Demain, tous précaires énergétiques ?

L’annonce faite le 1 er juillet n’a surpris personne : "les prix de l’électricité au tarif réglementé augmentent de 2,9%, avant une nouvelle hausse prévue en janvier 2012."

Dans le même temps le gaz, augmentera en octobre de 3,2%, tandis que les prix du fioul domestique suivent la hausse du prix du baril. C’est donc une réalité qui s’impose à nous tous, la facture énergétique des ménages s’alourdit d’année en année.

La Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) s’inquiète de cette tendance et s’interroge sur la capacité des 3,5 millions de Français en situation de « précarité énergétique », autrement dit « en difficulté pour payer les factures d’énergie de leur logement, principalement le chauffage, et ainsi de satisfaire un besoin élémentaire », à assumer cette nouvelle augmentation.

Demain, tous précaires énergétiques ?

Le modèle énergétique français ne fera pas l’économie d’une augmentation régulière des prix de l’énergie dans les années à venir prédit la FNH. En cause, d’après elle, la combinaison de 3 facteurs : la raréfaction annoncée des énergies fossiles, la hausse constante de la consommation énergétique des ménages et les investissements nécessaires pour assurer la production d’électricité (adaptation du réseau, développement des énergies renouvelables, renouvellement et construction d’infrastructures de production nucléaire et thermique…). Aussi, même si l’énergie est encore bon marché en France (les français payent leur électricité environ 2 fois moins cher que leurs voisins allemands), les prix de l’électricité ont connu une hausse de l’ordre de 10% sur la seule année 2010.

"Le nombre de ménages en situation de précarité énergétique ne peut donc qu’augmenter rapidement" prévient la fondation créée en 1990 par Nicolas Hulot. En 2011, on estime qu’à peu près 13% des Français peinent à régler leurs factures d’électricité ou de gaz. Et encore, les études ne comptabilisent que les ménages allouant au moins 10% de leur budget aux dépenses énergétiques, sans prendre en compte les personnes qui se chauffent peu ou pas en raison de leurs difficultés financières.

Réduire les consommations d’énergie pour lutter contre la précarité

Pour la FNH, la seule solution de long terme pour faire face à la hausse des prix de l’énergie pour l’ensemble des ménages est de "réduire les consommations d’énergie". Cela passe par un plan massif d’isolation des logements, et un effort de solidarité vers les plus vulnérables, qui n’ont aujourd’hui "pas la capacité d’investir dans ces travaux."

La FNH défend la mise en place de mesures rapides et opérationnelles. Elle préconise dans le cadre de la Table Ronde Nationale sur l’Efficacité Energétique :

  • Un repérage systématique et précis des ménages en situation de précarité énergétique, nécessitant l’augmentation des moyens humains mis à disposition des territoires;
  • Une augmentation des aides financières permettant aux ménages les plus en difficulté de parvenir à vivre dans des conditions décentes;
  • Le développement de nouveaux mécanismes fiscaux et financiers assurant la rénovation rapide et profonde du parc de bâtiments existant en respectant des critères de performance énergétique élevés. Des aides financières spécifiques doivent donc être ciblées sur les ménages en situation de précarité énergétique, et il faut aussi construire une nouvelle tarification sociale et environnementale de l’énergie et notamment de l’électricité.

D’après la Fondation, la précarité énergétique est une réalité sociale amenée à toucher de plus en plus de Français dans un futur proche. La FNH insiste sur l’urgence d’amorcer une transition écologique profonde, pour mieux anticiper les hausses à venir des prix de l’énergie. Elle met aussi au débat des modes de financements innovants, comme sa proposition «Financer l’avenir sans creuser la dette», pour développer les investissements assurant un bon niveau de performance énergétique compatibles avec les enjeux environnementaux et sociaux de notre époque.

