L’Inde : un pays riche en hydrates de gaz

Graal des sociétés de production d’énergie fossile, cauchemar des écologistes et d’une partie de la communauté scientifique travaillant sur le climat, les hydrates de gaz représentent une quantité d’énergie équivalente à deux fois celle des réserves actuelles de gaz naturel, pétrole et charbon réunis.

Cette source d’énergie gigantesque est conservée dans le pergélisol dans les régions proches du cercle polaire et au fond des océans, dans les premières centaines de mètres de la croûte océanique. Elle est donc difficilement accessible et les moyens de l’exploiter sont pour l’instant encore à développer pour les fonds marins.

Différents pays mènent aujourd’hui des missions d’exploration pour essayer de localiser les ressources en hydrates de gaz. L’Inde fait partie de ces pays et elle s’est associée aux Etats-Unis, via la U.S. Geological Survey pour mener les études. Une mission d’exploration a ainsi été lancée en 2006, entre le 28 avril et le 19 août, dans différentes parties de la zone économique exclusive indienne. Durant cette mission, plusieurs centaines d’échantillons ont été prélevés au fond des océans.

A l’occasion de l’International Gas Hydrates Conference, qui s’est tenue à Noida du 6 au 8 février 2008, les résultats de cette expédition ont été présentés. Une des plus riches zones d’accumulation d’hydrates de gaz a été délimitée dans le bassin Krishna Godavari, sur la côte est de l’Andhra Pradesh. Une autre zone, qui serait très épaisse se situerait au large des iles Andaman, à une profondeur de 600 mètres en dessous du fond de la mer. Enfin, le bassin de Mahanadi dans le golfe du Bengale, contiendrait aussi des hydrates de gaz.

La plupart des hydrates qui ont été répertoriés et analysés contiendraient principalement du méthane généré par des processus bactériens. Une partie non négligeable du gaz du bassin de Mahanadi et de la zone des iles Andaman aurait néanmoins été aussi créée par des processus thermiques.

Les zones les plus rentables à moyen terme semblent être les réserves où du sable est présent en grandes quantités. Ainsi, ce sont ces zones où devraient être menées en priorité les explorations futures, la prochaine étant prévue à l’horizon 2009-2010.

BE Inde numéro 29 (21/02/2008) – Ambassade de France en Inde / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/53184.htm

            

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Guydegif(91)

…”hydrates de gaz représentent une quantité d’énergie équivalente à DEUX FOIS celle des réserves actuelles de gaz naturel, pétrole et charbon réunis…”. Comment faut-il comprendre cette info? cauchemar des écologistes et des scientifiques…? Merci de préciser ces aspects : cauchemar et potentiel réel. A+ Salutations Guydegif(91)

tyler

laissons les hydrates la ou ils sont !

gazier

Les hydrates de gaz (principalement du méthane) sont une forme de réserve énergétique inexploitée jusqu’à présent (à de rares exceptions près et pour cause de difficultés techniques). Leur quantité réelle est inconnue mais les estimations vont de 0,8 à 2 fois les réserves totales des autres formes d’hydrocarbures (en terme d’énergie chimique et non de masse ou de volume). Ils constituent de ce fait un potentiel énergétique (et financier) très important. Le revers de la médaille est que les gaz extraits des hydrates ne pourront livrer leur énergie que par les procédés “classiques” d’utilisation des hydrocarbures (principalement la combustion), en générant du CO2… donc en augmentant l’effet de serre. Les quantités en jeu sont tellement importantes que du point de vue de l’écologie, leur utilisation serait un désastre. Sans parler des risques de libération d’importantes quantités de méthane (gaz à très fort potentiel à effet de serre) qui résulteraient d’une dissociation incontrôlée de l’hydrate (que ce soit à cause d’une dépressurisation ou d’une hausse de la température). A ce sujet, le réchauffement climatique provoque déjà la fonte du pergélisol qui contient des proportions non négligeables d’hydrates de gaz. Pour ce qui est des hydrates situés sous les océans (probablement plus de 80% du total des hydrates de gaz de la planète), les risques de dissociation sont beaucoup plus faibles du fait d’une pression très élevée. J’espère que ces précisions sont assez claires, bonne journée à tous.

Pascal

Les hydrates de gaz sont un composé de gaz de d’eau stable à basse température et haute pression. Il se trouvent mélangés avec des sédiments sur plusieurs mètres d’épaisseur, répartis sur des millions de km carrés. Il n’y a donc pas de gisement dans lequel faire un puit. Comment allez vous récupérer ce gaz?