Obama : ce qui va changer dans l’énergie

Barack Obama est officiellement élu 44ème Président des Etats-Unis : un événement qui devrait marquer un changement majeur dans la politique énergétique de la première puissance mondiale. Si le futur Président américain tient ses promesses, les Etats-Unis devraient se lancer dans la lutte contre le réchauffement climatique au sein de l’ONU, réduire considérablement leur dépendance à l’égard des pays exportateurs de pétrole, ainsi que leur consommation énergétique.

6 objectifs principaux ressortent du programme énergétique que devra appliquer le futur Président :

  • Aider les foyers américains à faire face à la flambée des prix à la pompe
  • Aider à la création de 5 millions d’emplois par le biais de 150 milliards d’investissement dans les 10 ans, consacrés aux énergies propres
  • Economiser davantage de pétrole que le pays n’en importe actuellement du Moyen-Orient et du Vénézuela
  • Mettre un million de véhicules hybrides sur les routes d’ici 2015, tout en s’assurant qu’elles soient construites en Amérique.
  • Assurer 10 % de la production électrique en provenance de sources renouvelables d’ici 2012, et 25% en 2025.
  • Mettre en place un programme d’échange de quotas de CO2 pour réduire de 80 % les émissions d’ici 2050

 

A court terme :

Aider les foyers américains à faire face à la flambée des prix énergétiques

Face à la flambée des prix du carburant à la pompe, et aux diffultés économiques, le programme de Barack Obama promettait de mettre à contribution les bénéfices record des entreprises pétrolières pour fournir des aides d’urgence de 500 $ par personne. Une aide sera également consacrée aux ménages pour le chauffage et l’isolation.

Le futur Président prévoit également un plan "agressif" pour lutter contre la spéculation pétrolière, en garantissant transparence et régulation. Les réserves stratégiques seront utilisées pour limiter la hausse des cours.

A moyen et long terme : 

prendre part à la lutte contre le réchauffement climatique

Pour limiter la dépendance aux importations et lutter contre les changements climatiques, Barack Obama a présenté le développement des énergies propres comme un "devoir moral, environnemental, économique et de sécurité".

Réduction des émissions de GES

La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) américaines passera par la mise en oeuvre d’un programme de plafonnement et d’échanges de quotas d’émissions, avec un objectif de 80% de réduction des GES d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 1990. Les crédits de pollution seront mis aux enchères pour stimuler une économie ‘propre’, et concernera l’ensemble de l’industrie.

Une partie des bénéfices (15 milliards de dollars) de ce système sera consacré à l’amélioration de l’efficacité énegétique, à l’émergence de la prochaine génération de biocarburants et celle de véhicules propres. Une partie sera égaement consacrée à la préservation de la faune.

Barack Obama promet de renouer avec la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), et d’encourager les Pays émergents comme la Chine et le Brésil à suivre le mouvement mondial de lutte contre le changement climatique.

Nouvelles énergies

Une partie des recettes du systèmes d’échange du CO2 sera consacré à la recherche, au développement et au déploiement de technologies à bas niveau de carbone.

Le secteur de l’environnement et des nouvelles énergies représente une gisement de 5 millions d’emploi, selon Barack Obama, auxquels seront consacrés 150 milliards d’euros au cours de la prochaine décennie.

Ce budget servira à canaliser les efforts privés en direction des véhicules hybrides, à promouvoir les énergies renouvelables à une échelle commerciale, les centrales charbon à faible émission de CO2, la nouvelle génération de biocarburants, et à amorcer la transition vers un système de distribution électrique intelligent. Ce développement s’accompagnera d’un programme de formation dans les métiers correspondants, en particulier à destination des jeunes et des anciens combattants.

Un milliard de dollars supplémentaires seront consacrés chaque année à la recherche, le développement et au déploiement de technologies de pointe.

Des véhicules plus propres

Présenté comme l’une des priorités, la réduction de la consommation du carburant des véhicules devra être équivalente au niveau d’importation de l’or noir en provenance du Moyen-Orient et du Vénézuela, a promis le candidat.

Pour cela, les Etats-unis devront renforcer les normes d’efficacité des carburants, de l’ordre de 4% par an. Un plan qui devra permettre d’économiser à lui seul près de deux milliards de litres de carburant.

Autre objectif : mettre sur le routes 1 million de voitures hybrides d’ici 2015. Un crédit d’impôt de 7 000 $ sera mis en place pour l’achat de tels véhicules. D’ici un an, l’ensemble de la flotte de véhicules de la Maison blanche sera constitué de véhicules électriques (sous réserves de conditions de sécurité), et la moitié des véhicules achetés par le gouvernement fédéral sera hybride ou tout électrique d’ici 2012.

4 milliards en crédits d’impots et garanties de prêts seront consacrés aux usines et fabricants d’équipements automobiles, afin de garantir des véhicules propres "made in USA".

La réduction de la consommation de carburant fossile passera également par la promotion de biocarburant durable. L’éthanol cellulosique, le biobutanol et d’autres technologies alternatives au pétrole seront développés et intégrés dès que possible. La prodution devra dépasser les 200 milliards de litres di’ci 2030.

Le Président mettra en place un Conseil national des normes de carburant à faible émission de carbone, pour accélérer la mise en place des alternatives. Il veillera à ce que les fournisseurs de combustibles réduisent de 5% dans les 5 ans et de 10 % dans les 10 ans la teneur en carbone des carburants, tout en veillant à l’impact sur l’environnement.