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Pastilleverte

j’avais cru comprendre qu’il fallait augmenter régulièrement les prix de l’énergie (au besoin en rajoutant des taxes carbone ou quel que soit leur nom), afin que les braves gens se rendent compte de la précarité de la situation énergétique globale. De quoi se plaint-on ? On aurait pu avoir cette hausse, plus lesdites taxes !

jl06

La FNH s’inquiète de l’augmentation croissante des ménages en situation de précarité énergétique, pas nécessairement du fait que les prix de l’énergie augmente. Je lis dans leurs propositions qu’il faut 1/aider financièrement les ménages qui ne peuvent aujourd’hui payer l’énergie dont ils ont besoin et 2/ surtout s’assurer de diminuer la consommation future en accélérant la rénovation de façon à diminuer la proportion des ressources des ménages allouées au poste énergie (pendant que le prix unitaire de cette dernière augmente).

Adrien couzinie

@pastille verte, Si vous aviez lu la proposition initiale de la taxe carbone, vous sauriez qu’il était prévu un mécanisme de redistribution d’une partie de cette taxe aux ménages en précarité énergétique, d’où la nécessité de les identifier. J’adore toujours autant les gens qui parlent sans s’être renseignés

Papi 12

Je travaille dans l’habitat social et je constate les ravages de la précarité énergétiques : logements peu ou pas chauffés (si moyen individuels : chaudière ou convecteurs), utilisation de poêle à pétrole… D’où les problèmes sur la santé des locataires et les dégradations des logements… On est conscient de l’état de nos bâtiments (on a fait tous les DPE, même imparfaits ça donne une bonne image) et des travaux à réaliser pour passer d’une classe E, 55% de notre parc >230 kWh Ep/m²/an à la classe C (minimum). Il y a des programmations… Par contre comme tous les organismes je peste contre la complexité des aides, leurs changements fréquents et leur diminution… Paris ne s’est pas fait en un jour… mais on a du pain sur la planche pour une décennie au moins…

Aurel

Tant que l’électricité ne coûte pas grand chose (la même chose pour l’eau, en tout cas en France), ça incite au gaspillage. Certains commenceront à éteindre les lumières dans les pièces innocupées et ne plus laisser leur convecteurs à fond lorsqu’ils ouvrent les fenêtres pour aérer quand ça commencera à affecter leur budget, pas avant. Il faudrait au contraire taxer très largement l’électricité et utiliser ces taxes pour financer la recherche sur les énergies renouvelables (et notamment sur les solutions de stockage d’électricité). Mais tant que le kWh sera bradé, EDF (et Areva) n’aura pas à s’inquiéter de voir la demande baisser. Il suffit de regarder ce qui s’est passé aux USA depuis quelques années, suite à l’augmentation de l’essence à la pompe: ils commencent à se demander combien consomment leurs SUV V8 5.0L, et certains découvrent même les moteurs 4 cylindres. Dans une moindre mesure, en France on a commencé à parler de co-voiturage au journal de TF1.

wangfa

Bonjour, Au 19ème siècle, les bourgeois gaspillaient et les ouvriers mourraient de faim et de froid. Nous rattrapons les pays en voie de développement (notre situation se dégrade) et, peut être, un jour, la France sera dans le peloton de queue de ces pays. Chasse au gaspi, tri sélectif, bien d’équipement économes en énergie ( AB CD …) etc Malgré cela, notre consommation d’énergie augmente tous les ans. Que faire? Prévention et responsabilisation ou sanction et amendes – taxes. Nos grands politiques que nous payons par nos impôts (la TVA est un impôt) ne cessent d’y réfléchir tout en assurant leur réélection… L’homme est ainsi fait qu’il garde ses habitudes jusqu’à la nécessité de s’adapter. Pour nos sociétés, c’est l’impôt et la sanction qui fait changer les habitudes même si certains seront toujours réfractaires. Cela mérite une réflexion de fond.

