Londres 2012 : le spectre du black-out en pleins JO

A en croire les conclusions d’un rapport, la Grande-Bretagne pourrait faire face à une pénurie de la production électrique dans les 5 à 7 ans à venir.

La société de conseil en Energie et Environnement Inenco explique dans son rapport que le nombre de centrales nucléaires et au charbon arrivent en fin de vie à partir de 2012, ce qui rend probable le scénario d’une pénurie.

Plus tôt ce mois-ci,  le gouvernement britannique annonçait qu’il s’apprétait à approuver les demandes de construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Il faudra alors 10 ans avant qu’il en sorte du courant.

Trop tard pour éviter un "fossé entre les générations" de centrales :
"Avec l’annonce récente de nouvelles centrales nucléaires, on croirait entendre un soupir de soulagement collectif", a confié le directeur général d’Inenco Michael Abbot à la BBC. "Nous pensons pourtant que la demande dépassera l’offre quelque part entre 2012 et 2015 "

Dans son rapport, Inenco précise que dans le pire des cas, des coupures pourraient avoir lieu pendant les jeux Olympiques de 2012. A ce moment-là en effet, les derniers réacteurs nucléaires de la flotte Magnox auront été éteints. Et un certain nombre de centrales au charbon pourraient également être fermées.

Ces vieilles centrales, dont la durée d’activité est limitée par la législation européenne, ont en effet tourné bien plus longtemps que cela n’était prévu en raison de la hausse des prix du gaz.

En vertu de la directive sur les grandes installations de Combustion (LCPD), les unités construites avant 1987 doivent en effet être soit modifiées avec des équipements modernes de contrôle des émissions, ou bien n’opérer que pendant un total de 20 000 heures entre 2008 et 2015. Après 2015, elle devront être retirées du service.

Lorsque la législation a été rédigée, en 2001, il a été supposé que ces anciennes centrales charbon non modifiées ne serviraient qu’aux heures de pointe. Or, les récentes hausses du prix du gaz ont incité les exploitants à les faire tourner plus longtemps, si bien que les chiffres du gouvernement indiquent une hausse de 25% de la part de la combustion du charbon dans la production électrique britannique entre 2000 et 2006.

Et les centrales auront dépassé leur limite légale de fonctionnement plus tôt que prévu.

Du coup, selon Inenco, les unités nucléaires et au charbon susceptibles d’être mises hors service représentent une capacité de 10 GW. Soit 1/7e de la capacité de Grande-Bretagne mise hors tension.

Pour d’autres analystes, la pénurie peut être évitée en construisant rapidement de nouvelles centrales. La façon la plus évidente serait de construire de nouvelles cntrales au gaz. Mais Inenco doute que cela puisse être fait assez rapidement :

"Pour que les centrales soient opérationnelles en 2012, il faut que le feu vert soit donné immédiatement et ne souffre aucun retard – un scénario hautement improbable compte tenu du fait que nous aurions besoin de 8 ou 10 d’entre elles."

"L’autre point à prendre en considération est qu’il est peu probable que des producteurs d’énergie soient prêts à investir dans une technologie dont ils savent pertinemment qu’elle va être relayée au second plan une fois les centrales nucléaire opérationnelles."

Rob Gross, responsable de la politique et de l’évaluation technologique à la UK Energy Research Centre (UKERC), estime qu’Inenco a été cherché le pire scénario possible  :

"Pour que des black-out aient lieu, il faudrait que tout se passe mal", relativise-t-il. "Il est important de se rappeler que lors de la "Ruée vers le gaz" entre 1992 et 2000, près de 25 GW de capacité nouvelle a été construite, il n’y a donc aucune raison de craindre que de nouvelles usines à gaz ne puissent être construites rapidement."

"Actuellement", ajoute-t-il, "des usines à gaz d’une capacité combinée de l’ordre de 7 GW, sont en cours de procédure. Et 6 GW d’énergie éolienne sont en cours de construction ou approuvés, si  l’on en croit l’Association Britannique pour l’Energie Eolienne. "(BWEA)

"Peut-être que des études comme celles-ci contribueront-elles à tirer la sonnette d’alarme, qui entraînera de nouvelles constructions et de nouvelles mesures plus rapidement", espère le Dr Gross.

Une autre option pour combler le fossé énergétique consisterait à faire appel à de plus en plus de petits générateurs sur lequel le réseau national pourrait compter en cas de pénurie,
ainsi qu’étendre le recours aux contrats qui permettent au réseau d’interrompre la fourniture de courant à certains clients industriels en période de pointe.

Même si la Grande-Bretagne parvient à combler le "fossé" énergétique, Inenco prévoit  que le prix de l’électricité dans les années à venir sera plus élevé et plus volatile qu’à l’heure actuelle.

[Voir aussi : Royaume Uni : les acteurs de l’éolien offshore mettent le gouvernement sous pression par Francis Rousseau]

 

         

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Jerome

La GB est l’un des pays les plus propices à l’installation de parc éolien. Par ailleurs, c’est aussi un pays à la densité de population importante et les résultats récents de l’étude allemande menée entre 2003 et 2007 pour le compte de l’Office fédéral de protection radiologique (BfS), montre l’augmentation des cas de cancer infantile autour des centrales nucléaires… Encore une belle affaire du type sang contaminé en perspective…

Thomas

On raisonne toujours par l’offre…un ambitieux plan d’efficacité énergétique ne pourrait-il pas baisser ce déficit prévisionnel?

Eric kollistis

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