Exploiter l’or noir américain

Les Etats-Unis renforceront la production pétrolière et gazière sur leur sol. 25 millions d’hectares à l’intérieur des terres et 16 millions en mer seront rendus accessibles au forage, "sans pour autant nécessiter l’ouverture de zones protégées". Les compagnies qui possèdent des champs non exploités devront les employer ou les céder à une autre compagnie.

Priorité est donnée à la construction du gazoduc d’Alaska, projet lancé en 1976. il devrait offrir une capacité de transport de 4 milliards de pieds cubes de gaz naturel par jour, soit 7 % de la consommation américaine actuelle.

85 milliards de barils de pétrole seraient exploitables actuellement sur le territoire américain dans les champs existants, tout en offrant des espaces pour la séquestration du carbone.

Diversifier les sources d’énergie

10 % de l’énergie consommée aux Etats-Unis devra provenir de sources "propres et durables" comme l’énergie solaire, éolienne et géothermique d’ici 2012.

Des exigences nationales devraient stimuler l’investissement privé et créer des milliers de nouveaux emplois, en particulier dans les milieux ruraux. Ainsi le crédit d’impot fédéral sera-t-il étendu pour les cinq prochaines années.

Les incitations vers le secteur privé seront également consacrées aux centrales charbon à ‘zéro-émission" afin d’en assurer la viabilité commerciale, ainsi qu’au piégeage et stockage du carbone. Le DOE participera directement à 5 projets pilotes.

L’énergie nucléaire est considérée comme incontournable pour réduire les émissions de carbone du pays. Cependant, le futur président insiste sur la nécessité de se pencher sur les questions de sécurité du combustible nucléaire et de ses déchets, sur leur stockage et la prolifération nucléaire.

Renforcer l’efficacité énergétique

B.Obama fixe un objectif de réduction de 15% de la consommation energétique par rapport aux prévisions du DOE pour 2020. Celui-ci table sur une augmentation de la consommation de 1,1% par an au cours des prochaines décennies.

Ce plan devra permettre une économie de 130 milliards de dollars, et une réduction des émissions de CO2 de plus de 5 milliards de tonnes d’ici 2030, tout en créant de l’emploi. Une parite de ces objectifs sera atteinte par les services publics, ainsi que par des normes sur le bâtiments et les appareils électriques.

Ainsi, tous les nouveaux bâtiments devront être neutres en carbone d’ici 2030. Les bâtiments anciens devront voir leur consommation réduite de 50 % au cours de la prochaine décennie , et le bâti existant de 25%. Le DOE sera doté de nouveaux moyens pour appliquer les normes actuelles non respectées.

Le grouvernement fédéral devra également revoir à la baisse sa propre consommation, par une augmentation de l’efficacité des nouveaux  bâtiments fédéraux de 40% sur 5 ans, et 25% pour les bâitments anciens. Cela, pour parvenir à 15% de réduction de la consommation d’ici 2015.

L’augmentation de la part d’énergies renouvelables nécessitera d’importantes rénovations du système de transmission électrique. Une Commission de modernisation sera mise en place, pour améliorer la sécurité et la fiabilité du réseau par une vaste plan d’investissement.

 

            

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Escaravage

J’espère que le nouveau président US tiendra compte de la prise de position d’Ale Gore au sujet de l’escroquerie de la captation-séquestration du carbone:”Le charbon propre est une illusion. N’investissez pas là-dedans !”

Sfourne

 sachant que 80 % des conducteurs americains sont des urbains roulant dans des zones aux climats temperés et que la majorite de leur deplacement ce font avec une seule personne à bord , il ya un moyen extremement simple d’economiser 50% de carburant en quelques années ,c’est de surtaxer le carburant comme chez nous et de remplacer les gros 4×4 qui font du 10 litres au 100 ,par de petites ou moyennes voituresqui ne consomme guere plus que 5 litres au 100  comme en conduisent les européens et japonais. A present imaginez que toutes ces petites ou moyennes voitures possedent des pneux michelin energie , un systeme start&go , de meilleur moteurs ont peu encore gagner facilement 20% en plus et tomber à seulement 4 litres au 100 … Je nai pas parler du systeme hybride de Toyota qui pour moi est un non sens environnementale vu la quantite de plomb et de materiaux precieux qu il faut extraire du sol pour produire en masse ce type de vehicule. Les americains sont des liberaux meme si ils ont largement votés democrate hier , ils sont plus opposé que nous à payer des taxes ,mais il vaudrait mieux que chez eux l’essence coute deux fois plus cher et qu il en consomment deux fois moins … 

Olivier96

“(…) Mettre un million de “véhicules hybrides (…)” Il s’agit de véhicules 100% électriques  avec extension d’autonomie: E-REV (Ex: Chevy Volt de General Motors o F6 du groupe BYD chinois).Rien à voir avec les “hybrides” type Toyota Prius ou Honda Civic. 

Guydegif(91)

…est à suggérer et à préconiser à l’équipe du MEEDDAT pour s’en inspirer,…en complément des bonnes initiatives retenues ou…gardées au Grenelle de l’environnement….Nobody is perfect, mais les contributions multiples au Bouquet des Solutions EnR et DD vont permettre le ”Yes, we can do it !” mondial !A Bons Entendeurs…A+ Salutations Guydegif(91)

Placo

le pétrole n’est pas un problème en soit,c’est surtout son utilisation qui le rend impopulaire /si les constructeurs mettaient si j’ose dire,le ‘turbo’ dans des projets de voitures non polluantes ,très sobres et silencieuses,la transition énergétique se ferait en souplesse