et méritent plus de débats.
A lire certaines réactions ( dont celle de Verdarié et son sacré moteur révolutionnaire dont il nous parle, ou plutôt il ne nous parle pas, depuis des mois!), ce phénomène ( certes dommageable pour les industriels concernés) serait symptomatique de déreglements énormes des politiques énergétiques. Faut quand même pas exagérer, il « suffit » de construire 200 ou 300km de gazoducs, à l’étude depuis des années, pour que le problème soit réglé. Certes, ça coute un peu d’argent.
Réponse à Sicetaitsimple . Si mon projet de nouveau moteur vous intéresse (je n’ai jamais dit révolutionnaire mais il se pourrait qu’il le soit ? ), je vous propose de prendre contact avec moi pour trouver des solutions pour avancer. Je réside sur la région Toulousaine ? Vous pourrez juger de par vous même de la réalité de ce que je propose ?
Pas tant que ça. Dans l’article suivant on évoque 1,1 milliard pour 500 km de gazoduc. Cela me parait pas cher du tout.
Oui, c’est cohérent avec les chiffres d’Eridan ( ce dont on parle), 500M€ pour 220km. C’est tout de même pas donné, mais après tout ca correspond à environ 3 mois de CSPE part PV….Faut relativiser.