Les interactions entre gaz & aérosols changent la donne

L’effet réel des émissions de gaz sur l’atmosphère terrestre sont bien différents de ceux prédits par le Protocole de Kyoto et du Groupe inter- gouvernemental d’experts sur l’évolution du climat annoncent des chercheurs.

Cette découverte, effectuée lorsque les interactions chimiques complexes entre gaz et aérosols atmosphériques ont été prises en compte, devrait aider les chercheurs à revoir et à optimiser les stratégies de réduction du réchauffement global qui passent par la diminution d’émissions de certains gaz par l’homme.

Drew Shindell et ses collègues ont trouvé, en utilisant des simulations informatique couplant composition atmosphérique et climat, que les interactions entre gaz et aérosols pouvaient altérer de façon significative l’accumulation de ces gaz dans l’atmosphère. Les chercheurs ont trouvé que le méthane, en particulier, a un impact plus important sur l’atmosphère que prévu par les projets de bourse du carbone et de politique globale si l’on ne considère pas les interaction de ce gaz avec les aérosols.

Cela permet aux auteurs de l’étude de suggérer que les futures politiques concernant les émissions de gaz et le réchauffement devront prendre aussi en compte les interactions entre gaz et aérosols.

Deux articles Perspectives associés examinent aussi les relations complexes entre pollution de l’air et changement climatique. Dans le premier, David Parrish et Tong Zhu discutent les opportunités que présentent des mégapoles (regroupements urbains de plus de 10 millions d’habitants) pour ralentir la vitesse actuelle du changement climatique sur Terre. Ils soulignent combien des politiques optimales pour la qualité de l’air et le changement climatique pourraient être mises en oeuvre dans des régions à haute densité humaine. Dans un second article, Almut Arneth et ses collègues discutent de l’énigmatique relation existant entre qualité de l’air et changement climatique, et de savoir si la maîtrise de la pollution de l’air accélèrera ou tempérera le changement global du climat.

Article n°12 : « Improved Attribution of Climate Forcing to Emissions » par D.T. Shindell, G. Faluvegi, D.M. Koch, G.A. Schmidt, N. Unger, S.E. Bauer de l’Université Columbia et du NASA Goddard Institute for Space Studies à New York, NY.

Article n°2: « Developing Global Megacities: Degraded Air Quality, but the Opportunity to Ameliorate Climate Change » par D.D. Parrish de la National Oceanic and Atmospheric Administration à Boulder, CO ; T. Zhu de l’Université de Beijing à Beijing, Chine.

Article n°3: « Cleaning Air Pollution: To Mitigate or to Accelerate Climate Change? » par A. Arneth de l’Université de Lund à Lund, Suède ; A. Arneth, M. Kulmala de l’Université d’Helsinki à Helsinki, Finlande ; N. Unger de l’Université Columbia et du NASA Goddard Institute for Space Studies à New York, NY ; M.O. Andreae du Max Planck Institute for Chemistry à Mayence, Allemagne.

            

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Cramelas

En physique, on appelle “aérosols” des particules de poussière en suspension dans l’atmosphère. Le même mot est utilisé commercialement pour désigner un récipient nébulisateur, c’est-à-dire la photo (qui ferait penser que l’article évoque le trou dans la couche d’ozone). A part ça, le contenu est intéressant. Il est bien sûr scandaleux qu’on ne parle jamais des effets du méthane (dont le pouvoir d’effet de serre est 25 fois celui du CO2).

marcob12

Je pense que pour savourer l’article un petit détour par un papier de Lindzen peut être utile. J’au aussi retrouvé (sur le thème du réchauffement du climat) une vidéo sympathique où les propos des scientifiques interviewés comme du co-fondateur de Greenpeace valent (je pense) le temps consacré à la visionner. Une science très complexe est en train de se confronter au monde réel et aux souhaits politiques et sociaux. Seule la Nature  peut éventuellement nous donner les réponses rapides que nous semblons exiger des scientifiques en creusant l’écart entre nos prévisions et les observations. Sinon il faudra sans doute quelques décennies de patience (et de science) en plus pour avoir des certitudes.

pamina

  j’ai arrêté la vidéo au bout de 3 m 46 s. Jusqu’à présent, rien que des poncifs habituels des climato-sceptiques : le climat a toujours varié, le taux de CO2 a déjà été x fois plus élevé, l’augmentation du taux de CO2 a suivi celle des températures, etc.   tous ces arguments ont été déjà été démontés ici. je n’y reviens pas.   Comme je n’ai ni le temps, ni l’envie de me palucher 1 h 15 m de vidéo. j’ai une question : y a t il donc à un endroit un argument qui vous semble plus consistant ? Merci d’avance.

marcob12

La vidéo est destinée au grand public, si le sujet vous est connu passez votre chemin. Si vous avez 10 minutes, lisez le papier de Lindzen.