Nicolas 2

On ne peut pas à la fois enrichir les promoteurs éoliens et respecter les usagers. Que l’Etat aide à l’installation des éoliennes, c’est négociable. Que l’Etat garantisse les profits sur 20 ans,sur nos factures EDF, c’est du racket .

Dominique usa

Des experts (CRE) ont calculé que le coût de la tonne de CO2 évitée par les économies d’énergie était 100 fois moins élevé que le coût de la même tonne de CO2 évitée par l’éolien. Ne devrait-on pas faire des choix plus judicieux pour éviter de plonger les gens dans la pauvreté ?

ecoenergie

Tut a fait d’accord avec AUREL il faut augmenter le prix e l’énergie et financer les etudes fondamentales sur de nouvelles energies renouvelables et le stockage de l’energie a&vec un bon rendement Subventionner le solaire photovoltaique c’est gaspiller soit de l’argent public soit l’argent du contribuable Ce qui n’est pas du tout resolu c’est la,precarité energetique. Pourbbeaucoup il n’est pas question de renovation de logements qui sont des epaves thermiques, pour d’autres dont le seul but est d’arriver a vivre il n’est pas question de payer un reisolement ou des apparils de chauffage plus efficaces. Quelles solutions je pose la question a tous ceux qui participent a ces echanges

Auschwitz

Sortir du nucléaire Paris – Meeting AREVA – 8 juillet 2011 violence contre activistes – go to the highest european court for human rights – this is outrageous !!!! 2 PEACEFUL Activists ABSOLUTELY CREULLY BEATEN UP BY THE FRENCH POLICE !!!! Please “make friends” on Facebook and Twitter and send 10000 people an email to make friends with Sortir Du Nucleaire. Donate them as much money as you can…..the French Government wants to kill everyone with their nuclear bombs and their nuclear reactors !!!!

Sicetaitsimple

quel est le rapport du post ci-dessus avec la précarité energétique? Cordialement.

moise44

Dans le mesure ou EDF était une entreprise publique il n’y a pas si longtemps encore…je ne vois pas en quoi assurer a une entreprise publique un rentabilité est une hérésie ! Oui la taxe carbone était le meilleur moyen de faire baisser la consommation et en même temps de financer la rénovation des logements. Mais allez dire aux électeurs que c’est moins douloureux sur plusieurs année qeu d’un seul coup, il n’entendront que le mot “augmentation” ou “taxe” qui leur déplaiera fortement et q’uil appeleront racket… Le prix augmente aussi a cause de la libéralisation du marché de l’électricité voulue par l’europe. Ceci a conduit les marchés a s’aligner des prix de l’électricité produite de façon sale a abse d’énergie fossile et surtout au pris le plus élevé. Sachant que son élévation est inévitable a cause de la raréfaction et de l’entrée en vigueur du marché du carbone et de ses quotas en europe en 2013. Préparez vous çà va chauffer ! Ou plutôt il va faire froid chez les pauvres. Donc plus de malades, donc plus gros trou de la sécu !Ou encore plus d’arrêt maladie.

Dan1

Pour Aurel. “Il faut augmenter le prix de l’électricité Tant que l’électricité ne coûte pas grand chose (la même chose pour l’eau, en tout cas en France), ça incite au gaspillage. Certains commenceront à éteindre les lumières dans les pièces innocupées et ne plus laisser leur convecteurs à fond lorsqu’ils ouvrent les fenêtres pour aérer quand ça commencera à affecter leur budget, pas avant. Il faudrait au contraire taxer très largement l’électricité et utiliser ces taxes pour financer la recherche sur les énergies renouvelables (et notamment sur les solutions de stockage d’électricité). Mais tant que le kWh sera bradé, EDF (et Areva) n’aura pas à s’inquiéter de voir la demande baisser.” Vous attaquez uniquement l’électricité en prétendant que le bas prix du kWh est synonyme de gabegie. C’est une vision étroite des choses car il faut regarder globalement le prix des kWh de toutes les filières : Question : qui brade ses kWh ?