Mail, requête WEB et clé USB pèsent lourds en CO2 [I]

Les Technologies de l’Information et de la Communication (ou TIC) contribuaient à hauteur de 2 % aux émissions européennes de gaz à effet de serre, en 2005, selon un rapport commandé par la Commission européenne en 2008**.

L’une des conclusions du rapport explique que leur contribution pourrait atteindre à horizon 2020 près de 4 % de ces émissions avec un scénario qui tend à conserver les comportements et habitudes acquis à ce jour. Or, rappelle l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), les TIC font aujourd’hui parties intégrantes de nos vies professionnelles et personnelles.

L’ADEME a souhaité évaluer les impacts environnementaux des TIC et a donc lancé une étude portant sur les analyses de cycle de vie appliquées à ces pratiques. Cette étude note l’agence a été réalisée par "BIOIS", accompagnée d’une revue critique composée par plusieurs experts indépendants. Trois usages ont été retenus pour conduire ces analyses de cycles de vies (ACV) :

L’utilisation du courrier électronique ;
Les requêtes effectuées sur Internet ;
L’utilisation de supports de transmission de documents de type clés USB.

Nous vous proposons de reprendre sur trois volets les résultats de cette étude avec en bonus les conseils de l’ADEME permettant de réduire l’empreinte carbone :

Le courrier électronique

En moyenne, 247 milliards de courriers électroniques ont été envoyés par jour dans le monde en 2009 en prenant en compte les spams. Un chiffre de 507 milliards est anticipé pour 2013.

Les scénarii ont montré que chaque collaborateur d’une entreprise française de 100 personnes reçoit en moyenne 58 courriels et en envoie en moyenne 33 par jour, dont la taille moyenne est d’environ 1 Mo. Ces envois de courriels entraînent des émissions de gaz à effet de serre. Sur la base de 220 jours ouvrés par an, ces dernières représentent 13,6 tonnes équivalent CO2.

Réduire de 10 % l’envoi de courriels incluant systématiquement son responsable et un de ses collègues au sein d’une entreprise de 100 personnes permet un gain d’environ 1 tonne équivalent CO2 sur l’année (soit environ 1 aller-retour Paris/New-York).

Le cas spécifique d’une entreprise française dans laquelle un employé envoie un courriel de 1 Mo à plusieurs destinataires : 10 personnes puis 100 personnes, a été étudié. Les résultats ont montré que décupler le nombre de destinataires multipliait par 4 l’impact sur le changement climatique.

Pour obtenir des données plus précises, les scenarii ont mesuré la différence d’impact de l’envoi d’un courriel de 1 Mo à 1, 2 ou 3 destinataires. Environ 6 g équivalent CO2 supplémentaires sont émis pour chaque destinataire supplémentaire, ce qui représente environ 44 kg équivalent CO2 par an et par employé.

–> Conseil [ Rationaliser autant que possible le nombre de destinataires pour chaque envoi de courriel ]

Diminuer de 10 % le taux d’impression des courriels reçus par les employés d’une entreprise de 100 personnes permet d’économiser 5 tonnes équivalent CO2 sur un an (soit l’équivalent d’environ 5 allers-retours New-York/Paris).

Les scenarii ont comparé l’impact de l’impression d’une pièce jointe de 4 pages sous différents formats et constaté que l’impression a une forte influence sur le potentiel de changement climatique, tout comme le format d’impression sélectionné.
Les scenarii ont aussi montré que les impacts de la lecture à l’écran d’un document reçu par courriel sont liés au temps de lecture, qui détermine le temps d’utilisation de l’ordinateur.

–> Conseils [ N’imprimer que si nécessaire. A titre d’exemple : Pour un document de 4 pages, dont le temps de lecture est évalué à 3 – 4 minutes par page, il est préférable d’opter pour la lecture à l’écran, qui aura alors moins d’impact sur le potentiel de réchauffement climatique. Au-delà de 15 minutes environ consacrées à la lecture de ce document de 4 pages, il est préférable de l’imprimer en noir et blanc, recto/verso, 2 pages par face. ]

L’impact du stockage des courriels et des pièces jointes associées sur un serveur est un enjeu important : plus le courriel est conservé longtemps sur un serveur, plus il a un impact négatif sur le potentiel de changement climatique. Son rôle dans l’épuisement du potentiel des ressources fossiles est également accru.

