ONU : Ziegler veut un moratoire sur les biocarburants

Le rapporteur spécial de l’onu pour le droit à l’alimentation, Jean Ziegler, a jeté un pavé dans la mare onusienne jeudi, en annonçant qu’il proposerait un moratoire de 5 ans sur la production de biocarburant.

Ziegler prévoit une "hécatombe" en cas de poursuite de "cet empressement à vouloir subitement et de façon irréflechie, transformer un aliment (…) en carburant".

"Cela risque d’entraîner une concurrence entre nourriture et carburant, qui laissera les pauvres et les victimes de la faim des pays en développement à la merci de l’augmentation rapide des prix des aliments, des terres vivrières et de l’eau."

L’institut international de recherche sur les politiques alimentaire a en effet prévu une hausse des prix du maïs de 20% d’ici à 2010 et 41% d’ici à 2020, si la production de biocarburant poursuivait son développement.

Le 25 octobre prochain, Ziegler proposera donc devant l’Assemblée générale de l’ONU un moratoire de 5 ans sur la production végétale destinée à être transformée en carburant.

Néanmoins convaincu que les biocarburants constituent un avantage environnemental non négligeable, le rapporteur précise :

"Je souhaite que ce moratoire soit mis à profit pour passer directement à la deuxième génération des biocarburants qui, eux, sont fabriqués à base de résidus de culture, les rafles de maïs par exemple, "a-t-il confié jeudi à la Tribune de Genève.

"Autre solution possible, produire des biocarburants avec des plantes incomestibles cultivées sur des terres arides ou semi-arides."

Le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde est estimé à 854 millions à ce jour, chiffre en constante augmentation depuis 1996.

 
(src: FAO, Tribune de Genève)

Articles connexes

5 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Pascal

A qui les biocarburants pourraient-ils faire de la peine? Jean Ziegler est rapporteur spécial de la Commission des Droits de l’homme de l’ONU pour le droit à l’alimentation. C’est cette Commission des Droits de l’homme de l’ONU qui a été présidée par la Libye. Voir Cette Commission des Droits de l’homme de l’ONU est donc une farce grotesque. Jean Ziegler a reçu le prix des droits de l’homme décerné en Libye par la fondation Kadhafi, prix qu’il a d’ailleurs fondé. Voir Au nom de qui parle Jean Ziegler? L’ONU est complètement pervertie de l’intérieur par la majorité d’états totalitaires/autoritaires/corrompus. Jean Ziegler utilise la tribune de l’ONU pour faire un lobbying bien douteux. Mais si vous voulez comprendre pourquoi les biocarburants sont bons pour les pays du Sud, lisez

Jean Louis

Je trouve que c’est un peu facile de critiquer ce rapport parce que c’est l’ONU qui l’émet et que soi disant c’est une institution pervertie. Les faits sont pourtant là, les biocarburants font concurrence à l’alimentaire… et quand on sait que tant de personnes meurent de faim tous les jours on peut légitimement s’interroger sur la pertinence de faire du maïs et du blé pour mettre dans une voiture…

Pascal

… Je trouve que c’est un peu facile de critiquer ce rapport parce que c’est l’ONU qui l’émet et que soi disant c’est une institution pervertie. … Pas l’ONU, la Commission des Droits de l’homme de l’ONU. … quand on sait que tant de personnes meurent de faim tous les jours on peut légitimement s’interroger sur la pertinence de faire du maïs et du blé pour mettre dans une voiture… La majorité du maïs cultivé dans la monde sert à nourrir des animaux, pas des humains. Si vous voulez le destiner à l’alimentaion humaine, alors il faut interdire la viande. Les habitants du Sud ne veulent pas recevoir nos surplus les bonnes années, ils veulent gagner de l’argent en vendant leurs productions sans se faire laminer par notre concurrence déloyale et notre protectionnisme. … on peut légitimement s’interroger sur la pertinence de faire du maïs et du blé pour mettre dans une voiture… Tout à fait d’accord. Notre éthanol à base de blé nous coûte plusieurs fois le prix international, de même que notre sucre de betterave. En attendant que les biocarburants à base de biomasse soient rentables, l’éthanol devraient être fabriqué à partir de sucre de canne et de fécule de sorgho. Voir par exemple: “Inde: du sorgho pour produire du bioéthanol sans toucher à la sécurité alimentaire” Si vous aimez l’ONU, alors vous serez interessé par cette nouvelle publiée par l’ONU: “Le président Lula défend la production de biocarburants aux côtés de la lutte contre la faim”

