Nouvelle étude sur l’impact des déversements d’hydrocarbures sur les bactéries marines

Nouvelle étude sur l'impact des déversements d'hydrocarbures sur les bactéries marines

Une étude récente menée par l’Université de Stirling et l’Université de West Florida offre des perspectives inédites sur l’impact des déversements d’hydrocarbures sur les bactéries marines, ouvrant la voie à des améliorations significatives dans les processus de nettoyage des marées noires.

Dirigée par le Dr Sabine Matallana-Surget de l’Université de Stirling et le Dr Wade Jeffrey de l’Université de West Florida, cette étude a évalué l’impact du déversement d’hydrocarbures de Deepwater Horizon sur les bactéries microscopiques de l’eau de mer, qui jouent un rôle significatif dans le fonctionnement des écosystèmes.

Le Dr Matallana-Surget a utilisé une technique innovante, plus couramment employée dans les sciences médicales, lors de son travail sur le terrain dans le Golfe du Mexique.

Des résultats révélateurs

Les résultats montrent que les dispersants chimiques utilisés pour atténuer l’impact de la catastrophe de Deepwater Horizon en 2010 ont aggravé la réponse au stress chez les bactéries. Ces effets néfastes ont ensuite été intensifiés par l’exposition à la lumière du soleil.

Le déversement d’hydrocarbures de Deepwater Horizon, le plus important de l’histoire avec 4,9 millions de barils de pétrole brut déversés dans le Golfe du Mexique, a eu lieu au printemps, une saison caractérisée par une lumière solaire extrême dans la région.

« Nous avons démontré que les dispersants ont un impact plus profond sur la régulation des communautés microbiennes que le déversement d’hydrocarbures lui-même. En seulement 24 heures, ces produits chimiques induisent des réponses de stress aigu » a déclaré le Dr Matallana-Surget

Elle a ajouté : « De plus, la lumière du soleil a joué un rôle crucial dans l’intensification de la toxicité du dispersant. En présence de lumière du soleil et de pétrole, la diversité des bactéries dégradant les hydrocarbures essentiels a significativement diminué. »

Cette recherche a une signification internationale pour la société et l’industrie car elle approfondit la compréhension de l’impact des réponses aux déversements d’hydrocarbures. Les résultats ont le potentiel d’influencer les politiques environnementales et les procédures de nettoyage à l’échelle internationale.

Sabine Matallana-Surget, Université de Stirling, effectuant une filtration de l’eau de mer pour collecter des bactéries marines en Floride.

Implications pour le Royaume-Uni

Parmi les pays qui pourraient bénéficier de ces résultats figure le Royaume-Uni. Le Dr Matallana-Surget a déclaré : « L’étude se concentre principalement sur l’impact des déversements d’hydrocarbures dans le Golfe du Mexique, mais ses résultats ont une pertinence plus large pour les décideurs politiques dans les régions confrontées à des défis similaires, comme l’Écosse, avec des suintements de pétrole brut. »

Cette recherche, dirigée par l’Université de Stirling, a été une collaboration internationale avec des scientifiques de l’Université de West Florida (USA), de l’Université Sorbonne (France), de l’Université de Mons (Belgique) et de l’Université de Tübingen (Allemagne).

Le Dr Matallana-Surget a conclu : « Ce projet n’aurait jamais été possible sans l’effort véritablement concerté d’une équipe de collègues de longue date qui ont joué un rôle pivot dans la réalisation des résultats de cette étude ambitieuse. »

En synthèse

Cette étude offre des perspectives précieuses sur l’impact des déversements d’hydrocarbures sur les bactéries marines. Les résultats indiquent que les dispersants chimiques utilisés pour atténuer l’impact des déversements aggravent la réponse au stress chez les bactéries, un effet qui est ensuite intensifié par l’exposition à la lumière du soleil. Ces découvertes ont des implications significatives pour les stratégies de nettoyage des marées noires et pourraient influencer les politiques environnementales à l’échelle internationale.

Pour une meilleure compréhension

Qu’est-ce que le déversement d’hydrocarbures de Deepwater Horizon ?

Il s’agit du plus grand déversement d’hydrocarbures de l’histoire, avec 4,9 millions de barils de pétrole brut déversés dans le Golfe du Mexique au printemps 2010.

Quel a été l’impact des dispersants chimiques sur les bactéries marines ?

Les dispersants chimiques ont aggravé la réponse au stress chez les bactéries, un effet qui a été intensifié par l’exposition à la lumière du soleil.

Quelle est l’importance de ces résultats ?

Ces résultats approfondissent notre compréhension de l’impact des déversements d’hydrocarbures sur les écosystèmes marins et pourraient influencer les politiques environnementales et les procédures de nettoyage à l’échelle internationale.

Quelle a été la méthode de recherche utilisée ?

Les chercheurs ont simulé des déversements d’hydrocarbures dans des eaux collectées au large de Pensacola Beach en Floride, en ajoutant du pétrole brut avec et sans dispersant sous la lumière du soleil et dans des conditions sombres.

Qui a participé à cette recherche ?

Cette recherche a été une collaboration internationale entre l’Université de Stirling, l’Université de West Florida, l’Université Sorbonne, l’Université de Mons et l’Université de Tübingen.

Références

Le document intitulé «Clarifying the murk: unveiling bacterial dynamics in response to crude oil pollution, Corexit-dispersant, and natural sunlight in the Gulf of Mexico» a été publié dans la revue Frontiers in Marine Science, dans le numéro spécial Omics Insights Into Coastal Pelagic Microbiome Under the Changing Environments.

[ Rédaction ]

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