Dans un marché des montres connectées dominé par l’obsession de la polyvalence, Huawei avance son nouvel atout. Il s’agit de la Watch GT 6 qui a été dévoilée lors de son événement parisien vendredi dernier. Dotée d’une batterie qui promet jusqu’à 14 jours d’endurance pour la version 46 mm et d’un GPS revu pour une meilleure précision, la nouvelle venue entend séduire aussi bien les sportifs aguerris que les amateurs de design raffiné.
L’enjeu est clair : se positionner comme une alternative crédible face à l’Apple Watch et à la Galaxy Watch tout en capitalisant sur la notoriété croissante de Huawei dans le segment des « wearables » (objets à porter sur soi).

Des ambitions calées sur l’autonomie
Avec la Watch GT 6, Huawei pousse plus loin la logique d’endurance inaugurée par la précédente génération.
Le constructeur revendique ici une batterie de 867 mAh pour la version 46 mm, capable de tenir jusqu’à 14 jours en usage typique, tandis que la version 41 mm promet 8 jours d’autonomie. C’est grâce à l’intégration d’une nouvelle technologie de batterie au silicium, plus dense énergétiquement que les solutions traditionnelles que cette prouesse a été rendue possible. Pour l’utilisateur, cela signifie que l’activation du suivi GPS en continu ne condamne plus la montre à passer par la case recharge au bout de deux jours.
Selon Huawei, l’autonomie en utilisation modérée est testée dans les conditions suivantes: paramètres d’usine par défaut utilisés, détection automatique des entraînements désactivée manuellement, 30 minutes d’appels Bluetooth par semaine, 30 minutes de lecture audio par semaine, surveillance de la fréquence cardiaque toujours activée, surveillance du sommeil activée la nuit, 90 minutes d’exercice en moyenne par semaine, notifications de messages activées (50 messages, 6 appels et 3 alarmes par jour), et écran de l’appareil allumé 200 fois par jour.
Un positionnement assumé sur le suivi sportif
Le géant chinois ne cache pas l’orientation « outdoor » de sa gamme GT. La Watch GT 6 inaugure une fonctionnalité qui ne passe pas inaperçue : la mesure de puissance virtuelle en mode cyclisme. Leur innovation permet d’obtenir en temps réel une estimation de la puissance développée en watts, sans pour autant acheter un capteur externe coûteux. L’algorithme va donc exploiter des données comme le poids du cycliste, l’inclinaison de la pente, la fréquence cardiaque et la vitesse pour fournir la métrique.

Les améliorations concernent également le système de capteurs TruSense, qui affiche une fiabilité cardiaque accrue de 15% par rapport à la génération précédente. La montre propose désormais plus de 100 modes sportifs, du trail running au ski, en passant par le golf et la natation.
Voici la liste impressionnante des capteurs intégrés à la Watch GT 6 :
- Capteur d’accéléromètre
- Capteur de gyroscope
- Capteur magnétomètre
- Capteur optique de fréquence cardiaque
- Capteur barométrique
- Capteur de température
- Capteur de lumière ambiante
- Capteur ECG (version PRO)
- Capteur de profondeur
Mode plongée (jusqu’à 40 mètres de profondeur)
Le montre reste conforme à la norme EN13319 relative aux accessoires de plongée et permet des plongées en apnée jusqu’à 40 mètres de profondeur. Huawei précise qu’il peut être porté pendant des activités en eau peu profonde, comme la natation en piscine ou le long de la côte.
Toutefois, la firme chinoise conseille qu’ « après avoir porté l’appareil dans le cadre d’activités aquatiques, nettoyez-le et séchez-le rapidement, enlevez les taches d’eau des surfaces du produit et de tous les trous, et utilisez la fonctionnalité de drainage de l’appareil pour éviter tout impact négatif sur les performances de l’appareil. »
Des matériaux nobles et un écran « survolté »
Côté design, la Watch GT 6 se décline en deux boîtiers : 41 mm (38 g hors bracelet) et 46 mm (51 g hors bracelet).
L’écran AMOLED affiche une luminosité de 3 000 nits, soit une amélioration substantielle par rapport aux modèles précédents, garantissant une lisibilité optimale même en plein soleil. La version 46 mm bénéficie d’un écran de 1,47 pouce, tandis que le modèle 41 mm adopte une dalle de 1,32 pouce. La résolution atteint 466 × 466 pixels avec 317 PPI.(point per Inch).

Santé connectée : plus loin que le simple cardiofréquencemètre
La GT 6 consolide les briques de suivi santé déjà connues telles que le suivi cardiaque, le SpO₂ continu, l’analyse du stress et la température cutanée. Le système intègre également une évaluation du bien-être émotionnel via la variabilité de la fréquence cardiaque et l’analyse des tendances de sommeil. Les utilisateurs pourront désormais bénéficier d’un tableau de bord qui rassemble leur condition physique, avec des recommandations personnalisées basées sur leurs données biométriques.
La connectivité et compatibilité
Contrairement à certains concurrents enfermés dans des écosystèmes fermés, la Watch GT 6 fonctionne aussi bien avec iOS qu’Android (Android 9.0 ou ultérieur et iOS 13.0 ou ultérieur). Elle embarque le Bluetooth 6.0, le GPS double bande compatible avec six systèmes de navigation satellitaire, et le NFC pour les paiements sans contact.
Le système d’exploitation HarmonyOS 6.0 assure une navigation fluide, même si l’écosystème applicatif reste plus limité que celui des solutions Google ou Apple.

La Watch GT 6 standard débute à partir de 249 euros, positionnant Huawei sur un segment concurrentiel face aux références du marché. La version PRO est proposée à partir de 379 euros. Les précommandes sont d’ores et déjà ouvertes en Europe avec une disponibilité effective prévue dans les semaines suivantes.
En misant sur l’autonomie et la précision de ses capteurs, Huawei tente un pari différenciant dans un marché saturé. La question se pose tout de même autour des services offerts car sans accès aux applications Google, la GT 6 doit convaincre que ses partenariats avec Strava, Komoot ou d’autres plateformes sportives suffisent à combler le manque d’écosystème applicatif.
Si le marché européen valide la promesse d’une montre endurante et techniquement aboutie, Huawei pourrait consolider sa position sur un segment où l’autonomie et la fiabilité des mesures priment désormais sur les écosystèmes fermés.