Pastilleverte

qui pour la petite histoire, cher pamina, n’est pas le premier “climato sceptique” venu, selon votre expressionn mais est titulaire (non retraité) d’une chaire au MIT, et a démontré que les réémissions d’IR MESUREES (et pas inventées par des prévisionnistes venaient contredire la thèse d’un réchauffement qui s’accélére; Pour le moment, Lindzen a encore des crédits, bien que n’étant pas dans la pensée unique alarmiste, mais jusqu’à quand ?   PS mais vous avez raison l’Homme est très très vilain avec l’environnement, il faut le punir.

marcob12

Je viens d’entamer la lecture du “2009 NIPCC” (le rapport 2009 du Non Intergovernmental Panel on Climate Change). Ce document de 868 pages a été signé (pas un chèque en blanc) pas plus de 31 000 scientifiques américains dont 9000 Ph.D et de domaines pertinents pour juger du travail du GIEC. Manifestement ce rapport n’est pas tendre avec celui du GIEC. Je n’ai fait que penser comme beaucoup de scientifiques que la quantification de notre impact sur l’évolution du climat actuel est probablement mésestimée ( à 90% ?), que les projections du GIEC sont discutables (à 90% ?) et j’ai dis fort et clair que les prescriptions du GIEC sont à suivre. Tous les pays riches doivent abandonner les combustibles fossiles à marche forcée pour des tas de raisons, mais probablement pas pour les raisons données par le GIEC. C’est aux scientifiques d’en débattre, pas à nous. En qq mots Lindzen ne nit pas le réchauffement, ni même le réchauffement anthropique, il le juge probablement faible et  explique que le forçage radiatif (du CO2) n’est pas linéaire (pour lui on a déjà les 3/4 de ce que donnerait un doublement par rapport au taux pré-industriel), que même s’il est responsable de tout le réchauffement observé il ne compte que pour 1/3 à 1/6 du réchauffement prévu par les modèles. D’où deux hypothèses : 1/ Nos modèles surestiment fortement la sensibilité du climat aux GES anthropiques ou : 2/ Il y a un processus inconnu qui a fortement minoré l’impact des GES (et qui ne va pas durer sinon pas de problème). Le processus  “inconnu” serait pour une bonne part les “aérosols” dont il dit notre incertitude sur leur rôle (un intervalle d’un facteur 10 à 20 et une incertitude sur le signe +/-). Pour le Met Office ils ont masqués pour une bonne part l’effet du CO2. En deux mots il argumente que l’hypothèse (1) lui paraît à considérer à travers son hypothèse (toujour discutée) de l’iris. La Terre aurait un régulateur thermique naturel via sa couverture nuageuse ce qui expliquerait qu’on ait qu’un tiers à 1/6 du réchauffement que les modèles prédisent. Ce n’est pas pour la déco que des satellites très spécialisés pour l’étude de la couverture nuageuse (à tous les étages) viennent d’être lancés et sont en préparation. On sait qu’on sait peu de choses sur le sujet. J’aurais pu citer Spencer et bien d’autres. Peu écrivent en Français et les études originales sont soit incompréhensibles pour le profane, soit en anglais, souvent les deux. Ce n’est pas à nous de refaire le match. Les spécialistes ont déjà du mal. Je suis assez d’accord avec Hubert : selon l’EWEA nous avons un potentiel technique de 30 000 Twh d’éolien off-shore (minimum) en europe, il doit donc y en avoir pour nous.

Pastilleverte

voilà au moins un mot qu’il faut sortir du débat scientifique sur le climat, et c’est déjà ça de positif (mais ce n’est pas le discours repris ad nauseum dans la pluaprt des medias, surtout fançais) Un consensu c’est de la poltique, pas de la science, surtout dans un domaine aussi peu connu (d’où les satellites cités pas marcob) Lindzen estme le forçage au maximum à +0,3°C , c’est pas ça qui va bouleverser la Planète; Quant aux retroactions en + ou en -, c’est peu de dire qu’il n’y a pas non plus de “consensus” sur le sujet. En revanche toute “découverte” allant dans le sens des “préconisations pour les décideurs” des rapports du GIEC, c’est à dire ce qui est rédigé par des fonctionnaires et pas par les scientifiques, est largement publié dans les médias (spécialement français), alors que celles , disons plutôt dans l’optique NIPCC sont passées sous silence; Mais c’est sans doute ça qu’on qualifiera de débat démocratique (à la française ?)