L’océan austral ne digère plus le CO2

La réalité des émissions de gaz carbonique dûes aux carburants fossiles pourrait s’avérer pire que le scénario le plus pessimiste retenu par le Giec.

Selon une étude américaine publiée par l’Académie nationale des sciences (PNAS), la hausse des émissions de CO2 attribuées aux combustibles fossiles se situait autour de 1,1% par an en 1990 dans le monde.

Elle est aujourd’hui de 3,1%, soit 8 milliards de tonnes de CO2 émises par an dans le monde en 2005, contre 6 milliards en 1990.

Etats-Unis et Europe sont à elles deux responsables de la moitié de ces émissions mondiales.

Ramenée à une échelle individuelle, l’étude rapporte qu’un citoyen américain ou australien produit en moyenne 5 tonnes de Co2 par an. Un français 1,9 tonnes, contre 1 tonne pour un chinois. La Chine n’est responsable que de 8% des émissions mondiales.

Ce sont bien les pays développés qui sont responsables de la hausse des émissions : en 2004, 73% de cette croissance globale est attribuée aux pays en développement et aux pays moins développés, qui représentent 80% de la population mondiale.

La même année, les pays développés (dont l’ancienne Union soviétique) ont contribué à 60% des émissions totales. Ils sont responsables de 77% des émissions cumulées depuis le début de la révolution industrielle.

Le puits de carbone austral se comble

Une autre étude, parue dans la revue Science, démontre la réaction en chaîne provoquée par le CO2 présent dans l’atmosphère.

Comme principal responsable de l’effet de serre, le gaz est directement lié au réchauffement des températures dans l’hémisphère sud. Allié au trou dans la couche d’ozone, il en découle un renforcement de la puissance des vents parcourant l’océan Austral.

Or, cette zone du monde permet d’absorber chaque année 15% du CO2 présent dans l’atmosphère terrestre. A l’échelle planétaire, on considère que la moitié des émissions de gaz carboniques devraient être absorbée par les océans et la biosphère (les végétaux et le sol).

Mais la violence croissante des vents favorise un brassage des eaux de surface avec celles des profondeurs, riches en CO2. Saturées, les eaux de surface ne peuvent plus pallier la hausse du CO2, contrairement aux prévisions.

Ainsi, l’étude relève que les taux d’absorption sont restés stables depuis 1981 alors que la présence de CO2 a augmenté de 40%.

Pire, la concentration de CO2 dans les eaux de surface pourrait renforcer l’acidité des océans, et menacer la faune et la flore sous-marine, notamment le corail. Et renforcer le cercle vicieux.

   

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