Dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 octobre 2025, nos horloges reculeront d’une heure. Ainsi, à 3 h, il sera 2 h. Oh délice, ce mouvement de cadran gagnée sur la nuit offre merveilleusement soixante minutes de sommeil supplémentaires mais relance, comme chaque automne, le débat sur son utilité énergétique et ses effets sur la santé. Tandis que l’Union européenne tarde à trancher sur l’abandon du dispositif, les médecins et les chercheurs alertent sur les perturbations biologiques qu’il induit.
Le changement d’heure intervient toujours le dernier dimanche d’octobre ; cette année, le calendrier place ce dimanche au 26 octobre, une journée plus tôt que de nombreux millésimes récents. Pas de panique ! Les appareils connectés à internet se mettront à jour automatiquement tandis que les montres et les tableaux de bord devront être réglés manuellement.
Des économies d’énergie résiduelles
Créé en 1976 à la suite du choc pétrolier, l’ajustement saisonnier visait avant tout les éclairages domestiques. Aujourd’hui, la généralisation des ampoules LED et la part croissante du chauffage électrique réduisent son impact. En effet, l’ADEME estime l’économie annuelle à moins de 0,1% de la consommation nationale*, l’équivalent d’une ville moyenne.
Horloge biologique : un stress discret
Plusieurs études pointent une augmentation passagère des accidents de la route et des troubles de l’humeur dans la semaine suivant la bascule. Pour limiter l’impact, les spécialistes conseillent d’avancer progressivement l’heure du coucher dès le jour précédent, de s’exposer à la lumière matinale et de réduire les écrans en soirée.
Par ailleurs, selon l’avis des spécialistes, comme le neurobiologiste et chercheur Inserm Claude Gronfier, « le passage à l’heure d’été serait plus compliqué à gérer pour l’organisme que le passage à l’heure d’hiver, compte tenu d’un côté de la perte d’une heure de sommeil, et de l’autre du fait que l’horloge biologique devra être avancée d’une heure. »
L’Union européenne toujours indécise
En 2018, une consultation publique avait recueilli 4,6 millions de réponses, dont 84% favorables à la fin du dispositif. Pourtant, le dossier reste bloqué au Conseil : les Vingt-Sept ne s’accordent pas sur l’heure à pérenniser. Pour la Commission Européenne, la décision finale appartient aux États membres et s’est dite prête à faciliter l’harmonisation. De son côté, la France attend qu’un consensus se dégage avant d’arrêter sa position.
Si rien ne change d’ici là, le prochain passage à l’heure d’été interviendra le 29 mars 2026. En attendant, nous gagnerons, le 26 octobre 2025, une heure de sommeil… et de nouveaux arguments pour nourrir le débat.
* L’ADEME indique une baisse de la consommation d’électricité en 2009 de 440GWh/an, soit 0.07% de la consommation totale