Monoxyde de carbone : Halte aux fausses sirènes de sécurité

A la demande de L’UFC-Que Choisir, la Commission de Sécurité des Consommateurs a rendu son avis le 22 janvier 2014, au sujet des détecteurs de monoxyde carbone et, sur la base du "constat accablant" dressé, l’association de défense des consommateurs appelle à l’action les pouvoirs publics nationaux et européens.

Alors que le monoxyde de carbone est à l’origine d’au moins 1.000 hospitalisations par an et d’une centaine de décès, les détecteurs de monoxyde de carbone (DAACO) doivent permettre d’éviter ces dramatiques accidents domestiques. Pour autant, l’UFC dénonce des dysfonctionnements qui aboutissent à ce que nombre de ces appareils soient parfaitement contre-productifs en donnant à tort aux consommateurs le sentiment d’une réelle sécurité.

En février 2009, l’UFC-Que Choisir publiait ainsi les résultats alarmants de son test labo sur les détecteurs de monoxyde de carbone : sur 7 DAACO testés, un seul apportait une véritable sécurité aux utilisateurs.

Ce constat est d’autant plus préoccupant que comme souligne l’avis en 2010, sur 53 chaudières impliquées dans des intoxications et équipées de détecteurs fixes de monoxyde de carbone, 11 n’avaient pas donné l’alerte, soit pas moins de 20%.

Les DAACO, souvent assimilés à tort dans l’esprit des consommateurs aux détecteurs de fumées, sont à la différence de ces derniers, non obligatoires. En effet, ils ne sont utiles que dans certains cas (cheminée à feu ouvert, poêle à bois ou à charbon, etc.)

Les défaillances de ces détecteurs s’expliquent en partie par les incohérences réglementaires européennes. En effet, l’apposition du marquage CE sur un DAACO peut être réalisée indépendamment de ses caractéristiques et performances intrinsèques sur la seule base de Directives exclusivement administratives. En effet, étonnamment, ils ne relèvent pas de la Directive sur les produits de construction, qui est pourtant celle garantissant la performance d’appareils de ce type (ex : DAAAF). A l’arrivée, un DAACO dangereux, puisque ne détectant pas correctement du monoxyde de carbone, peut néanmoins actuellement bénéficier du marquage CE.

Au vu de ces éléments, l’UFC-Que Choisir demande au Ministre de la Consommation de diligenter une enquête de la DGCCRF sur le marché des détecteurs de monoxyde de carbone et, à la suite de celle-ci, procéder au retrait des appareils dangereux. Elle demande également à la Commission européenne de faire rentrer sans délai les DAACO dans le champ de la Directive sur les produits de construction (RPC/DPC) pour garantir que ceux-ci détectent effectivement le monoxyde de carbone. Enfin, en attendant, elle invite fortement les consommateurs, dans les cas où un détecteur leur serait nécessaire, à ne choisir que les détecteurs bénéficiant d’un marquage NF 292.

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