LouZou

pascal et jean-louis n’ont pas du lire grand chose sur les nécro-carburants. Ci dessous reprise: Une aggravation des violations des droits de l’homme due à l’extension de ces monocultures D’importantes violations des droits humains ont été signalées au Brésil, en Argentine, au Paraguay, en Colombie et en Asie du Sud-est dans les plantations de canne à sucre, de palmier à huile et de soja. Il s’agit d’esclavage, de conditions de travail précaires et de salaires très faibles, de violents conflits fonciers, de maladies et même de décès dus à l’utilisation de pesticides et aux impacts de la déforestation. Des objectifs qui vont alimenter la course aux OGM Le secteur des biotechnologies promeut le développement des agrocarburants afin de conquérir de nouveaux marchés. Les variétés génétiquement modifiées de plusieurs cultures désormais utilisées pour les agrocarburants (comme le maïs, le soja, le colza) ont rencontré de fortes oppositions quant à leur utilisation pour l’alimentaire, particulièrement en Europe. Cette industrie espère ainsi que par leur promotion en tant qu’agrocarburants ces cultures soient également admises pour l’alimentaire. Pourtant, le problème relatif aux OGM est bien réel et ne devrait pas être remis en cause. L’introduction de cultures d’OGM dans les pays du Sud a eu un impact considérable sur les techniques agricoles, les droits humains et l’environnement. Un des objectifs de l’Union Européenne serait alors indirectement d’encourager le développement des industries OGM. Cette industrie prévoit également l’utilisation d’OGM pour modifier la composition en lignine et en cellulose des plantes afin d’augmenter le rendement des agrocarburants. Ceci aura des conséquences que l’on ne peut pas prévoir à l’heure actuelle. Des encouragements et subventions aux effets pervers Si l’Union Européenne introduit des subventions en faveur de l’utilisation d’agrocarburants, ceci va d’autant plus intensifier toutes les pressions sur l’environnement évoquées précédemment. Ceci va également altérer les marchés et creuser le niveau de production alimentaire. Ces aides ne devraient pas être appliquées alors qu’il subsiste des interrogations concernant le potentiel réel des agrocarburants et ses effets sur le climat. Enfin, les encouragements en faveur de l’utilisation des agrocarburants sont en contradiction avec les stratégies d’éradication de la pauvreté fixées par les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Par ailleurs, ces incitations à l’utilisation de d’agrocarburants ne respectent pas les objectifs pris pour 2010 lors du Sommet de la Terre de Johannesburg dans la mesure où ils ont des impacts négatifs sur la conservation de la biodiversité. Pas de certification crédible à ce jour Une certification de durabilité est souvent proposée comme un moyen de répondre à beaucoup de problèmes cités précédemment. Cependant, le Plan Energie de la Commission Européenne n’affirme pas clairement si un projet de certification pour les agrocarburants va être mis en place, et si celui-ci aura un caractère volontaire ou obligatoire. De précédentes initiatives, ont montré que les certifications qui se sont imposées d’elles-mêmes n’ont pas été aptes à rendre compte des enjeux environnementaux et sociaux, particulièrement dans des pays connus pour leurs lacunes en matière de droits de l’Homme, de gouvernance environnementale et de réglementation du travail. La « Table ronde sur la production soutenable du soja » – un procédé de certification volontaire mené par différentes ONG environnementales et des entreprises- a été fortement critiquée par d’autres ONG et par des associations de petits agriculteurs latino-américains (ceux-ci