Nucléaire : La Zizanie s’installe entre européens …

Il y a les pays pro-nucléaires dont nous sommes mollement le phare pour être le pays dont la proportion d’électricité d’origine nucléaire est la plus forte au monde( 80 %) avec la Lituanie. Mollement par contre sur la manière parce que nos pouvoirs publics et nos hommes politiques, prisonnier de la démocratie, ne semblent pas vraiment en être fier et n’ont pas le courage surtout de dire aux français vers où nous allons dans ce domaine.

Dans les pro nucléaires
comptez les ex pays de l’Est, Bulgarie, Roumanie, Slovenie, les pays du nord de l’Europe, Finlande bien sur, Suède et bien sur la Grande Bretagne. Dans les pays antinucléaires,le leader est clairement l’Allemagne mais comptez aussi le Danemark, l’Italie ou l’Autriche.

Au milieu la Commission de Bruxelles est écartelée entre son penchant pour le nucléaire pour satisfaire les engagements européens très ambitieux de lutte contre le réchauffement climatique et les opinions divergentes de ses membres.

Nucléaire : La Zizanie s'installe entre européens ... La Grande Bretagne
est équipée d’un important parc de Centrales nucléaires (23 au total) qui fournit 20 % de l’électricité britannique mais qu’elle a laissé périclité entre un accès privilégié au pétrole et au gaz de la Mer du Nord, aujourd’hui déclinante,et le poids du mouvement d’opinion antinucléaire mondial. Or d’ici 2025 un grand nombre des centrales existantes devront être fermées alors qu’au rythme de 10 ans en moyenne pour construire une centrale les premières centrales "nouvelle génération" ne pourront produire qu’au mieux à partir de 2017, pour la première d’entre elles.

Autre élément de la décision britannique. Avec le déclin des gisements de Mer du Nord, le pays devient dépendant pour son gaz de la Russie ce que les britanniques jugent dangereux. Par ailleurs il n’existe pas d’autres moyens pour satisfaire les énormes besoins en énergie du pays sans émettre de CO2 que d’en passer par le nucléaire, les autres energies renouvelables ne pouvant être que des productrices d’appoint.

La messe est donc dite. Tony Blair avait pris la décision en 2006, Gordon Brown l’a réaffirmé en 2008. La Grande Bretagne passe au nucléaire. Qui plus est le Ministre de l’industrie John Hutton à indiqué vouloir passer à un taux de production électrique franchement supérieur aux 20 % actuels.

Les accord de coopération signé entre Français et Britanniques à l’occasion de la visite de Nicolas Sarkozy matérialisent la coopération nouvelle entre l’industrie française et britannique dans ce domaine.

Par contre à l’autre bout de l’axe Londres-Paris-Berlin, les choses vont nettement moins bien. Les grands électriciens allemands n’arrêtent pas d’alerter sur la nécessité du nucléaire mais aussi de nouvelles centrales à Gaz et à Charbon, non émettrices de CO2, pour satisfaire à la fois les engagements du pays en terme de lutte contre le réchauffement climatique et les besoins énergétiques des populations et de l’industrie allemande.Le prix de l’électricité qui a déjà beaucoup monté n’est donc pas prêt de redescendre ! Une étude récente de l’Agence Allemande de l’Energie annonce que dès 2012 les besoins ne pourraient plus être couverts par la production et le patron de RWE parle de problème d’alimentation dès l’été prochain

A noter également la dépendance de plus en plus grande du pays du gaz russe qui ne semble pas néanmoins susciter les mêmes craintes qu’en Grande Bretagne…

Un cas particulier dans ce paysage industriel, celui de Siemens, propriétaire à 34 % d’ Areva mais sous la menace d’une clause de rachat, que la politique allemande de sortie du nucléaire exclut quasiment du marché mondial.

Angela Merkel, qui est favorable à la "sortie de la sortie du nucléaire", est paralysée par l’accord de gouvernement avec le SPD qui exclu totalement de revenir sur cette question. La question ne pourra être tranchée qu’aux élections législatives de 2009 pour lesquelles les sondages ne donnent pas son parti gagnant.

D’içi là quelques coupures de courants majeures pourraient faire évoluer les mentalités….

A suivre donc mais il est clair que les élections allemandes de 2009 seront cruciales pour l’avenir énergétique de l’Europe.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par CaDerange

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