Pour parvenir à cette conclusion, les scenarii ont comparé l’envoi d’un courriel de 1 Mo à une personne, l’envoi d’un courriel de 1 Mo à une personne qui le sauvegarde pendant 6 mois sur son serveur, l’envoi d’un courriel de 1 Mo à une personne qui le sauvegarde pendant 3 mois sur son serveur avant suppression. Les conséquences sur le potentiel de changement climatique sont moins importantes quand la durée de sauvegarde est plus courte.

–> Conseils [ Optimiser la taille de ses documents afin de réduire la taille du message et la quantité d’informations transmises et stockées. Ne conserver que les courriers électroniques nécessaires. Trier et nettoyer régulièrement sa messagerie électronique. ]

Diminuer de 10 % la proportion d’envoi de courriels de 10 Mo au sein d’une entreprise de 100 personnes permettrait un gain de 8 tonnes équivalent CO2 sur un an (équivalent à 8 allers-retours New-York/Paris).

Pour obtenir ce résultat, les scenarii ont permis de mesurer et d’évaluer les impacts environnementaux générés sur un an quand 10 % des employés d’une entreprise française de 100 personnes envoient des courriels de 1 Mo sans compresser les documents qu’ils envoient (passage à un message de 10 Mo).

–> Conseils [ Compresser un document de taille importante avant son envoi. Préférer l’envoi d’un lien hypertexte à celui d’une pièce jointe. ]


** rapport "Impacts of Information and Communication Technologies on EnergyEfficiency", réalisé par BIOIS (spécialiste des études et du conseil dans le domaine de l’information environnement et santé sur les produits).

 

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Teredral

Pardon de contribuer par ce message à la production de GES mais il me semble que le premier usage présenté, le courrier électronique, devrait être mis en balance avec la réduction du courrier papier acheminé par la poste qu’il permet lequel serait bien bien plus pénalisant en terme de GES.

Sakharov

Au vue des chiffres annoncés pour les courriers électroniques, permettez moi d’en douter. Avez une source d’une analyse de cycle de vie réalisée sur le courrier transporté par la poste ?

Sakharov

Aux vues des chiffres annoncés pour les courriers électroniques, permettez moi d’en douter. Avez-vous une source d’une analyse de cycle de vie réalisée sur le courrier transporté par la poste ?

Doubyb

et si on pointait du doigt aussi la pub par messagerie, et pire, par papier ? – combien de CO2 émis par les tonnes de prospectus papier par jour en France et dans le monde ? – et si on parle réduction des émission de CO2, pourquoi avoir autorisé l’explosion des quotidiens gratuits (bourrés de pub bien sûr) ? NB : attention aux signatures et autres logos qui plombent la taille des messages électroniques.

Blu

J’avais déjà vu ce genre d’étude (une sur les recherches google notamment) et chaque fois ça m’intrigue un peu. Comment a-t-on mesuré ces émissions? D’où vient, physiquement le CO2? L’hypothèse qui vient tout de suite à l’esprit c’est prendre la conso électrique de tous les serveurs, multiplié par le contenu CO2 de l’électricité (mais lequel, le français ou l’américain? le résultat est différent) et diviser ça par le nombre de Mo de données envoyées. Mais prend-on en compte le fait que le serveur de ma boîte tournera en permanence, que j’envoie des mails ou pas (ce qui voudrait dire que finalement réduire mon nombre de mails ne sert à rien)? Prend on en compte la dépense énergétique liée aux cables, fibres optique et infrastructures (extrêmement complexe a priori, vu qu’il y a une partie fixe et une partie dépendant des flux de données)? La climatisation des data centers (énorme poste de consommation)? La consommation de ma borne wifi (ce qui voudrait dire qu’il vaut mieux diminuer le temps de connexion à internet que le nombre de mail)? Le CO2 émis est-il proportionnel au volume de données échangé (auquel cas un mail de texte est quasi-négligeable devant une vidéo sur youtube)? Bref, j’ai du mal à voir ce que représentent ces émissions “par email”. Ce serait pourtant utile pour savoir quelles pratiques adopter. Si quelqu’un peut m’éclairer…