estimant qu’elle affichait des intérêts incompatibles avec les leurs). La « Table ronde sur le palmier à huile durable » (RSPO) doit encore parvenir à un accord sur les procédures de vérification du respect des standards introduits. De plus, quelques groupes industriels membres de la RSPO continuent à détruire de larges zones de forets tropicales et convoitent ouvertement des subventions tout en transgressant les principes fondamentaux du RSPO. Les mêmes problèmes se posent pour Wilmar International sur l’île Bugala en Ouganda, ou PT SMART pour l’expansion de l’huile de palme en Indonésie. A l’heure actuelle, il n’existe aucun processus de certification crédible au niveau des pays producteurs qui imposerait des standards exigeants et obligatoires, ainsi que la participation des populations locales concernées. Définir des objectifs d’utilisation des agrocarburants avant d’en avoir étudié les enjeux ne devrait pas être admis. Nous appelons donc les États Membres à rejeter les objectifs européens sur les agrocarburants pour les transports et à interrompre toute autre initiative en faveur de leur production qui pourrait avoir pour des impacts négatifs sur l’environnement, la biodiversité, ou les droits humains. L’objectif à atteindre serait au contraire de parvenir à une réduction conséquente de notre utilisation en énergie et de soutenir de réelles énergies renouvelables et durables. Traduction du texte : Sophie Esmiol et Stéphanie Hirtz Source : les amis de la Terre Pour en savoir plus : http://www.biofuelwatch.org.uk J’espère que cette lecture suffira à vous convaincre. >A savoir sur les Agrocarburants Michel NAUD  2007-12-13 14:04:40 Réagissez à l’article Réagissez à ce commentaire Signaler un abus Cet article pratique des amalgames grossiers ; il y a des bons arguments qui incitent à être prudents en matière de développement des agrocarburants ; les sénateurs Saunier et Lafitte l’ont évoqué dans leur rapport ; le colloque “Energies et effet de serre” qui s’est déroulé au Sénat le 10 octobre à l’initiative de l’association Sauvons le Climat (dont notre association, l’AFIS, était co-organisatrice) a évoqué aussi cette question. Par contre c’est absolument n’importe quoi que de lire que : “Les variétés génétiquement modifiées de plusieurs cultures désormais utilisées pour les agrocarburants (comme le maïs, le soja, le colza) ont rencontré de fortes oppositions quant à leur utilisation pour l?alimentaire, particulièrement en Europe. (…)le problème relatif aux OGM est bien réel et ne devrait pas être remis en cause. L?introduction de cultures d?OGM dans les pays du Sud a eu un impact considérable sur les techniques agricoles, les droits humains et l?environnement.” La seule chose qui est vraie dans ce paragraphe c’est celle faisant état des réticences rencontrées en Europe à propos des plantes génétiquement modifiées. Oser déduire de ces difficultés que “les problèmes sont bien réels” (en ne distinguant même pas entre les plantes : le maïs n’est pas le colza par exemple) est absolument mensonger. Ce paragraphe tient de la manipulation pure et simple. Il n’y a aucun problème réel, scientifiquement fondé, avec la culture du maîs génétiquement modifié actuellement autorisé en Europe, au contraire ! Si problème il y a il est intégralement politique car les biotechnologies ont été prises en otage de débats de société qui ne les concernent pas. Alors de grace, parlons des biocarburants de façon rationnelle et laissons les prêcheurs de l’apocalypse en dehors de ces questions. Je poste de façon séparée un article présentant les données factuelles sur la culture du maïs transgénique (la seule aujourd’hui autorisée en France et en Europe)

