Méthavalor injecte son biométhane dans le réseau de distribution

L’usine de production de biogaz Méthavalor, implantée sur la commune de Morsbach en Moselle, a commencé à injecter du biométhane dans le réseau de distribution de gaz naturel, qui sera valorisé comme carburant (GNV) destiné aux véhicules de collecte des déchets.

Le Sydeme a mis en service en septembre 2011 un centre de méthanisation installé sur d’anciens terrains des Houillères du Bassin de Lorraine, participant ainsi à la requalification des friches industrielles. Méthavalor permettra à terme de valoriser 30% de plus des déchets et donc de limiter leur enfouissement. Il s’agit essentiellement des fermentescibles encore appelés biodéchets.

De la chaleur, de l’électricité, mais surtout du biométhane sont en effet produits à partir des déchets organiques collectés auprès des 386.000 habitants répartis dans les 293 communes alentours.

"Toutes les grandes métropoles connaissent ces problèmes des déchets qui deviennent aussi précieux que le pétrole ! L’Ile-de-France est très en retard sur la méthanisation. Je ne pensais pas que le site était aussi grand. C’est impressionnant, surtout par rapport aux techniques employées. Cela ouvre des perspectives intéressantes, mais pour les intercommunalités essentiellement" a déclaré Sophie Primas, sénatrice des Yvelines à l’occasion d’une visite sur le site du Sydeme lors de la Semaine du Développement Durable, le 3 avril dernier.

L’Ademe estime qu’en 2030, 17% du gaz circulant dans les réseaux sera d’origine renouvelable.

Méthavalor injecte son biométhane dans le réseau de distribution

Le site d’implantation de Méthavalor a été choisi au plus près du barycentre du territoire du Sydeme, en milieu plus urbanisé, afin de limiter les transports en amont et d’optimiser les possibilités de valorisation énergétique. Une partie du biogaz produit sur ce site est épuré et injecté dans le réseau de distribution de gaz naturel.

Depuis février 2012, le biogaz produit par Méthavalor est valorisé en électricité et en chaleur. Pour le démarrage de la cogénération, une production de biogaz de 300 m3 / heure était nécessaire. Aujourd’hui, le centre de méthanisation autonome en énergie, produit plus d’électricité qu’il n’en consomme.

Comment fonctionnent ces moteurs ?

Le biogaz extrait des digesteurs est acheminé directement vers les 2 groupes de cogénération. Ces groupes de cogénération sont constitués de moteur à gaz couplés à des génératrices électriques. La chaleur est récupérée simultanément sur le refroidissement du moteur ainsi que sur les gaz d’échappements. La centrale de cogénération possède un rendement électrique de 41 % par rapport à l’énergie brute du biogaz valorisé. La récupération de la chaleur permet d’atteindre un rendement global de 82 % si toute la chaleur produite est utilisée.

Méthavalor injecte son biométhane dans le réseau de distribution

Comment est réutilisée la chaleur ?

La chaleur est réutilisée sur le site en lui-même pour chauffer les bureaux mais aussi les digesteurs où la température ambiante est maintenue à 55°C. Par ailleurs, elle est réutilisée sur l’exploitation de serres horticoles où seront cultivés des fruits et légumes biologiques sur des terrains attenants au centre de méthanisation. Une serre de démonstration à but pédagogique sera également prévue à proximité des futurs bureaux du Sydeme et de son centre de Communication. Pour finir, le restant de chaleur servira au séchage des engrais liquides produits à Méthavalor afin de faciliter leur stockage et leur transport.

Comment obtient-on ce biométhane ?

Méthavalor injecte son biométhane dans le réseau de distributionLe biogaz, constitué de 60 % de méthane et de 40 % de CO2, est purifié (séparation du méthane et du gaz carbonique) grâce à un système de membranes conçu par Air Liquide. Il est ensuite contrôlé et odorisé par GRDF avant d’être injecté dans le réseau public. Le biométhane constitue un carburant dit « propre » car sa combustion émet beaucoup moins de polluants atmosphériques que celle du gazole ou de l’essence et n’entraîne aucun impact carbone.

Une station service GNV a été mise en service fin juin 2012 par le groupe GNVERT sur le site de Méthavalor. Elle permet depuis l’été 2012 d’alimenter la flotte de véhicules du Sydeme : les tracteurs de semi-remorques, les porteurs de bennes de déchèteries, les camions de collecte spécifique des biodéchets et les véhicules de service des ambassadeurs du tri.

Cette station service sera également ouverte autres flottes des collectivités ainsi qu’au public qui pourront bénéficier de ce biocarburant à partir du moment où leurs véhicules roulent au GNV. Elle délivrera 3 types de carburants : du biométhane pur, de l’éco GNV (mélange de biométhane et de gaz naturel) et du GNV (Gaz Naturel).

Articles connexes

2 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
fredo

bonne idée de cette intercommunalité, solution très développée en Suède, pays qui consomme 46% de son énergie finale produit à partir d’ENR. d’autres intercommunalités en France semblent y réflechir, à suivre !

Bruno lalouette

Pour les gens comme moi qui n’ont pas fait d’études d’ingénieur, il serait bon de mettre l’équivalent gaz naturel d’un litre d’essence. Ensuite les prix, investissements/coûts de revient, prix du kwh, prix du kilo ou m3 de biogaz et même prix du gaz naturel. Sinon il existe bel et bien des modèles gaz naturel/biogaz/essence, mais pour le moment ils sont plus cher car il n’y a pas assez de volumes. La production de masse finira par arriver car des pays comme la Suisse font tout pour développer cette solution carburant. Les avantages sont évidents, carburant écologique, suppression des déchets en produissant local, donc emplois local, possibilités de le couper avec du gaz naturel si nécéssaire, production de chaleur et d’électricité, réutilisation des boues pour l’épandage. Bref d’un point de vue social, économique et environnemental, c’est une arme de production massive. L’intéret maximal, serait d’utiliser les jachères et les sols pauvres partout en Europe pour produire des plantes types luzernes, sans ajouts d’eau et de produits phytosanitaires, afin de nourrir les vaches et de produire du biogaz.