Lionel_fr

Comme Blu, je pense que cette étude est limitée à la ménagère de – de 50 ans. Les coût d’un service internet comme le mail est indissociable des couts fixes engendrés par toutes les machines du réseau y compris celles des utilisateurs. Restreindre l’utilisation a un effet nul ou peut être d’un gramme de CO² et non pas une tonne ! Dans le passé l’administration Clinton s’était émue de ce problème et avait fait voter plusieurs lois notamment l’obligation d’imprimer la doc sur papier recyclé et surtout Energie Star qui s’appelle “économiseur d’écran” ici et qui n’a plus beaucoup de sens après la distarition des écrans cathodiques. A tous les utilisateurs de XP sur ordinateur de bureau, je signale que vous pouvez vraiment faire des économies en jouant sur l’écran de veille, l’extinction des disques durs, la mise en veille (mémoire alimenteée) et la veille prolongée (mémoire sauvée sur disque dur) C’est très facile à faire : clic droit sur le bureau : menu contextuel : choisir propriétés : sur la fenêtre qui s’ouvre, clic sur l’onglet Ecran de veille Cliquer alors le bouton “Gestion de l’alimentation” en bas à droite pour limiter la consommation du PC en période d’inactivité Pour les serveurs c’est très différent, il faudrait citer les efforts d’Intel avec la gamme Atom et les i7 ulv mais c’est un vaste débat qui mériterait plusieurs articles avec des mises à jour régulières Cotons aussi Apple en forçant la programmation en C , il réduit mécaniquement la consommation de ses machines à service équivalent.. La consommation des machines de l’internet est effectivement un vrai challenge mais beaucoup de gens intelligents sont payés 8h/j pour s’en occuper, et les particuliers peuvent vraiment influer sur leur consommation

Auschwitz

Sortir du nucléaire Paris – Meeting AREVA – 8 juillet 2011 violence contre activistes – go to the highest european court for human rights – this is outrageous !!!! 2 PEACEFUL Activists ABSOLUTELY CREULLY BEATEN UP BY THE FRENCH POLICE !!!! Please “make friends” on Facebook and Twitter and send 10000 people an email to make friends with Sortir Du Nucleaire. Donate them as much money as you can…..the French Government wants to kill everyone with their nuclear bombs and their nuclear reactors !!!!

moise44

@blu Oui, il faut prendre en compte tout ce que vous avez cité. Pour l’électricité, on prendra une valeur moyenne française ou européenne… puis mondiale. Je rapelle qu’une moyenne n’est pas forcément représentative de la consommation électrique de chacun. Et surout en terme de TIC. Mais il faut aussi ajouter l’énergie nécéssaire a la fabrication et aux transports des outils/mahines permettant l’envoi et l’impression de ces mails. A l’extraction /raffinage des matières premières …etc Donc le volume de données échangés peut faire varier l’impact CO2 car il faut plus de disques durs pour le stockage par exemple, donc plus de matière prmières. Mais aussi plus de traitement dans les équipement réseau(plus de paquets) ou dans les processeurs graphqiue qui affichent a l’écran, et la carte graphique çà consomme beaucoup de courant (jusqu’a 15A et même plus !). Sachant que nos machines vont plus vite, elle consomment plus. Règle de base que j’ai apprise en physique au lycée (+ c’est rapide + çà consomme !). Les datacenters de Google, Microsoft, Facebook etc… consomment des quantitée d’électricité gaigantesques ! A tel point que certains s’installent dans d’anciennes usines de fonte d’alluminium car ils y trouvent l’alimentation électrique suffisante déja installée…J’ai même vue un datacenter de free ou les transformateurs d’arrivée étaient des 20KV, il y en avait trois ! Les onduleurs représentent 200 tonnes de batteries plomb acide !cherchez sur youtube (tiens çà c’est encore pire en terme de consommation) Cette étude ne m’étonne donc guère…