LouZou

pascal et jean-louis n’ont pas du lire grand chose sur les nécro-carburants. Ci dessous reprise: Une aggravation des violations des droits de l’homme due à l’extension de ces monocultures D’importantes violations des droits humains ont été signalées au Brésil, en Argentine, au Paraguay, en Colombie et en Asie du Sud-est dans les plantations de canne à sucre, de palmier à huile et de soja. Il s’agit d’esclavage, de conditions de travail précaires et de salaires très faibles, de violents conflits fonciers, de maladies et même de décès dus à l’utilisation de pesticides et aux impacts de la déforestation. Des objectifs qui vont alimenter la course aux OGM Le secteur des biotechnologies promeut le développement des agrocarburants afin de conquérir de nouveaux marchés. Les variétés génétiquement modifiées de plusieurs cultures désormais utilisées pour les agrocarburants (comme le maïs, le soja, le colza) ont rencontré de fortes oppositions quant à leur utilisation pour l’alimentaire, particulièrement en Europe. Cette industrie espère ainsi que par leur promotion en tant qu’agrocarburants ces cultures soient également admises pour l’alimentaire. Pourtant, le problème relatif aux OGM est bien réel et ne devrait pas être remis en cause. L’introduction de cultures d’OGM dans les pays du Sud a eu un impact considérable sur les techniques agricoles, les droits humains et l’environnement. Un des objectifs de l’Union Européenne serait alors indirectement d’encourager le développement des industries OGM. Cette industrie prévoit également l’utilisation d’OGM pour modifier la composition en lignine et en cellulose des plantes afin d’augmenter le rendement des agrocarburants. Ceci aura des conséquences que l’on ne peut pas prévoir à l’heure actuelle. Des encouragements et subventions aux effets pervers Si l’Union Européenne introduit des subventions en faveur de l’utilisation d’agrocarburants, ceci va d’autant plus intensifier toutes les pressions sur l’environnement évoquées précédemment. Ceci va également altérer les marchés et creuser le niveau de production alimentaire. Ces aides ne devraient pas être appliquées alors qu’il subsiste des interrogations concernant le potentiel réel des agrocarburants et ses effets sur le climat. Enfin, les encouragements en faveur de l’utilisation des agrocarburants sont en contradiction avec les stratégies d’éradication de la pauvreté fixées par les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Par ailleurs, ces incitations à l’utilisation de d’agrocarburants ne respectent pas les objectifs pris pour 2010 lors du Sommet de la Terre de Johannesburg dans la mesure où ils ont des impacts négatifs sur la conservation de la biodiversité. Pas de certification crédible à ce jour Une certification de durabilité est souvent proposée comme un moyen de répondre à beaucoup de problèmes cités précédemment. Cependant, le Plan Energie de la Commission Européenne n’affirme pas clairement si un projet de certification pour les agrocarburants va être mis en place, et si celui-ci aura un caractère volontaire ou obligatoire. De précédentes initiatives, ont montré que les certifications qui se sont imposées d’elles-mêmes n’ont pas été aptes à rendre compte des enjeux environnementaux et sociaux, particulièrement dans des pays connus pour leurs lacunes en matière de droits de l’Homme, de gouvernance environnementale et de réglementation du travail. La « Table ronde sur la production soutenable du soja » – un procédé de certification volontaire mené par différentes ONG environnementales et des entreprises- a été fortement critiquée par d’autres ONG et par des associations de petits agriculteurs latino-américains (ceux-ci estimant qu’elle affichait des intérêts incompatibles avec les leurs). La « Table ronde sur le palmier à huile durable » (RSPO) doit encore parvenir à un accord sur les procédures de vérification du respect des standards introduits. De plus, quelques groupes industriels membres de la RSPO continuent à détruire de larges zones de forets tropicales et convoitent ouvertement des subventions tout en transgressant les principes fondamentaux du RSPO. Les mêmes problèmes se posent pour Wilmar International sur l’île Bugala en Ouganda, ou PT SMART pour l’expansion de l’huile de palme en Indonésie. A l’heure actuelle, il n’existe aucun processus de certification crédible au niveau des pays producteurs qui imposerait des standards exigeants et obligatoires, ainsi que la participation des populations locales concernées. Définir des objectifs d’utilisation des agrocarburants avant d’en avoir étudié les enjeux ne devrait pas être admis. Nous appelons donc les États Membres à rejeter les objectifs européens sur les agrocarburants pour les transports et à interrompre toute autre initiative en faveur de leur production qui pourrait avoir pour des impacts négatifs sur l’environnement, la biodiversité, ou les droits humains. L’objectif à atteindre serait au contraire de parvenir à une réduction conséquente de notre utilisation en énergie et de soutenir de réelles énergies renouvelables et durables. Traduction du texte : Sophie Esmiol et Stéphanie Hirtz Source : les amis de la Terre Pour en savoir plus : http://www.biofuelwatch.org.uk J’espère que cette lecture suffira à vous convaincre.